Microsoft et Windows 10 refont parler d'eux, et non pas parce que nous sommes à huit jours de la fin de la migration gratuite vers le système d'exploitation. Après un lancement chahuté et des mois de critiques, la CNIL (Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés) vient de porter le coup final en mettant publiquement en demeure le géant américain. Selon l'autorité française, les méthodes de Microsoft avec Windows 10 ne sont pas conformes avec la loi informatique et libertés de 1978.
Dans un communiqué officiel, la CNIL "met en demeure Microsoft Corporation de cesser la collecte excessive de données et le suivi de la navigation des utilisateurs sans leur consentement." Elle demande donc à la firme de Satya Nadella d’assurer de façon satisfaisante la confidentialité des données des utilisateurs.
Cette sommation intervient à la suite de manquements constatés lors de sept contrôles effectués en ligne en avril et juin 2016. "Il a été décidé de rendre publique cette mise en demeure notamment en raison de la gravité des manquements constatés et du nombre de personnes concernées (plus de dix millions d’utilisateurs de Windows 10 sur le territoire national)", précise la commission.
Les utilisateurs pas assez informés
La Cnil relève également qu'un identifiant publicitaire activé par défaut lors de l'installation de Windows 10 permet à des applications natives ou tierces de suivre la navigation des utilisateurs et de leur proposer des publicités ciblées, sans leur consentement.
Autre problème : "les internautes ne sont informés ni de la nature des données transférées, ni de la finalité du traitement" lors de la création d’un compte Microsoft. Cette création impose la saisie des nom, prénom et adresse email de l’utilisateur, sans que celui-ci sache quels traitements attendent ces données sensibles, d’autant que dans sa "Déclaration de confidentialité", Microsoft s’offre la possibilité de stocker les informations aussi bien aux États-Unis que dans n’importe quel autre pays où l’éditeur a implanté des filiales.
On est loin des rigueurs de
la loi de 1978 et ses décrets d’application qui imposent une information limpide sur les finalités des traitements, sur la nature des données transférées...
Trois mois pour rectifier le tir
La présidente de la Commission, Isabelle Falque-Pierrotin a en conséquence lancé un ultimatum : Microsoft a trois mois pour se conformer à la législation française, un délai qui peut le cas échéant être prolongé de trois autres mois. Sinon, la compagnie de Redmond risque, attention... 150 000 euros d'amende. Autant donner 15 centimes d'amende, cela reviendrait au même quand on sait que le chiffre d'affaire de Microsoft depuis sa création (en 1975) a dépassé les 1000 milliards de dollars en mai dernier.
Si vous voulez protéger votre vie privée sur Windows 10, nous avons quelques conseils pour vous.
Et après ils se demandent pourquoi ces mastodontes ce permettent tout.
Il n'y aura jamais aucun changement si de VRAIES sanctions ne sont jamais appliquées...
L'individu français ne vaux pas plus de toute façon aux yeux de son gouvernement.
La vraie résistance consiste à changer de système d'exploitation. Des alternatives existent et elles sont de qualité : MacOS (pour changer de boutique) ou GNU/Linux (pour vraiment se libérer).