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Neuf acteurs habitués aux rôles de méchant

De Gaetan Desrois - Posté le 20 avril 2020 à 10h33 dans Cinéma

Un jour, le légendaire réalisateur Alfred Hitchcock (PsychoseLes Oiseaux) a dit : "Meilleur est le méchant, meilleur est le film." Et on ne saurait lui donner tort : nombreux sont les grands films qui perdraient leur saveur sans leur méchant gigantesque. Mais pour avoir un bon méchant, il faut aussi un excellent acteur, capable de l'incarner. Et certains acteurs, gigantesques, étaient même spécialisés dans l'interprétation des méchants hollywoodien. Nous rendons hommage dans cet article à neuf d'entre eux. Dans un prochain article, si celui-ci vous plaît, on parlera de neuf actrices habituées aux rôles de méchante. En attendant, bonne lecture !

1 - Christopher Lee

Sans aucun doute l'acteur qui nous vient le plus naturellement à l'esprit lorsque l'on pense aux grands méchants de cinéma. Christopher Lee commence en 1957 sa carrière d'acteur au sein de la Hammer, studio de cinéma britannique spécialisé dans le film d'épouvante, en interprétant le rôle de La Créature dans Frankenstein s'est échappé de Terence Fisher. Mais s'il y a bien un rôle qui l'a lancé, et qui a propulsé le studio Hammer dans la légende, c'est bien ses interprétations du Comte Dracula, dans Le Cauchemar de Dracula (Terence Fisher, 1958), Dracula, prince des ténèbres (Terence Fisher, 1966), Dracula et les femmes (Freddie Francis, 1968), Les nuits de Dracula (Jesùs Franco, 1970), Une messe pour Dracula (Peter Sasdi, 1970), One More Time (Jerry Lewis, 1970), Les Cicatrices de Dracula (Roy Ward Baker, 1970), Dracula (Alan Gibson 1973), Dracula vit toujours à Londres ( Alan Gibson, 1973) et Dracula, père et fils (Edouard Molinaro, 1976). Sans oublier le fait que pour le même studio Hammer, il a interprété les rôles de Fu Manchu à cinq reprises, et Raspoutine dans Raspoutine, le moine fou (Done Sharp, 1966). 

On le retrouvera, par la suite, dans le cinéma de Tim Burton, grand admirateur du travail de Christopher Lee pour le studio Hammer, et qui l'embauchera coup sur coup dans Sleepy Hollow (1999), Charlie et la Chocolaterie (2005), Les Noces funèbres (2005), Alice au Pays des Merveilles (2010) et Dark Shadows (2012). Si, hormis dans Alice au Pays des Merveilles (dans lequel il prête sa voix au Jabberwocky), il ne joue pas à proprement parler des méchants, et si ses rôles tiennent plus du caméo-hommage qu'autre chose, il n'en demeure pas moins qu'il interprétait des personnages souvent peu aimables, que ce soit le bourgmestre de Sleepy Hollow ou le Pasteur Golswells des Noces funèbres. Sans compter le fait que toutes ses apparitions ont marqué ses fans, ainsi que ceux du cinéma de Burton. 

Mais si Christopher Lee est aujourd'hui si profondément associé à l'image du grand méchant du cinéma hollywoodien, c'est pour sa collaboration à deux des plus grandes sagas cinématographiques du début du XXIème siècle : Le Seigneur des Anneaux (Peter Jackson, 2001-2003), ainsi que sa suite Le Hobbit (Peter Jackson, 2012-2014), dans laquelle il interprétait avec brio le magicien Saroumane, allié de Sauron, et la prélogie Star Wars, en interprétant le Comte Dooku, dans L'Attaque des Clones (George Lucas, 2002) et La Revanche des Sith (George Lucas, 2005). Avec sa voix profonde, son regard noir et perçant, sa grande taille, et son charisme fou, Christopher Lee est devenu, à lui tout seul, un monument de la Pop Culture au moins aussi gigantesque que les films auxquels il a collaboré. Décédé en 2015, il nous semble pourtant toujours immortel.

