Harry Potter et les Reliques de la Mort : J. K. Rowling s’est battue pour garder ce duel culte
De l'écrit à l'écran, il y a parfois bien plus qu'un pas. Au fil des adaptations filmiques de la saga Harry Potter, de nombreux éléments présents dans les ouvrages de l'auteure britannique ont été purement et simplement retirés. Un phénomène qui ne s'applique pas uniquement au dernier film : à titre d'exemple, Harry Potter et la Coupe de Feu a amputé bien des détails liés au fameux Tournoi des Trois Sorciers. Attention aux spoilers !
Des changements divers et variés
On peut noter beaucoup de différences entre les deux longs-métrages réalisés par David Yates et le dernier tome de la saga magique. Dans le détail, la danse partagée par Harry et Hermione ne figure en aucun cas dans les pages de l'ouvrage d'origine. Plus embêtant : l'absence totale du fameux récit de Kreattur, qui laisse les spectateurs n'ayant pas lu les livres dans un flou total au sujet de R.A.B et du médaillon, que l'on vous explique ici. Autre modification majeure : le trépas de Queudver, à savoir Peter Pettigrow, étranglé par la main de métal offerte par son maître. Dans le long-métrage, celui qui comptait parmi les maraudeurs est simplement assommé par Dobby. C'est là la toute dernière fois qu'on le voit.
Vient ensuite la partie II, véritable chant du cygne du récit qui a enthousiasmé des millions de fans à travers le monde. Les simplifications sont légion et certains passages s'inscrivent comme très éloignés de la version littéraire (par exemple, le combat qui oppose Harry à Voldemort dans l'enceinte de Poudlard, très différemment mis en scène). Toutefois, les deux ennemis jurés annoncés par la prophétie auto-réalisatrice ne sont pas les seuls à s'affronter, loin de là...
pas question de changer cette séquence
Plus tôt dans le film, alors que le fils de James et Lily ainsi que ses comparses font une arrivée remarquée dans la Grande Salle, d'ordinaire mise en avant lors des banquets, une joute ne tarde pas à survenir entre Severus Rogue (désormais Directeur) et Minerva McGonagall, iconique professeure de métamorphose. Le maître des potions - agent-double, même si tous l'ignorent - n'a aucune envie de faire du mal à sa collègue. A l'inverse, cette dernière, inconsciente de la supercherie de Rogue, est prête à en découdre. Après des échanges de sortilèges pour le moins musclés, Severus prend la fuite sous les clameurs des élèves, laissant au passage une Minerva très frustrée.
Le personnage aurait pu l'être d'autant plus qu'on a failli lui ravir cette joute éminemment symbolique ! En effet, dans le DVD du long-métrage, J. K. Rowling confie que les équipes ont, un temps, envisagé de remplacer McGonagall par Harry. Une perspective très différente, donc, contraignant l'auteure à insister pour que la sorcière conserve cette séquence mêlant tension et action. La Britannique confie justement être rebutée par la "marginalisation des femmes", notamment si elle survient quand "le combat éclate". Aussi, elle avait à cœur de faire honneur à ce personnage féminin iconique de la saga. De par son choix, la romancière offre donc une belle mise en lumière à sa puissante protagoniste, tout en véhiculant l'idée que la fin est plus proche que jamais : il ne s'agit plus seulement du combat d'Harry contre Voldemort, la guerre est totale...