Hollywood : les normes de beauté véhiculées par les acteurs posent ces sérieux problèmes
Il est clair que l'image véhiculée depuis de nombreuses années par l'industrie cinématographique hollywoodienne à participer à établir une sorte de norme de beauté au sein de l'inconscient collectif. S'il a été admis depuis plusieurs années maintenant que la gente féminine a été particulièrement touchée, cela n'empêche pas non plus les hommes d'être impactés par cette vision biaisée de l'idéal-type. Si bien que même des stars reconnues, à l'instar de Johnny Depp, ne sont pas à l'abri d'être exclus s'ils ne correspondent plus aux critères en vigueur.
vers un peu plus d'égalité homme/femme
La culture populaire peut remplir les esprits les plus vulnérables de toutes sortes d'idées préconçues sur l'apparence que nous sommes censés avoir, voire même sur nos vies de manière plus globale. Mais lorsque l'actrice Natalie Dormer, connue notamment pour son rôle de Margaery Tyrell dans la série Game of Thrones, a fait une déclaration sur le sujet, affirmant que les hommes sont aussi réifiés (i.e : la transformation en chose ou la réduction à l'état d'objet d'un individu ou d'une chose abstraite) que les femmes, cela a relancé le débat sur la place publique.
Prenez par exemple ce thread sur Tumblr. S'inspirant de la déclaration de Dormer, on retrouve tout un tas de films et de séries qui perpétuent des stéréotypes avec des normes masculines souvent similaires, notamment en ce qui concerne le physique.
Natalie Dormer de Game of Thrones : les hommes sont aussi réifiés que les femmes à la télé
L'actrice a rejoint le débat sur la réification à la télévision et au cinéma, affirmant que les deux sexes sont jugés sur leur apparence de la même manière.
Tout cela part donc d'une interview de Dormer avec Radio Times il y a quelques années de cela, dans laquelle l'actrice a répondu aux commentaires d'Emma Thompson sur l'âgisme et le sexisme dans le cinéma. Emma Thompson avait d'abord déclaré que "certaines formes de sexisme et de désagrément à l'égard des femmes sont devenues plus ancrées et effectivement, plus répandues" et que, dans l'ensemble, les opportunités pour les femmes étaient "encore vraiment merdiques".
Et Dormer d'ajouter que, d'après ce qu'elle a pu constater, les acteurs masculins étaient confrontés à autant de réification que les femmes. Elle déclarait alors :
Mon expérience personnelle a été de travailler sur des projets phénoménaux dans lesquels les hommes sont réifiés autant que les femmes. Les acteurs en souffrent aussi.
Si certains voudront débattre quant à la question de savoir si les femmes ou les hommes en souffrent autant, on ne peut nier que la société exige des hommes un physique idéalisé, avec un idéal recherché qui portent littéralement le nom de dieux et de super-héros.
la masculinité toxique
Ce qui nous amène à l'interview entre Bored Panda et le Dr. Esther De Dauw, une universitaire travaillant sur le domaine des "Superheroes, gender, race and anti-hegemonic narratives". Elle est convaincue que les hommes sont également traités comme des objets dans les médias grand public, toutefois, elle pense qu'il existe une différence entre la façon dont ces derniers façonnent l'image de l'homme et de la femme. Elle déclarait :
Par rapport à la définition très étroite de la beauté et de la féminité à laquelle les femmes sont contraintes, les médias grand public offrent encore une certaine variété de masculinité. Pensez à l'idée du "dad bod" (en référence à l'apparence moyenne d'un père de famille, n'ayant pas un physique mince et en forme), qui n'a pas vraiment d'équivalent chez les femmes.
Les médias, et en particulier les superproductions, présentent les hommes comme physiquement puissants et devant maîtriser l'espace à tout moment. Les femmes doivent être petites et jolies. Les médias réduisent les femmes à des objets de beauté, mais ils exigent des hommes qu'ils ressemblent davantage à des poupées d'action. Les femmes sont un fantasmes sexuel, et les hommes sont un fantasme de pouvoir, et on attend des acteurs qu'ils ressemblent à cela.