2 - Jack Nicholson 

Si la carrière de Jack Nicholson commence dès 1958 (The Cry Baby Killer, de Jus Addiss), elle prend une véritable envolée avec Vol au-dessus d'un nid de coucou (Milos Forman, 1975). Si Jack Nicholson n'y interprète pas à proprement parler un méchant, son rôle de criminel qui se fait incarcérer dans un hôpital psychiatrique pour échapper à la prison cristallisera à jamais l'image que nous avons de ce monument du cinéma : avec son sourire déjanté et son regard insolent, qui mieux que lui pour interpréter des personnages à la mentalité trouble ? Stanley Kubrick ne se trompera pas en lui confiant en 1980 le rôle de Jack Torrance, le père de famille devenu fou dans l'adaptation de Shining de Stephen King. La scène du "Here's Johnny !" est si intense, qu'elle a été mille fois reprise, mille fois parodiée.  

Quel plaisir également de le retrouver dans Les Sorcières d'Eastwick (George Miller, 1987), dans lequel il interprète un Diable lubrique débarquant dans une petite bourgade américaine, et entamant une relation avec trois femmes, magnifiquement interprétées par Cher, Susan Sarandon et Michelle Pfeiffer, qui lui feront payer cher son masculinisme grossier. Son interprétation du Joker dans Batman (Tim Burton, 1989) tient de l'évidence. Le jeu de Nicholson a toujours été extrêmement théâtral, et il convenait donc à merveille au personnage. Burton ne s'y est pas trompé : Jack Nicholson a véritablement marqué les esprits dans le rôle du Clown Prince du Crime. Il retrouvera Tim Burton dans Mars Attacks! en 1996, pour y interpréter un Président des Etats-Unis incompétent devant l'attaque martienne. 

Si au tournant des années 2000, Jack Nicholson se fait de plus en plus rare, jusqu'à prendre sa retraite en 2010, il aura cependant le temps de nous offrir une interprétation magistrale dans Les Infiltrés (Martin Scorsese, 2006), dans lequel il interprète Frank Costello, parrain de la mafia de Boston, bien décidé à trouver la taupe cachée parmi ses hommes. Nicholson y est gigantesque, crève l'écran, et vole la vedette aux jeunes Leonardo DiCaprio et Matt Damon. Un véritable monument du cinéma !

3 - Hugo Weaving 

Si on le connait surtout pour son rôle d'Elrond dans les trilogies du Seigneur des Anneaux et du Hobbit de Peter Jackson, Hugo Weaving aura aussi marqué le cinéma hollywoodien pour ses rôles de méchant. Il faut dire qu'avec sa voix lente et grave, et sa diction très prononcée, Hugo Weaving est l'acteur idéal pour révéler toute l'élégance de la méchanceté au cinéma. Sa carrière de grand méchant du cinéma Hollywoodien commence dès 1999, lorsqu'il interprète l'Agent Smith, dans la trilogie des Wachowski, Matrix (1999-2003). S'il interprète le rôle du gentil dans V pour Vendetta (James McTeigue, 2006), sur un scénario des Wachowski, il n'en demeure pas moins un terroriste dérangé (quoique assez édulcoré si on le compare au personnage du comics d'Alan Moore). Il retrouvera les Wachowski en 2012 dans Cloud Atlas, dans lequel il interprète six rôles, dont plusieurs méchants. 

Hugo Weaving a également prêté sa voix au personnage de Mégatron, le méchant de la saga Transformers de Michael Bay (2007-2017), avant d'interpréter Crâne Rouge dans Captain America : First Avenger (Joe Johnston, 2011). On l'a récemment retrouvé dans le rôle de Thaddeus Valentine dans Mortal Engines (Christian Rivers, 2018), sympathique film de steampunk produit par Peter Jackson. 

