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Critique Black Panther Wakanda Forever : un film Marvel en hommage à Chadwick Boseman

De Quentin Lorichon - Posté le 8 novembre 2022 à 18h01 dans Cinéma

Black Panther est de retour dès ce mercredi 9 novembre dans nos salles obscures après plus de quatre ans d'absence. Il est le dernier film de la partie 4 du MCU et clôturera donc cette immense phase de transition avec The Guardians of the Galaxy : Holiday Spécial qui sortira directement sur Disney+ à l'occasion des fêtes de fin d'année. Malheureusement, ce deuxième volet se fait sans Chadwick Boseman, mort d'un cancer du colon à l'été 2020. Alors forcément, le film lui est dédié. Découvrez donc notre critique de Black Panther : Wakanda Forever garantie sans spoilers. 

le wakanda en danger 

Les spectateurs ont pu découvrir le roi T'Challa pour la toute première fois lors de Captain America : Civil War, le premier film de la troisième phase. A cette époque, les Avengers sont déchirés en deux camps, ceux qui souhaitent l'instauration d'une réglementation pour les interventions sous la coupe du gouvernement américain, dont Tony Stark, et ceux qui souhaitent rester indépendant, dont Steve Rogers. Ce fut l'occasion d'introduire le Roi T'Challa après le décès de son père lors d'un attentat au siège des Nations Unies, et ainsi de découvrir le Wakanda dans le long-métrage sorti en salles deux ans après. Il s'agit d'une nation africaine technologiquement très avancée grâce au vibranium, un métal extrêmement rare présent uniquement sur leur territoire. 

Cet élément métallique sera également au centre des tensions dans ce Black Panther Wakanda Forever. Le long-métrage est aussi l'occasion de nous présenter un nouveau super-vilain, Namor, déjà présenté dans les bandes-annonces et dans de multiples visuels. Marvel a cette fois-ci pris plusieurs libertés pour l'antagoniste, puisque le personnage dans le film est tiré de la mythologie méso-américaine, et règne sur Talocan, au lieu de l'Atlantide dans les comics. 

un film hommages qui clôture la phase 4 du mcu 

Si le long-métrage permet d'avancer dans la continuité de l'univers cinématographique Marvel, le réalisateur Ryan Coogler n'en a pas oublié pour autant l'absence de Chadwick Boseman. Il a donc fallu jongler entre les évènements canon et la justification de l'absence de T'Challa dans ce nouvel opus. Si l'on craignait des hommages lourds et prenant une place prépondérante dans le film, la production a bien su doser. Le début est émouvant grâce à une ambiance pesante et des plans serrés sur les comédiens, le tout au sein d'une cérémonie qui semble jongler entre le fictif et le réel. La justification de son décès est dépourvue d'explications farfelues, ce qui n'est pas pour nous déplaire, puisque tout ceci reste sobre et apportant ainsi un profond respect à la disparition de l'acteur. Bref, en excluant cet évènement tragique de la vie réelle, le tout est plutôt bien amené dans la chronologie. On aurait cependant aimé ne pas assister à certaines longueurs inutiles entre la reine Ramonda et Shuri à ce sujet, le film étant déjà assez long comme ça (2h47). 

Le film fait quasiment l'impasse sur l'humour enfantin de Thor : Ragnarok, ou du très mitigé Thor : love and Thunder, ce qui n'est clairement pas un mauvais point. Les studios Marvel avaient l'habitude de proposer un humour plus ou moins fun, Avengers : Endgame, Spider-man : no Way home, par exemple, ne font pas exception à la règle. Black Panther : Wakanda Forever a un humour mieux dosé, sans blagues superficielles inutiles. Peut-être est-ce dû à la mort de l'acteur, mais on en doute, le premier volume n'ayant déjà pas pour habitude de proposer une ambiance bac à sable. 


une introduction à la phase 5 

Si la toute première apparition de Namor a déjà été teasée à maintes reprises, ses intentions restaient jusqu'à maintenant assez floues. On se demandait quel sera le principal vilain de ce Black Panther et il n'est pas celui que l'on croyait tous. Évidemment, motus et bouche cousue, mais l'intégration d'un antagoniste déjà connu du MCU nous fait penser que ce film agit également comme une sorte d'introduction à la cinquième phase qui démarrera début 2023, notamment grâce à une scène de fin. On aurait aimé un peu plus de visuels sur le Royaume de Talocan, malgré la description assez complète de Namor sur ce peuple sous marin qui fait sans nul doute penser à celui d'Aquaman de chez DC. Attendez-vous également à d'autres scènes tristes et émouvantes, que sont le résultat d'une lutte acharnée face au puissant Royaume sous-marin de Talocan, en plus de celles en hommages à T'Challa / Chadwick Boseman. La conclusion entre les tensions qui séparaient le Wakanda et Talocan aurait pu être un peu moins rush et surtout moins clichée. Pourtant, il y avait matière à proposer quelque chose de plus détaillée avec une durée s'approchant des trois heures. 