La co-auteure de Toxic Masculinity : Mapping the Monstrous in Our Heroes, commente que si la pression exercée sur les hommes n'est pas encore aussi intense que celle subie par les femmes, "on y arrive sans aucun doute" :
De plus en plus, la norme masculine idéale est d'être extrêmement musclé et saillant. The Adonis Complex (Pope, Phillips et Olivardia) traite de l'augmentation constante des troubles de l'alimentation, de l'abus de stéroïdes et de l'addiction aux salles de sport chez les jeunes hommes, qui sont obsédés par l'idée d'être aussi musclé que possible, et de l'impact négatif que cela a sur leur vie.
Nous pensons encore très souvent que notre identité est ancrée dans notre corps. Notre apparence reflète qui nous sommes et, en termes d'identité de genre, nous considérons que notre corps dit quelque chose sur qui nous sommes en tant que femmes (y compris les femmes transgenres), hommes (y compris les hommes transgenres), non-binaires ou autres identités de genre. Cette tendance vers le corps puissant et musclé vise à établir une masculinité basée sur la force, l'endurance et sa capacité à être violent, toutes ces qualités qui, poussées à l'extrême, peuvent être très toxiques pour les hommes et les personnes de leur environnement. La pression exercée pour correspondre à cette norme très spécifique entraîne une augmentation des troubles alimentaires et de l'abus de stéroïdes chez les jeunes hommes de peur de ne pas être assez virils, et cette peur qui vous pousse à faire des choses malsaines est une pierre angulaire de la masculinité toxique.
De Dauw explique donc ici son point de vue, déclarant que les normes de beauté masculine représentent une énorme partie de la masculinité toxique. Elle tend toutefois à nuancer son propos, en rappelant que le corps ne représente qu'une partie d'une personne :
Il n'y a rien de mal en soi à vouloir que notre corps reflète ce que nous sommes en tant que personne. Beaucoup d'entre nous éprouvent un sentiment positif d'expression de soi lorsqu'ils se coupent les cheveux, se font percer ou tatouer, ou même simplement lorsqu'ils choisissent une tenue. Il n'y a rien de mal non plus à faire de la musculation, à devenir plus fort et à utiliser cela pour avoir plus de confiance en soi. Avoir du respect pour son corps et sa force est une chose saine.
Votre valeur n'est pas déterminée par le fait que vous ayez ou non un "six-pack" ou que vous rentriez dans cette taille 8. Vous n'êtes pas défini par les idéaux de beauté que vous voyez tout autour de vous. Et cela est vrai pour les hommes comme pour les femmes.
ouvrons le débat
Ce débat a au moins le mérite de faire réfléchir sur des questions intéressantes. Tout d'abord, on peut se questionner sur la notion de type idéal, dont la définition au sein de la communauté des sociologues a longtemps fait débat. Les divergences entres les raisonnements théoriques sur le sujet et la réalité empirique pour l'analyse ont amené à de nombreuses ambiguïtés concernant l'utilisation du terme.
Enfin, ce sujet pose bien évidemment la question du fantasme du pouvoir chez l'homme. Il est donc possible d'aborder le sujet de bien des manières. Là où certains adopteront une approche plus philosophique, considérant que cet attrait pour le pouvoir est inhérent à l'espèce humaine, et ce depuis de nombreuses civilisations. D'autres choisiront une approche plus biologique, argumentant que ce n'est qu'une manifestation d'un instinct primitif, qui nous suggère qu'un homme fort et puissant serait synonyme de pérennité et de sécurité pour la perpétuation de notre espèce. Autant de réponses possibles qu'il existe de points de vue sur la question.
Sinon, il s'agit surtout de ramener les gens à la réalité, ce qui semble malheureusement bien mal engagé.
Après tout, tu choisis d'essayer de ressembler à cette image idéalisée en imaginant qu'elle t'aidera à séduire ; mais ça reste ton choix personnel.
