Critique de Conjuring 2 : Le Cas Enfield, déjà le film d'horreur de l'année ? Synopsis, casting et bande annonce
Conjuring est certainement l'un des films d'horreur les plus réussis de ces dernières années. C'est donc en toute logique que les enquêtes paranormales des époux Warren se voient offrir un nouveau chapitre tout aussi terrifiant. Avant de vous parler du film, on vous laisse regarder la première bande annonce
L'esprit Frappeur
Le premier Conjuring nous avait pétrifié d'horreur et sa suite devrait elle nous faire souiller nos pantalons. Après s'être frottés à une sorcière maléfique, les époux Warren s'attaquent à un esprit frappeur dans la petite ville d'Enfield.
Dans cette ville en banlieue londonienne, la mère Hodgson et ses quatre enfants doivent faire face à un esprit frappeur qui les terrifient. Les époux Warren, enquêteurs du paranormal, vont donc les aider à résoudre cette affaire.
Casting solide
James Wan avait réussit son pari de terrifier les foules avec le premier Conjuring, tout comme le spin-off Annabelle, réalisé par John R. Leonetti. C'est donc naturellement que james Wan revient à la réalisation de ce second opus. Il dirigera une nouvelle fois Vera Farmiga et Patrick Wilson dans les rôles de Lorraine et d'Ed Warren. Steve Coulter, alias le Père Gordon, est lui aussi de la partie.
Ils sont rejoints par Simon McBurney, Franka Potente, Shannon Kook et Sterling Jerins. Les membres de la familles Hodgson sont quand à eux interprétés par Frances O'Connor, Madison Wolfe, Lauren Esposito, Patrick McAuley et Benjamin Haigh.
Le film est prévu pour le 29 juin dans les salles françaises.
Test du Conjuring 2 : Le Cas Enfield
Trois ans après le succès commercial et critique indéniable du film d'horreur Conjuring : Les Dossiers Warren, et après avoir fait patienter les amateurs du genre avec Annabelle, James Wan (Saw, Insidious, Fast & Furious 7) est de retour aux affaires. Pour ce second chapitre des enquêtes paranormales du couple Lorraine et Ed Warren, le réalisateur s’est attaché au cas Enfield, du nom d’un district de Londres, où une famille a vécu un cauchemar surnaturel (tiré d'une histoire vraie) rappelant celui d’Amityville. Avec le retour de Vera Farmiga et Patrick Wilson au casting et grâce à un budget doublé par rapport au précédent (40 millions de dollars au lieu de 20), James Wan a-t-il réussi à transformer l'essai ?
Comme un air de déjà-vu en Angleterre
1976, Amityville, États-Unis. Lorraine Warren (Vera Farmiga) reçoit la prémonition de la mort prochaine de son mari, Ed (Patrick Wilson). De l’autre côté de l’Atlantique, la quarantenaire Peggy Hodgson (Frances O’Connor) essaye tant bien que mal d'élever seule ses quatre enfants à Enfield, une banlieue peu recommandable du nord de Londres. Janet, la cadette de la famille, semble épisodiquement possédée par le fantôme de l'ancien propriétaire de la maison, qui devient peu à peu le théâtre de phénomènes paranormaux dus à la présence d'un "poltergeist", un esprit frappeur. Alors que les médias s’emparent de l’affaire, l'Eglise envoie les époux Warren sur place afin de déterminer si oui ou non, la maison d’Enfield est hantée.
Bref, rien de nouveau sous le soleil. Un choix complètement assumé puisque Conjuring 2 est une production destinée à reproduire un succès économique en reprenant les ingrédients qui ont fait la force du premier opus.
Exit la maison isolée du Rhode Island donc et place à la banlieue londonienne. Si la différence est notable, le nouveau lieu est tout autant propice au frisson. L'ambiance est pesante dès le début, le côté rétro et vieux du cadre y sont pour beaucoup, grâce à une réalisation soignée. La caméra de James Wan se déplace avec élégance dans les couloirs sombres de cette petite maison splendidement shootée par le directeur de la photographie Don Burgess (Forrest Gump, Terminator 3). Les effets de lumière suscitent l’inquiétude, celle-ci étant amplifiée par un remarquable travail sur le son.
Alors, ça fait peur ou pas ?
Tous les critères classiques du film de maison hantée et autres possessions diaboliques répondent à l’appel : portes qui claquent, meubles qui bougent tout seul, jouets qui s'animent... Les décors n'ont rien d'extravagants mais le spectateur est mis en état d'alerte constant.
Si l'ambiance est clairement le point fort du film et est la source de la peur, les quelques "jump scare" sont très bien réalisés et font vraiment sursauter, James Wan jouant habilement avec le spectateur. Bill Wilkins, l’ancien propriétaire de la maison des Hodgson est également creepy à souhait.
Vous l'aurez compris, dans ce film, on est bien loin d'un registre gore mais plutôt dans du cinéma d'épouvante, plus stressant que flippant. La peur générée est impie, notamment avec cette Nonne maléfique qui poursuit Ed Warren pour le tuer. On sait bien que la chrétienté est un critère essentiel de toute adaptation de la vie du couple Warren, et que l'omniprésence des crucifix et autres prières ne relève pas ici du cliché mais de la reconstitution fidèle.
Mais si le premier Conjuring était déjà maladroit à ce niveau, cette suite amplifie ce défaut, d'autant plus que la "propagande" catholique appuyée du film se double d’une conception conservatrice du cercle familiale, rendant le tout assez handicapant. Le malheur de la famille Hodgson est causé en partie par l’absence d’un père, et Ed Warren devient à la fois l’exorciste sauveur et le père de remplacement.
Un final efficace après quelques longueurs
D’une durée de plus de deux heures, le film comporte certaines longueurs principalement durant la seconde moitié du film. Le scénario n'a rien de transcendant et semble laborieux par moments. La relation entre Lorraine et Ed est davantage développée, donnant lieu à des moments mignons entre les deux personnages qui tournent parfois au soap opera et qui n’ont pas vraiment leur place dans un film d’horreur. La séquence où Ed joue de la guitare en chantant "Can’t Help Falling in Love" d’Elvis Presley devant toute la famille Hodgson en est un bon exemple.
Bon, il faut avouer que la scène démontre le talent de Patrick Wilson pour le chant, mais elle n’amène rien à l’histoire et l'énergie que l'on ressentait dans la première moitié du film est perdue. Par contre, lorsque la "confrontation" finale a lieu, notre intérêt pour les événements reprend, bien qu'elle soit attendue et facile. La performance des deux acteurs principaux, Patrick Wilson et Vera Farmiga, est à souligner, cette dernière étant responsable en grande partie de la charge émotionnelle de l'histoire.
Malgré un rythme hésitant (les 2h13 se font sentir) et une écriture peu innovante, Conjuring 2 reste dans le haut du panier et semble bien parti pour être le film d'horreur de l'année 2016 (en attendant le cru 2017 qui promet d'être riche !). Cette suite nous ressert un plat déjà goûté il y a trois ans mais la recette fonctionne toujours grâce à une mécanique parfaitement rodée. Ceux qui ont aimé le premier opus et les amateurs du genre seront séduits. On tient là un divertissement éprouvant qui réussit brillamment à nous amener là où l’on souhaitait aller, c'est-à-dire sur le chemin de la flippe.