Le film sera également l'occasion de dévoiler l'identité du tout nouveau Black Panther,même si certains d'entre vous s'en doutent déjà. La scène du passage du flambeau comporte un cameo d'un ancien antagoniste emblématique, qui aide le nouveau Black Panther à être tiraillé entre le bien et le mal, ce qui aura des répercussions sur la suite du film. Enfin, comme la tradition l'exige, le film comporte bien une scène post-générique. Celle ci vous réservera une belle surprise, qui aura sans doute des répercussions sur le long terme pour le Royaume du Wakanda. 

Conclusion 

Attendu de pied ferme par les fans, Black Panther : Wakanda Forever reste malgré tout un bel hommage au défunt acteur qui prêtait ses traits au Roi T'Challa. La patte de Ryan Coogler se ressent puisque celui-ci a déjà de l'expérience chez Marvel, grâce à sa réalisation du premier opus centré sur le puissant royaume africain. On apprécie également un humour bien dosé, ce qui donne finalement une production Marvel assez mature bien que tous publics. La durée du film (2h47), aurait pu faire l'impasse sur certaines longueurs au sujet de T'Challa, bien que la scène d'ouverture est émouvante et bien ficelée grâce à des costumes, des plans serrés pertinents et une ambiance rendue pesante à cause du double évènement qui relie la réalité à la fiction. Si ce film clôture la phase 4 du MCU, il agit également comme une introduction aux futurs évènements de la cinquième partie. On appréciera également la présence de certains personnages tirés d'autres films de l'univers, qui semblent devenir (enfin) utiles pour l'avenir. Black Panther: Wakanda Forever sort en salles dès le mercredi 9 novembre. 

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Mots-Clés : black pantherWakanda ForeverMarvelMCUCinemaSuper-heros

Actuellement étudiant à l’ISFJ Paris, j’intègre l’équipe d’Hitek en septembre 2022 pour deux ans après un stage de fin d’année en 2021. Je suis passionné par les jeux vidéo, le cinéma en général et les nouvelles technologies. J’aime rapporter l’information sous toutes ses formes et j’apprécie le fait de découvrir de nouveaux titres vidéoludique pour enrichir ma culture personnelle.

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Commentaires (3)

Par BLX78, il y a 1 an :

Fabuleux film, j'ai adoré

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Par Travis, il y a 1 an :

Quand la technologie rencontre l'Afrique!

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Par Flo, il y a 1 an :

"Mais qu'est-ce que tu me Wakanda ?!"

- Une bande dessinée, un héros, une nation imaginaire, des envies de scenarii plus ouverts au Monde. Et toute la symbolique simple, fière et amusante qui en découle.
- Un film qui transpose cela sur grand écran, contenant aussi bien le cœur de son réalisateur qu'un aéropage d'héroïnes étonnantes, d'antagonistes excitants et d'une esthétique inédite. Et touche le monde entier en lui offrant quelque chose d'à la fois évident et peu vu.
- Des analyses bien souvent médiocres, comme sur tous les blockbusters Tout Public (trop bon pour être vrai). Qui ne comprendront jamais le plaisir du spectacle global et sérialisé, brut (fidèle aux comics Marvel d'ailleurs, souvent exégètes du dessin brouillon et biscornu), sans l'arrogance de se prendre pour une élite de la beauté et de l'orfèvrerie.

Idem ici, même malgré le drame injuste de la mort d'un comédien alors en plein état de grâce - son histoire s'écrivant ainsi à l'aune des futurs films qu'il n'aura jamais pû tourner. Et des épisodes auxquels son incarnation de T'Challa ne participera pas.
Dans une Phase IV de Marvel Studios, "qui dérange, tellement elle expérimente en faisant tout ce qu'il ne faudrait pas faire"... Qui a édicté ça ? ce qu'on a le droit de faire ou non ? Qui sont ceux qui se moquent vraiment de l'intelligence émotionnelle des spectateurs ? Qui accusent et jugent exagérément, mais en utilisant eux-mêmes des éléments de langage qui se croient plein d'esprit ?

Exemple de réflexion caricaturale et naïve : si ça a de l'expérience et des centaines de millions de dollars de budget, faut forcément que ça soit maîtrisé de A à Z, et devenir de plus en plus sophistiqué.
Non, du flan... C'est la sincérité qui compte, l'implication et le fait d'aller jusqu'au bout d'une idée, sans honte, sans ne parler qu'à un seul public (ancien) en snobant les nouveaux émergeants, sans se croire plus intelligent qu'on ne l'est et sans non plus de mépris.
Rien de mal à avoir une structure industrielle qui marche, et qui étale ses compétences sur la durée au lieu de la concentrer d'un coup... et qui a décrété qu'on n'avait pas le droit de faire ça ? Il n'y a pas Un type de cinéma, unique... il y a Des types de cinéma, divers et normalement accessibles à tout le monde (selon les âges).
Et selon les évolutions des modes de diffusion - là aussi, c'est quelque chose qui s'étale dans le temps (est-ce un tacle de dernière minute, maladroit, à la France qu'on y voit passer là ?).

