Waterloo : ce mystère lié aux cadavres des soldats a enfin été résolu
Le 18 juin 1815, à vingt kilomètres au sud de Bruxelles, l'armée française de l'empereur Napoléon Ier, est opposée à l'armée des Alliés, composée de Britanniques, d'Allemands et de Néerlandais ainsi que l'armée prussienne du maréchal Blücher. Une bataille qui se clôturera par la défaite décisive de l'armée française. Mais bien que 40 000 malheureux y aient perdu la vie, seul un squelette a été retrouvé. Un mystère qui semble enfin avoir été élucidé.
des pertes lourdes...
Le XIXe siècle a été marqué par de nombreuses batailles françaises. Trafalgar, Austerlitz ou encore Wagram, l'empire français n'a cessé de se frotter aux armées anglaises, autrichiennes et prussiennes. Mais une bataille se présente comme un tournant pour l'empereur français le plus célèbre de l'Histoire : Waterloo. Une bataille survenue le 18 juin 1815 et qui aura coûté la vie à 40 000 personnes environ, dont près de 25 000 français, à l'issue des huit heures de combat. Seulement, un seul squelette complet a été retrouvé. Etrange pour une zone de guerre qui aurait dû en accueillir bien plus.
Un mystère qui semble avoir été élucidé par Tony Pollard, directeur du Centre for Battlefield Archaeology de l'Université de Glasgow, en Écosse. Dans son étude baptisée "These spots of excavation tell: using early visitor accounts to map the missing graves of Waterloo" ou "Ces points de fouille racontent : l'utilisation des premiers récits des visiteurs pour cartographier les tombes disparues de Waterloo" en français, Pollard examine "le traitement des morts après la bataille du 18 juin 1815" en se basant sur "l'emplacement des tombes sur le champ de bataille".
... Mais aucun cadavre
Dans son étude, il suggère qu'en se basant sur "la construction d'images issues de récentes recherches archéologiques" et sur le fait "qu'au moins certaines des plus grandes tombes étaient exploitées pour les os humains et animaux, qui, dans la première moitié du XIXe siècle, constituaient une source importante d'engrais phosphaté", les cadavres ont été utilisés pour faire de l'engrais. Selon lui, les fosses communes situées autour du champ de bataille et dans lesquelles les soldats morts étaient entassés par milliers ont été vidées.
En se basant sur des récits et dessins de l'époque ainsi que des témoignages de personnes qui se seraient rendues à proximité du champ de bataille peu de temps après sa fin, Pollard est en mesure d'estimer que les cadavres des soldats morts au combat ont été utilisés pour faire de l'engrais. D'autant qu'au XIXe siècle, il n'était pas rare que des ossements humains soient concassés en farine avant d'être vendus. Un engrais recherché, en témoigne une coupure de presse du London Observer de 1822 qui revient sur les nombreuses transactions d'ossements de cette période avec "plus d'un million de boisseaux d'os humains et inhumains ont été importés du continent européen dans le port de Hull", situé à l'est du Royaume-Uni.
Pollard a éventuellement élucidé le mystère des cadavres volatilisés de Waterloo. Plusieurs dizaines de milliers de victimes, une multitude de fosses communes et un seul squelette complet, de quoi laisser perplexe les archéologues depuis des siècles. Néanmoins, il semblerait que ce mystère puisse désormais être enterré.