On revient sur les 12 meilleurs films d'horreur de 2024
2024 touche à sa fin, l’occasion de faire le bilan de l’année passée. Après les films de super-héros, on revient sur les 12 meilleurs films d’horreur de cette année 2024. Longlegs, Sans un Bruit, La Malédiction, on a eu du lourd cette année :
12) Sans un bruit – Jour 1
Ce troisième volet de la saga Sans un bruit est malheureusement le moins convaincant de la trilogie. Il faut dire que John Krasinski a laissé sa place de réalisateur à Michael Sarnoski (Pig). Plus faible que ses prédécesseurs, surtout dans ses ressorts émotionnels, il n’empêche que Sans un bruit – Jour 1 demeure être un divertissement largement maîtrisé et plus convaincant que le tout venant hollywoodien. Moins surprenant, plus commun, plus téléphoné, il se dégage pourtant toujours quelque chose de très intimes des personnages. L’horreur a un peu quitté la saga, au profit du film catastrophe. Mais Joseph Quinn et Lupita Nyong’o assurent le spectacle !
11) MaXXXine
Après l’excellent X et le très décevant Pearl, Ti West vient conclure sa trilogie horrifique. MaXXXine est le seul opus à avoir obtenu une sortie en salle sur le territoire français. Et contre toute attente, MaXXXine est l’épisode le plus réussi de la trilogie. Plus aboutie, plus ambitieuse, plus complète, cette conclusion qui respire les années 1980 est un superbe hommage aux films d'horreur de cette décennie. C'est violent et sans concession. Et Mia Goth y est tour à tour rayonnante et destructrice.
10) Alien : Romulus
Fede Alvarez a déjà prouvé qu’il était l’un des nouveaux maîtres de l’horreur. Don’t Breath et son remake de Evil Dead sont deux énormes succès de ces dernières années. Forcément, les fans de la saga Alien attendaient énormément Romulus. Film classieux, esthétiquement très agréable, Alien : Romulus a clairement compris l’héritage de cette lourde saga. Si le film s’inscrit dans le haut du panier, il manque néanmoins d’originalité. Fan film extrêmement maîtrisé, Alien : Romulus manque néanmoins de folie, de liberté, et d’originalité pour réellement se démarquer du reste. L’inspiration de Alien : Isolation est évidemment très présente, mais les ressorts horrifiques ne vont pas assez loin pour réellement secouer ses spectateurs. On aurait pu avoir clairement pire, mais on s’attendait quand même à mieux…
9) Heretic
Quand les scénaristes de Sans un bruit reviennent derrière la caméra ça donne Heretic. Antithèse de Sans un bruit et de 65 – La Terre d’avant (leur précédente réalisation), Heretic est un film très bavard, mais souvent très malin. Opposition de croyances, mise en échec d’idées religieuses, joutes verbales, Heretic est un match de tennis théologique passionnant. Le suspense et la pression, crescendos, apportent des ressorts horrifiques certes classiques mais diablement efficaces. Huit clos anxiogène, l’idée de prendre Hugh Grant dans ce contre-emploi inédit est absolument géniale. Et même si la fin déçoit un peu, le film fonctionne dans ses parallèles avec notre société contemporaine, et marque les esprits dans la durée.
8) Sleep
Premier long-métrage du sud-coréen Jason Yu, Sleep est le petit ovni de cette liste. Film d’horreur lancinant, Sleep détourne les codes du film d’esprit avec une intelligence rare. Proposition angoissante et maline, Sleep est une version unique du cinéma horrifique de possession, totalement en dehors des carcans du genre. Étonnant à chaque instant, on regrette simplement une mise en scène parfois trop sage.
7) Smile 2
Avec Smile 2, Parker Finn refait la même chose que le premier volet mais en mieux. Davantage réussie en tous points, cette suite est maîtrisée de A à Z. Le cinéaste parvient à faire avancer sa mythologie tout en évitant de trop recycler le premier volet. C’est malin, souvent très courageux dans ses choix scénaristiques et l’univers de la musique se prête parfaitement à l’exercice. Alors qu'il porte un regard acerbe sur notre société de divertissement moderne, Parker Finn aura surtout réussi à nous scotcher grâce à une conclusion radicale et d’une force de frappe hallucinante.
6) Longlegs
Avec Longlegs, Osgood Perkins, le fils d’Anthony Perkins (Psychose), offre un thriller horrifique singulier, relecture passionnante du mythe du boogeyman. Quelque part entre It Follows et Le Silence des Agneaux, Longlegs évite les clichés, ne tombe jamais dans la facilité, bannit les jumps scares putassiers, pour se présenter comme une œuvre insolite, âpre et coup de poing. L’univers du thriller et l’épouvante se marie à la perfection, Nicolas Cage est méconnaissable et l’ensemble est tout simplement le meilleur polar horrifique de l’année.
