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Swamp Thing d'Alan Moore sort vendredi chez Urban Comics

De Gaetan Desrois - Posté le 2 juillet 2019 à 9h14 dans Mangas/Comics

Lorsque Alan Moore a annoncé sa retraite, fin 2017, nous étions beaucoup à désespérer. Combien d'entre nous sont rentrés dans le monde des comics grâce à lui ? Beaucoup, sans doute. Pourtant, l'heure n'est plus à la lamentation, puisque les maisons d'édition de comics s'attachent à publier l'intégrale de ses oeuvres, de manière progressive. Après avoir publié l'intégrale des aventures de Tom Strong (un de ses chefs d'oeuvre du temps de ABC, en deux volumes), Urban Comics publie la première moitié de Swamp Thing, le comics qui a consacré Alan Moore au rang de star internationale, bien avant la parution de Watchmen. Le premier volume sort ce vendredi 5 juillet.

De quoi ça parle ? 

En deux mots, pour ne pas vous spoiler : Alec Holland, cherche à résoudre la faim dans le monde. Mais une de ses expériences tourne mal, son laboratoire explose, il tombe dans le marais que jouxtait son laboratoire et il se transforme en une créature de vase, la Créature du Marais, The Swamp Thing. 

Les débuts d'un chef d'oeuvre

Tout commence en 1983. Alan Moore est loin d'être un débutant, puisqu'il a déjà à son actif trois chefs d'oeuvre : Captain BritainMiracleman et V pour Vendetta. Trois oeuvres écrites pour le public britannique et qui éveillent la curiosité des Américains pour ce nouveau venu britannique à l'énergie punk. Aux Etats-Unis, DC Comics n'arrive pas à se débrouiller avec une série dont le succès s'estompe de semaine en semaine : Swamp Thing de Len Wein, reprise par Marty Pasko. Wein fait appel à Alan Moore pour reprendre la série. Le scénariste anglais fait cet âpre constat : "Tout le bouquin reposait sur l’histoire tragique d’un individu qui était, grosso modo, Hamlet recouvert de morve. Il se balade en pleurant sur son sort. Et tout le monde sait que sa quête pour retrouver l’humanité qu’il a perdue ne mènera à rien.

Alors que les ventes sont toujours à la baisse, Marty Pasko démissionne de son rôle de scénariste avant même d'avoir fini son arc narratif, et Alan Moore reprend le flambeau. Casse-gueule le projet, dîtes-vous ? Ne sous-estimez pas le futur scénariste de Watchmen et From Hell. Alan Moore a livré 45 épisodes d'une richesse exemplaire, faisant de Swamp Thing un des comics les plus iconiques des années 80. Aujourd'hui encore, cette oeuvre fait l'objet d'un véritable culte, et l'on comprend pourquoi la réédition du run d'Alan Moore débarque alors que la saison 1 de la série TV éponyme bat son plein. 

Du grand Alan Moore

Tout d'abord, Alan Moore commence son run par un coup éditorial d'une grande ampleur : il fait tuer son personnage principal d'une balle dans la tête, concluant ainsi les lignes scénaristiques de son prédécesseur qui les avait laissées en suspend, et se permettant de révolutionner les acquis du lecteur dès le chapitre suivant : Moore explique que The Swamp Thing n'est pas Alec Holland, mais uniquement une plante possédant la conscience d'Alec. Conséquence n°1 : une plante ne peut pas mourir d'une balle dans la tête, donc The Swamp Thing est encore vivant. Conséquence n°2 : la volonté d'Alec de retrouver son humanité n'est plus possible, puisque The Swamp Thing n'a jamais été humain. 

L'un des plus grands atouts de Swamp Thing par Moore, c'est sa poésie, propre à son auteur. Chaque oeuvre d'Alan Moore brille par la complexité de son scénario, mais aussi par la beauté de son écriture, qui transcende les codes de la BD. Ainsi, le run de Moore commence-t-il par ces mots : "Il pleut sur Washington, ce soir. Une chaude pluie d’été, dont les lourdes gouttes s’écrasent en taches rondes sur les trottoirs. En ville, les vieilles dames sortent leurs plantes vertes sur les escaliers de secours, comme s’il s’agissait de parents infirmes ou d’enfants rois… J’aime ça." Quand à Flash, "il court si vite que sa vie n'est qu'une galerie de statues sans fin". On a rarement vu un style aussi évocateur dans un comics de super-héros, avant Swamp Thing.

Mais Moore est aussi connu pour sa très grande liberté artistique, aussi peut-il se permettre d'écrire des chapitres particulièrement ambitieux tant au niveau du style qu'au niveau du fond. L'épisode 34, par exemple, est une longue scène d'amour psychédélique de toute beauté, qui n'est pas sans rappeler un épisode de Promethea, écrit une dizaine d'années plus tard. 

Enfin, la lecture du run d'Alan Moore sera pour vous l'occasion de suivre les débuts d'un personnage culte que le légendaire scénariste anglais a créé : le magicien anglais John Constantine, qui aura ensuite droit à sa propre série, étant donnée sa très grande popularité : Hellblazer

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Mots-Clés : urban comicsDCalan moore

Salut, c'est Gaëtan. Diplômé d'un Master en Langues Modernes, je suis un grand passionné de Culture Pop. J'ai une affection toute particulière pour la culture des années 80/90. Grand lecteur, je suis aussi cinéphage et sérivore (un régime alimentaire des plus équilibrés !). Passionné par le Moyen-Âge, je suis un grand fan de Fantasy. Sinon, j'adore le cinéma coréen, la littérature japonaise, les séries et les comics britanniques. Ah, j'oubliais : pour savoir s'il y a du vent, faut mettre son doigt dans le cul du coq.

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Commentaires (1)

Par jeanLucasec, il y a 5 ans :

Vivement vendredi !

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