C'est quand même dingue cette manie de toujours blâmer les femmes pour ses propres choix.
Je note que t'est pas loin de te contredire tout seul dans ton autre post je cite "Mais pire énormément d'abrutis persécutent leurs comparses et les font souffrir" c'est bien ce que je dit.
Tu expliques que la société, via les clichés hollywoodiens, met la pression sur les femmes (ce qui est vrai).
Et tu te plains que nombre de femmes mettraient la pression sur les hommes.
D'un coté tu blâmes un phénomène sociétal (à juste titre) et de l'autre tu attaques des individus -> tu perçois la dissonance ?
Tu estimes que des individus seraient superficielles et tu choisis de te soumettre à cette superficialité, ça n'a rien à voir avec un système qui t'imposes une image idéal.
Mais au delà de l'incohérence confondante de ta comparaison hasardeuse (qui me semble être plutôt la manifestation d'une volonté d'attaquer les femmes plutôt qu'une véritable réflexion), le problème c'est que tu te plante dès le départ.
C'est pas des individus qui imposent un idéal corporel irréaliste, c'est tout un ensemble de représentation qui viennent d'un peu partout, c'est systémique.
Je notais simplement que si des hommes on la pression d'avoir un physique "parfait", c'est aussi parce que nombre de femme accordent une grande importance au physique. Et inversement.
Come tu la dit, on est maître de nos choix. La société n'est que notre reflet. Si un système fonctionne, c'est parce qu'il convient à la majorité de ceux qui sont dedans ( homme comme femme ).
Note que je ne me "soumet pas à cette superficialité", je m'en moque ( cela dit je suis dans "la moyenne" donc peut être que ça joue aussi ). Juste que pointer du doigt la masculinité toxique comme si les femmes étaient exempte de ce genre de comportement, je trouve ça bête.
"C'est pas des individus qui imposent un idéal corporel irréaliste, c'est tout un ensemble de représentation qui viennent d'un peu partout, c'est systémique." Oui et non. car cet ensemble, il est bien determiner par des individus. Ce qui n'est même pas un problème en soi, il est logique que Captain America soit très musclé, il faut simplement rappeller que ce n'est pas parce qu'on a pas le physique d'un Momoa ou d'une Dormer qu'on est laid.
On peut très bien être les victimes consentantes d'un système malsain.
Et de toute façon on est pas face à un système qui fonctionne si bien que ça.
On lit combien d'incels qui expriment une souffrance terriblement déprimante parce qu'ils se sont fait mettre en tête qu'ils devaient à tout prix être des Apollons pour séduire.
On lit combien de perdus qui ont cédé à une violente misogynie quand ils se sont mit à croire au mythe de l'alpha-mec.
On nous apprend qu'on doit toujours être plus performant, toujours plus compétitif, être toujours plus gaulé, pisser toujours plus loin.
Tout ça c'est des mensonges qui nous poussent à nous déprécier nous même et à nous formater vers un modèle si uniforme et inatteignable qu'il en devient destructif.
Nombre d'incels le deviennent parce qu'ils voient bien que les filles, derrière les discours "moi le physique compte pas", sortent quand même avec le mec le plus beaux, indépendemment du reste.
La responsabilité est collective. C'est trop facile d'accuser un système est une partie des gens, en s'exonerant soi même et une autre partie de toute responsabilité.
Petit bémol sur la compétition : il y en a toujours eu, et ce n'est pas en soi une mauvaise chose. Il faut juste parfois accepter "de perdre", et de revoir certaines exigences à la baisse.
Pour le reste je suis d'accord, on arrive à une société de gens névrosés parce qu'ils n'ont pas atteint un physique qu'ils ne pourront jamais avoir, même en se dopant.
Ne serait-ce que pour une rencontre (je parle même pas d'aller plus loin...), les femmes choisiront des hommes inconnus avec des physiques avantageux ou un petit détail qui sort du lot et qui rend l'homme "mignon" à leurs yeux.
Si t'es gros ou chauve, par exemple, tu pars déjà avec un handicap dans cette selection.