5) La Malédiction – L’origine
Contrairement à Halloween, L’Exorciste - Devotion ou encore Candyman, La Malédiction – L’origine évite l’erreur d’être la « vraie » première suite d’une licence culte des années 1970 – 1980. Non ici, Arkasha Stevenson propose un prequel à La Malédiction de Richard Donner. Un prequel génial, musclé, terrifiant, qui apporte une plus-value intéressante au classique de 1976. Regard féminin moderne, approche esthétique léchée, La Malédiction – L’origine propose quelques visions horrifiques réellement terrifiantes. Alors que La Malédiction : L’Origine lorgne parfois vers le body-horror, le long-métrage parle également de viol, d’avortement, de disposition de son propre corps, et c’est aussi un brûlot contre la religion conservatrice. Enfin, il faut souligner la prestation impressionnante de Nell Tiger Free, impériale, toujours juste, malgré quelques passages extrêmement difficiles à jouer. C’est moderne, politique et sans doute le film le plus efficace de la liste.
4) The Substance
Après son excellent Revenge, Coralie Fargeat est de retour avec The Substance. Véritable phénomène de cette fin d’année, The Substance est un film sans concession, définitivement radical, qui offre une conclusion totalement décérébrée. Le génie et le stupide (volontaire ?) se côtoient dans une œuvre passionnante qui porte un regard acerbe sur notre société moderne du paraître et du superficiel. Proposition très contemporaine, le film a divisé les avis, notamment à cause de son approche esthétiquement volontairement superficielle. Certains y voient une forme de dénonciation, d’autres au contraire une forme de conformisme. Véritable film de genre, The Substance aborde donc la condition de la femme à Hollywood. Proposition féministe pour les uns, totalement machiste pour les autres, The Substance fait en tout cas briller Demi Moore et Margaret Qualley dans un récit qui n’a pas peur d’aller au bout des choses.
3) Nosferatu
Robert Eggers c’est l’un des pionniers de l’elevated horror. Donc quand il est chargé de proposer un remake de Nosferatu, on est aux anges. Et ça tombe bien parce que Nosferatu est une véritable réussite. Le style gothique, sombre, l’utilisation du noir et blanc, chers à son auteur, sont évidemment omniprésents dans ce remake. L’esthétique visuelle austère et immersive de Robert Eggers donne réellement un impact profond à sa relecture du mythe du vampire. Le cinéaste américain parvient totalement à s’imprégner de l’identité visuelle du récit. Chaque plan est soigneusement conçu comme une œuvre d’art. Toujours quelque part entre une menace omniprésente et une fascination malsaine, le film joue avec nos sens, avec nos peurs primaires, que ce soit celle du noir ou du monstre qui se cache sous notre lit. Les lignes, les textures, le noir et blanc presque fantasmagorique, les jeux de lumières, sont d’une puissance artistique dingue, et permettent de donner au film une esthétique absolument renversante.
2) When Evil Lurks
C’est définitivement le film le plus bourrin de la liste. When Evil Lurks, pépite venue d’Argentine, réalisé par Demián Rugna, est la dinguerie qu’il vous faut rattraper. Pas forcément très flippant, When Evil Lurks met en scène des accès de violence particulièrement dérangeants et frontaux. La mise en scène ne lésine jamais sur la violence graphique. Sombre, sans pitié, le film bouscule, met mal à l’aise, écœure les plus fragiles, via une esthétique réaliste perturbante. Et certaines séquences marquent la rétine à tout jamais. Personne n’est à l’abri, et surtout pas les enfants. Dingue !
1) Les Chambres rouges
Est-ce que Les Chambres rouges est un film d’horreur à proprement parlé ? Difficile à dire. Mais c’est en tout cas le film le plus terrifiant de l’année. Ce polar judiciaire qui s’intéresse aux snuff-movies et qui met en scène le procès d’un meurtrier aux techniques épouvantables nous retourne le cœur. Alors que Pascal Plante ne tombe jamais dans la démonstration de style ni dans le piège du démonstratif, avec une maîtrise calme, presque chirurgicale, il dépeint une société où la fascination morbide pour les tueurs en série inquiète. Après une introduction plastiquement parfaite sous forme de plans séquences froids, structurés, planifiés, qui n’ont rien à envier à David Fincher, Les Chambres rouges débute comme un banal film de procès qui sert à brouiller les pistes. Les Chambres rouges est emmené par un crescendo terrifiant, glaçant, perturbant, qui ne laissera pas ses spectateurs indemnes. Via une protagoniste subtilement dérangée, Pascal Plante raconte comment le Mal s’immisce dans l’esprit du public. Mais aussi de l’assistance, du peuple, tant ces images sont normalisées, ces histoires récurrentes. Il aborde le danger d’une sur-exploitation de ces faits divers sur la volonté de vendre l’image comme une denrée consommable. Et l’impact que tout ceci peut avoir sur nous. Glaçant...