Tchernobyl : voici comment les chiens ont muté pour survivre à cette catastrophe
En avril 1986 a eu lieu le plus grand accident nucléaire du XXe siècle, lorsqu'un réacteur de la centrale de Tchernobyl a explosé et libéré des substances radioactives. Aujourd'hui encore, les conséquences de cet évènement sont étudiées par les scientifiques. Et une récente découverte faite dans le cadre d'une étude est aussi flippante que surprenante.
Un incident nucléaire aux conséquences catastrophiques
Lorsque le réacteur n°4 de la centrale de Tchernobyl a explosé dans la nuit du 25 au 26 avril 1986, à 3 km de la ville de Prypiat et à 130 kilomètres de Kiev, d'immenses quantités de substances radioactives ont été libérées. Les conséquences environnementales ont été dramatiques, tout comme celles sur la santé des habitants alentours. Plus de 200 000 personnes ont ainsi dû être définitivement évacuées. Les estimations varient grandement (de 43 personnes à... plus d'une centaine de milliers), mais on estime que plusieurs milliers de personnes auraient perdu la vie -directement ou non- à cause de cet incident.
Pour tenter de contenir les substances nucléaires et empêcher leur propagation, des recherches ont rapidement été lancées afin de retrouver et tuer les animaux - et en particuliers les chiens - vivant autour de la centrale. Mais beaucoup ont survécu, ce qui a permis à des chercheurs de deux universités américaines de mener une étude sur 300 d'entre eux depuis 2017. Les résultats de cette étude ont été publiés au mois de mars. Ils permettent de comprendre comment ces chiens errants ont évolué génétiquement pour survivre, ce qui laisse envisager des perspective intéressantes pour l'avenir.
Des mutations génétiques qui permettent de survivre dans des milieux radioactifs
Les chercheurs à l'origine de l'étude dont il est question ici ont prélevé des échantillons de sang sur plus de 300 chiens, répartis dans trois zones géographiques distinctes. Celles-ci se trouvent respectivement tout proche de la centrale nucléaire, dans la ville de Tchernobyl à 15 km, et à 45 km de la centrale. Logiquement, les chiens les moins éloignés du foyer de l'incident contiennent dans leur sang jusqu'à 200 fois plus de césium-137, un radioélément toxique, que les autres. Les chercheurs ont également remarqué que les chiens errants de la région de Tchernobyl ont une génétique particulière : si celle-ci est différente entre les trois zones étudiées, elle diffère aussi de celle des autres chiens errants dans le monde.
Mais l'information la plus importante reste que l'immense majorité de ces animaux ne sont pas de nouveaux arrivants, mais bien des chiens vivant dans la région depuis des années, et parfois même des décennies. Cela signifie que même dans l'un des endroits les plus radioactifs du monde, ils sont capables d'évoluer pour s'adapter à leur environnement et se reproduire. Si l'on sait déjà qu'il sera probablement difficile d'estimer quelles évolutions génétiques sont directement liées à la radioactivité, cette étude pourrait être le premier pas vers un objectif plus grand. Elle pourrait en effet permettre de mieux comprendre les effets concrets de l'exposition prolongée à de la radioactivité chez la faune, mais également chez l'homme.