4 - Alan Rickman 

Dès son premier rôle en 1988, Die Hard de John McTiernan, dans lequel il est aux prises avec Bruce Willis, Alan Rickman a interprété un méchant. Le début d'une longue carrière dans le côté obscur, pour cet acteur grandiose qui nous manque tant... Alan Rickman est rapidement devenu le spécialiste des méchants, pathétiques parfois, magnifiques souvent. Shérif de Nottingham transi d'amour pour Marianne dans Robin des Bois, prince des voleurs (Kevin Reynolds, 1991) ou encore juge jaloux et corrompu dans Sweeney Todd, le Diabolique Barbier de Fleet Street (Tim Burton, 2008), Alan Rickman aura marqué profondément les fans. Son rôle le plus connu est bien évidemment celui du sombre professeur Rogue, directeur de la Maison Serpentard, craint et détesté par Harry Potter. Mais derrière l'apparente méchanceté se cache en vérité un homme courageux, vivant dans l'ombre d'un amour jamais disparu et jamais assouvi. C'est peut-être là la raison pour laquelle nous aimions tant Alan Rickman : le spectateur devine toujours, derrière la profonde mélancolie de son jeu, la profondeur des méchants qu'il interprète.

5 - Willem Dafoe 

Willem Dafoe est ce qu'on appelle une gueule de cinéma. Avec son visage qui semble tout droit sorti d'une gravure de Gustave Doré, il fait partie de ces acteurs qui incarnent le mieux l'image du méchant Hollywoodien. On se souvient tous de son interprétation du Bouffon Vert dans la trilogie Spider-Man (Sam Raimi, 2002-2007). Abonné aux seconds rôles, Willem Dafoe demeure souvent une présence inquiétante, comme dans eXistenZ (David Cronenberg, 1999). On comprend dès lors que le danois Lars von Trier l'ait repéré, et l'ai souvent embarqué dans ses odyssées troubles et violentes, que ce soit dans Antichrist (2009), dans lequel il entretient une relation autodestructrice allant jusqu'à la mutilation avec Charlotte Gainsbourg, ou dans (le très provocateur) Nymphomaniac (2013). Même quand Willem Dafoe interprète le héros, ce héros sera jamais net, toujours torturé, comme chez Martin Scorsese, quand il interprète Jésus dans La Dernière Tentation du Christ (1988). Il nous a récemment offert une véritable performance d'acteur dans le sublime huis-clos de post-horreur de Robert Eggers, The Lighthouse (2019), où, coincé dans un phare, il prend un malin plaisir à rendre fou un Robert Pattinson offert à sa méchanceté. Un bonheur !

6 - Anthony Hopkins 

Difficile d'écrire cet article sans parler d'Anthony Hopkins, véritable légende du cinéma hollywoodien. Ce monstre sacré du cinéma est surtout connu, bien évidemment, pour avoir interprété Hannibal Lecter dans Le Silence des Agneaux (Jonathan Demme, 1991)Hannibal (Ridley Scott, 2001) et Dragon Rouge (Brett Ratner, 2002). Qu'il soit loup-garou dans Wolfman (Joe Johnston, 2010) ou Robert Ford, le démiurge profondément misanthrope de Westworld, la série de Jonathan Nolan et Lisa Joy pour HBO, Anthony Hopkins inquiète. Par l'intelligence qui brille dans son regard qui nous transperce autant par son jeu tout en retenue. Quand Anthony Hopkins parle, le spectateur est en apnée. Un monstre sacré, on vous dit !

7 - Ed Harris 

Ed Harris est un acteur clairement sous-estimé. Habitué aux rôles de méchant, cette gueule de cinéma, avec sa voix grave et profonde, doublé d'un accent ricain à couper au couteau, crève l'écran à chacune de ses apparitions. On se souvient tous de son magnétisme dans A History of Violence (David Cronenberg, 2005), dans lequel il interprète un gangster arrivant dans la vie de Viggo Mortensen, et fait basculer sa vie dans un enfer à sa mesure. On le retrouvera, par la suite, dans Benjamin Gates et le Livre des Secret, en grand méchant opposé à Nicolas Cage, et sa seule présence permet de sauver le film. En 2013, Bong Joon-ho le choisit pour interpréter le tyran Wilford dans Le Transperceneige. Mais s'il ne fallait retenir qu'un rôle, un seul, ce serait bien évidemment celui de L'Homme en Noir, dans Westworld, la série SF de Jonathan Nolan.  

