Le Japon a mis 50 ans à éradiquer cet animal introduit par erreur sur une île
Tout le monde (ou presque) a peur des serpents. En pleine expansion à cause du réchauffement climatique, cette espèce a toujours fait flipper les êtres humains. À cause de cette phobie, le Japon a pris une décision qui a coûté cher au système écologique d'une de leurs îles. Un demi-siècle plus tard, l'animal introduit en 1979 par erreur a enfin été éradiquée !
Non, la mangouste n'était pas le bon prédateur face au serpent habu
L'enfer est pavé de bonnes intentions, et cette histoire en est la preuve. En 1979, l'île principale des îles Amami dans l'archipel Nansei, Amami Ōshima, est le théâtre d'une (re)découverte zoologique majeure. En effet, une espèce endémique de lapins au bord de l'extinction y vit librement. Ils sont considérés comme les plus primitifs existants, et leur préservation passent aussi par la protection de leur environnement naturel... En parallèle, le Japon prend la décision d'éradiquer les serpents habu, des serpents venimeux spécifiques de ces îles, et dont la prolifération met en danger les habitants. Pour ce faire, le gouvernement introduit une trentaine de mangoustes, des petits mammifères carnivore qui n'ont peur de rien. Ces prédateurs naturels des serpents n'étaient pourtant pas les bons candidats ici, étant actifs dans la journée, contrairement à leurs proies nocturnes.
Pire encore, les mangoustes ont bouleversé l'écosystème de l'île, attaquant des animaux qui n'avaient jusqu'ici aucun ennemi. La faune locale en a été impactée, et notamment les lapin d'Amami. Lancé en 1993 face à l'échec de cette initiative, le plan japonais pour éradiquer les mangoustes et réparer cette erreur aura mis longtemps à porter ses fruits. Au début des années 2000, ces mammifères étaient environ 10 000 sur l'archipel. Des pièges ont été placés sur l'île, et les locaux ont créé des brigades pour captures ces petits animaux si envahissants. Selon les experts, le taux d'éradication se situait entre 98,8 et 99,8% en février dernier. Le 3 septembre, le ministère de l'Environnement du Japon a déclaré officiellement l'éradication des mangoustes non indigènes sur l'île d'Amami-Oshima, aucune n'ayant été capturée depuis 6 ans. Une erreur qui prouve que l'ingérence de l'Homme sur la Nature a rarement les effets escomptés...
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