Super Mario Bros : Guillermo del Toro très cash sur le film et l'industrie
Guillermo del Toro, artiste à l'imaginaire débordant, est considéré comme l'un des plus grands cinéastes de notre temps. Le fantaisiste metteur en scène, présent au Festival d'Annecy, est revenu sur le marché actuel, qu'il n'a pas hésité à vertement critiquer. L'occasion pour la star de donner son sentiment au sujet de Super Mario Bros.
Un amoureux du septième art
Auteur, cinéaste et producteur... Guillermo del Toro cumule les casquettes, et propose, depuis maintenant plusieurs décennies, d'ambitieux et atypiques projets. Pour ce qui est du live action, comment ne pas citer le bouleversant Le Labyrinthe de Pan, conte fantasque et effrayant ayant la dictature de Franco pour toile de fond ? Le plus récent Shape of Water, une histoire d'amour impossible résolument poétique portée par Sally Hawkins, lui a permis de remporter deux prestigieux Oscars (meilleur réalisateur et meilleur film, c'est dire). Du côté de l'animation, le Mexicain s'est, cette année, de nouveau vu remettre la statuette dorée pour Pinocchio, qu'il co-réalise avec Mark Gustafson. Le projet, sorti sur Netflix, a de surcroît touché au cœur les spectateurs, bien plus que la version de Robert Zemeckis, parue la même année.
Friand d'horreur, comme on a pu le voir avec sa création sérielle, Le Cabinet de curiosités de Guillermo del Toro, le réalisateur officie également à la production. Si l'on peut retrouver des œuvres étonnantes dans ce pan de sa carrière, à l'image du film français Jeux d'enfants, il a également accompagné de nombreux longs-métrages d'animation : Kung-Fu Panda, Le Chat potté, Les Cinq Légendes... Somme toute, un florilège de beaux succès. Invité de marque du festival d'Annecy, un événement dédié aux images animées, del Toro s'est épanché sur l'industrie et les derniers films - de ce genre - sortis en salles. Si l'on en croit le cinéaste, le rêve est en train de laisser place au cauchemar...
Super Mario Bros a-t-il le feu vert de Guillermo del Toro ?
Face au public d'Annecy, le réalisateur a d'abord confié avoir encore quelques projets de films en prise de vues réelles à l'esprit. Néanmoins, ces derniers se comptent sur les doigts d'une main, puisqu'il désire ensuite se consacrer à l'animation. Justement, Guillermo del Toro a annoncé vouloir recourir à la même technique que pour Pinocchio, à savoir le stop motion, dans le cadre d'une œuvre future.
Je crois qu'il est possible de proposer un drame fantastique en stop motion, destiné aux adultes, et de [les] émouvoir.
Dithyrambique quant aux possibilités permises par l'animation, le metteur en scène de Crimson Peak regrette que le secteur soit si fermé, de plus en plus codifié, ainsi que peu prompt à prendre des risques.
L'animation est, à mon sens, la forme d'art la plus pure, et elle a été kidnappée par une bande de voyous. Nous devons la sauver.
Le réalisateur, qui mentionne bon nombre de "grands combats" à mener, revient sur les récents projets lui donnant de l'espoir. Il salue donc Spider-Man : Across the Spider-Verse, Ninja Turtles : Teenage Years (le 9 août dans les salles françaises)... Mais aussi Super Mario Bros ! Selon lui, ces trois exemples - le film Nintendo s'est d'ailleurs établi comme le long-métrage d'animation le plus rentable de tous les temps - s'inscrivent bel et bien dans une démarche "aventureuse" et, surtout, permettent de commencer à faire bouger les choses.