La séduction ne se résume pas à tinder.
Une question : en quoi un homme ou une femme prenant en compte l'apparence physique serait surperficielle ?
Ca marche aussi dans l'autre sens, ou des filles bien sont mise de coté parce qu'elles ont pas un bonet D, quitte à finir avec des vipères.
Le physique à toujours eu une importance. Mais il a pris une proportion démesurée maintenant au point parfois d'occulter le reste.
Un héro ou une oeuvre de fiction c'est une chose qui n'as PAS à coller a la réalité.
Ptain si james bond ou captain américa avait le physique d'Eric Zemmour on serait pas dans la merde.
Arrêtez d'ecouter ces victimes la, qui chouine dès qu'une image ou une déclaration les "agresse".
Ptain, si Lara Croft avait pas décider pour la bienséance de passer de bombe atomique a "random girl avec un accent dégueu" je suis a peu près sûr que ça se vendrais mieux et c'tout!
Pour autant ma voisine vas pas se tailler les veines, ni ma tante, ni ma soeur ni... Personne en fait.
Ça n'a aucun rapport avec la dynamique sociale, morale, sociétale ou philosophique. C'est du business. Et même si des grands groupes tentent de satisfaire les nouvelles dynamiques sociétales en faisant mine d'y intégrer de la diversité artificiellement pour toucher et développer de nouvelles niches commerciales, ils ne le feront jamais jusqu'à risquer ce qui les fait vivre. C'est aussi simple que ça.
C'est assez évident que nos œuvres culturelles influent nos imaginaires et donc qu'on a tous une représentation assez faussée de ce que nos corps devraient être.
Il y a énormément de gens qui souffrent parce que leur corp est trop frêle ou trop gras.
Mais pire énormément d'abrutis persécutent leurs comparses et les font souffrir.
Collectivement, on a pas à subir et à s'imposer ce genre de pression.
(et on peut aussi garder à l'esprit que cette pression que nous les mecs on subit ne représente pas le dixième de ce que les femmes endurent)
Chacun vit la pression les standards de la beauté imposé par la société de manière différente. Que l'on soit homme ou femme, ça n'a pas d'importance.
Mais encore une fois, il est question ici de ce que la masculinité toxique fait subir aux hommes et c'est vrai qu'on s'impose entre nous des critères physiques qui servent juste de levier de souffrance et de persécution.
De une, les femmes militantes seraient agacées qu'un homme prenne leur défense, elles sont assez grandes pour le faire toutes seules, tu ne fais que les rabaisser en dictant à tes pairs la bonne conduite à adopter !
Ensuite, chacun doit faire des efforts pour se rapprocher des standards de beauté imposées par notre monde, mais ce n'est pas obligatoire.
Heureusement que le monde prouve qu'on est pas tous soumis à la loi du Murge, sinon les moches ne pourraient pas trouver compagnie...
C'est bien plus qu'un simple rapport homme/femme
Quel est le rapport entre moi et la pression sur le physique des femmes ? (je sais que je fascine certaines personnes dérangée d'une façon assez malsaine mais se calmer, je suis pas le centre du monde)
La pression sociétale sur le physique est plus importante pour les femmes et dans des proportions incomparable, c'est juste un fait.
Encore une fois : le maquillage et les talons en sont la démonstration la plus concrète et la plus objective.
Mais pour revenir au sujet, la masculinité toxique fait aussi souffrir les mecs , on se doit de déconstruire les stéréotypes qui nous forcent à déprécier nos physique et nos personnes, à pisser toujours plus loin comme des cons.
Après, le concours de qui souffre le plus on s'en bas royalement la race, c'est triste à dire mais les dictats et la pression sociale pour rentrer dans les ''normes'' ça existera toujours, faut seulement se décider à ne pas le subir. Et a fortiori ça diminuera (peut-être)
Je sais pas qui a élevé cette auteure mais chez moi, depuis que je suis toute petite, on nous a toujours dit que ce qui nous définissait n'était pas ce que l'on est mais ce que l'on fait.
Donc bon...