8 - Christoph Waltz

Révélé en 2009 pour son rôle du colonel SS Hans Landa, dans Inglourious Basterds (Quentin Tarantino), Christoph Waltz s'est naturellement spécialisé dans le rôle de méchants élégants, au phrasé spécieux, que vient révéler son accent germanique à tomber. A plus d'un titre, Hans Landa est le meilleur personnage créé par le réalisateur de Pulp Fiction et Django Unchained. On le retrouvera ensuite avec plaisir en mari despotique dans Big Eyes (Tim Burton, 2014), un film malheureusement trop sous-estimé du réalisateur de Beetlejuice et Edward aux Mains d'Argent, avant d'interpréter le rôle d'Ernst Stavro Blofeld, méchant du film 007 : Spectre (Sam Mendes, 2015). Il reprendra le rôle de Blofeld dans Mourir peut attendre (Cary Joji Fukunaga, 2020). Dans Tarzan (David Yates, 2016), il prête ses traits au Capitaine Léon Rom, le principal antagoniste du film, avant d'interpréter le Docteur Dyson dans Alita : Battle Angel (Robert Rodriguez, 2019), l'adaptation du manga Gunnm produite par James Cameron. 

9 - Christopher Walken 

On termine avec Christopher Walken, lui aussi grand habitué des rôles de méchants. On se souvient avec bonheur de ses rôles de milliardaires mégalomanes, que ce soit dans Dangereusement vôtre (John Glen, 1985) ou encore dans Batman, le défi (Tim Burton, 1992), ou de parrains et de barrons de la drogue, dans Comme un chien enragé (James Foley, 1986), The King of New York (Abel Ferrara, 1990), True Romance (Tony Scott, 1993), Meurtre en suspens (John Badham, 1995) ou encore Dernier Recours (Walter Hill, 1996). Rappelons également qu'il a interprété le Cavalier sans tête dans Sleepy Hollow (Tim Burton, 1999), et qu'il a prêté sa voix au Roi Louie dans l'adaptation du Livre de la Jungle par Jon Favreau en 2016. 

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Salut, c'est Gaëtan. Diplômé d'un Master en Langues Modernes, je suis un grand passionné de Culture Pop. J'ai une affection toute particulière pour la culture des années 80/90. Grand lecteur, je suis aussi cinéphage et sérivore (un régime alimentaire des plus équilibrés !). Passionné par le Moyen-Âge, je suis un grand fan de Fantasy. Sinon, j'adore le cinéma coréen, la littérature japonaise, les séries et les comics britanniques. Ah, j'oubliais : pour savoir s'il y a du vent, faut mettre son doigt dans le cul du coq.

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Commentaires (9)

Par jeanLucasec, il y a 4 ans :

Que des génies !

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Par X, il y a 4 ans :

Ed Haris j'adore !

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Par Roupo, il y a 4 ans :

C'est "des gueules" comme on dit. Rien qu'a les voir, tu te dis que c'est pas le gentil de l'histoire (ce qui peut d'ailleurs permettre des retournements scénaristique intéressant).

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Par NikoBellic68, il y a 4 ans :

Ed Harris joue aussi le sniper iconique allemand dans Stalingrad ;)

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Par Alexdahu, il y a 4 ans :

Ed Harris a autant jouer des rôles normaux voir de héros que de de méchants..... donc de là à dire que c'est un habitué......

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Par kenzomazda, il y a 4 ans :

Ils ont oublié Danny Trejo!

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Par Shoggoth, il y a 4 ans :

Où est Gary Oldman ?

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Par Beniben95, il y a 4 ans via l'application Hitek :

Tommy Lee Jones ? Même quand il a le rôle du gentil il et pas si clean que ça !

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Par PtitYop, il y a 4 ans :

Et Ben Kingsley ? Il a bien la tête du fourbe de service.

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