Bonding : la série BDSM de Netflix qui vous attache à votre écran

Il y a de ces soirées où vous trainez tranquillement devant votre télé ou votre ordinateur, allant de Youtube à Facebook, puis l'envie vous vient de continuer cette série que vous aviez commencé il y a 30 ans sur Netflix. L'application s'allume, le TOUDOUM retentit et sur la page d'accueil, une image attire votre attention. Une jeune fille, toute de cuir vêtue, vous indique entre deux coups de fouet que si vous restez là, vous savez à quoi vous attendre. Il est 21h, vous aviez prévu de vous coucher tôt mais voilà, vous lancez le premier épisode d'une longue série qui vous conduira aux heures les plus fraîches de la nuit.

Un peu de contexte avant le sexe

Je sais, parler du contexte pour ce genre de sujet peut paraître un peu... hors contexte, oui justement, mais il y a tout de même quelques petites choses à savoir. Car Bonding c'est une série déconseillée aux moins de 16 ans, sortie sur Netflix le 24 avril, mais prévue à l'origine pour la plateforme Blackpills. Pour celles et ceux qui ne connaissent pas cette plateforme, elle s'est spécialisée dans les productions... "osées" (mais pas pornographiques) à vocation "éducative". Blackpills c'est Brigitte Lecordier (voix de Son Goku) aka Peepoodo un ours rose qui vous explique les MST en chanson façon Happy Tree Friends. Le tout sous la direction du studio à l'origine des Kassos. En découvrant cette information et juste avant de regarder cette série, je m'attendais à beaucoup de choses plus ou moins trash, mais surtout à une morale éducative... 7 épisodes de 16 minutes plus tard je termine cette série avec l'impression d'avoir appris quelque chose sur les autres et sur moi-même. Une fois de plus, Blackpills nous offre une série qui mêle parfaitement humour, "trash" et leçons de vie. En rachetant la série, Netflix continue sur une formidable lancée initiée avec Sex Education.

Parlons peu parlons fouet

Ca te libère de la honte

Si Sex Eduction parlait de la découverte de la sexualité, ici c'est le désir qui prime. On parle du rôle de la société qui nous pousse à enterrer ces désirs sous une couche de conformisme et de frustration. Les hommes ne pleurent pas car trop viriles. Les femmes endurent si elles veulent réussir. Mais contrairement à beaucoup de films, livres et séries du moment qui propagent cette idée, Bonding vient tout démolir avec UN personnage. Ici, C'est Mistress May, aka Tiff (jouée par Zoe Levin) qui dirige et n'espérez pas parler sans sa permission. C'est juste une jeune étudiante en psychologie le jour, qui fouette, humilie et frappe des hommes qui la payent pour, le reste du temps.

Accompagnée de Carter aka Pete (Brendan Scanner) son ami de lycée, elle libère les hommes de la honte et de la frustration qu'ils vivent au quotidien. Vous aimez les pingouins ? Alors elle s'habillera en pingouin. Qu'on vous brûle à la cire, qu'on vous chatouille, qu'on vous insulte ? Elle vous brûlera et vous chatouillera tout en vous rabaissant. Vous voulez sentir l'urine sur votre corps ?... (oui oui c'est un sujet abordé visuellement dans la série) et bien soit ! La série parle de tous ces fantasmes "honteux" qu'hommes et femmes ont, sans jamais pouvoir les assouvir. Un sujet traité avec un mélange d'humour et de gravité plus étroitement liés que les mains des clients de Mistress May

Satisfaire le client à tout prix tout en gardant son intégrité physique tel est l'objectif de Tiff. La série utilise à merveille le ressort comique de la surprise. On sait que tout peut arriver mais rien ne nous prépare à voir un homme déguisé en pingouin en plein milieu d'une pièce rose ornée de cuir et de sextoys. Et tout de suite, la pâte Blackpills se refait sentir, l'homme pingouin dont on riait explique les raisons de son fantasme et, même s'il est difficile de le prendre au sérieux, on "comprend" les raisons de son fantasme. Et client après client, le portrait de l'homme sous la pression de la société se dessine. Homme qui par ses fantasmes se libère de toute pression. 

Bonding ce n'est pas du sexe, c'est un questionnement sur ses désirs et ceux de l'autre, sur son ressenti, sa manière d'appréhender son corps (et les choses que l'on peut faire avec), c'est une invitation à assouvir vos fantasmes ou du moins, à les extérioriser.