Il y avait un plan, évoquant un deuil bref qui verrait le retour amer d'une fratrie royale... Il y a eu une évolution, et l'inclusion du deuil réel et définitif (au moins dans cette continuité là - ce n'est pas compliqué du tout à comprendre).
En osant à nouveau "faire ce qu'il ne faut pas faire", alors que l'histoire des super-héros de comics nous a prouvé mainte et mainte fois que c'était possible, et intéressant :
Qu'est-ce qu'on devient quand on a perdu l'espoir incarné ? Comment on trouve le moyen de continuer à avancer, alors que l'univers (étendu), avec ses obstacles envieux et ses personnages nouveaux arrivants, frappent à la porte... avec leurs propres espoirs potentiels.
Et bien on fait, on utilise, on ne stagne pas sur tous ses acquis, tout en en gardant suffisamment pour ne pas perdre son identité, car on n'est pas des révolutionnaires.

Qui de l'œuf ou de la poule est arrivé le premier ? Choisir de piocher dans les légendes précolombiennes pour mieux laisser l'Atlantide à "Aquaman", et ensuite engager un acteur latino en conséquence ? Ou l'inverse, découvrir cet acteur capable de jouer le jeu, et adapter tout son royaume en fonction ?..
Choisir de piocher dans des histoires existantes où la sœur prend difficilement la place du frère, et où il existe un antagonisme improbable entre des nations séparées par des kilomètres de terres... Pourquoi pas, dès le moment où il existe une construction narrative permettant de mêler ses scenarii en un...
Choisir de tourner très difficilement avec des contraintes physiques, en gardant une date butoir (quoique possiblement mouvante), et de ne pas être à 100% de netteté visuelle, ni d'avoir le temps de créer de l'image très virtuose... c'est à dire choisir d'être toujours là au rendez-vous des salles (et des abonnements), comme un évènement festif populaire et régulier, avec la responsabilité de faire en sorte que ça ne soit jamais trop imparfait...
Les esprits chagrins ont beau s'en plaindre (en ont-ils vraiment assez, ou bien sont-ils jaloux de ces succès sans faille ?), il s'agit bien ici d'un type de "film monde", ne se contentant plus d'un héros, d'une amoureuse, d'un vilain et hop on réfléchit et on tourne. Non on croise des franchises, et donc à la fois un film Black Panther Et un film Namor Et un film sur Riri Williams (avec même un petit peu de teasers pour "Secret Invasion" et "Thunderbolts").

Alors on a un Namor avec plus de menton (poilu) et de colifichets, et moins de front (originellement si haut qu'on le croirait botoxé)...
Portant sensiblement la marque de sa productrice Victoria Alonso (jolie réinterprétation latine du nom du protagoniste) très très impliquée dans le studio.
Fidèle à un caractère fier, arrogant, violent, versatile, puissant. Un peu trop tendre par moment, mais ce n'est pas bien grave si on s'éloigne de son modèle comics, parangon de machisme adolescent lourdingue.
Quant à la pertinence à voir Ryan Coogler le mettre en scène avec son peuple aquatique, et s'éloigner beaucoup de l'univers du Wakanda malgré que s'y créé une sorte de "cousinade"... elle est toute trouvée si on tient compte qu'il s'agit de deux peuples forts et cachés, gardant de grandes traditions tribales... et qui sont proches de l'extermination, la soumission, bref de la disparition totale à cause de la menace des états industrialisés (pas uniquement occidentaux). Une extinction glaçante, qui touche même la propre famille royale.
Cette thématique offensive doit particulièrement tenir à cœur du réalisateur, donnant des airs de thrillers géopolitiques hélas toujours pas aboutis (la poursuite à Boston n'est pas excitante, les arcanes du pouvoir sont bien trop survolées).

Certes la future Ironheart est placée dans l'intrigue en en devenant un enjeu, mais aussi en reprenant la place de jeune fille noire inventrice, non conventionnelle et insolente, qui était dévolue jusque là à Shuri.
Cette dernière étant le fil rouge passionnel du film, à l'évolution surprenante qui la voit devenir un personnage aux contours plus rudes, encore plus en butte aux traditions de son pays.
Permettant de ne jamais trop s'éloigner de toute cette histoire de Deuil, grand thème (Pixarien) de cette Phase IV. Laquelle avait débuté en explorant des étapes telles que le Marchandage dans "WandaVision" (avec "Black Widow", il s'agissait déjà d'histoires où des femmes prenaient le temps de parler avant de passer à l'action), jusqu'au Déni récemment dans "Thor - Love and Thunder" - donc non, "Black Panther - Wakanda Forever" ne rachète rien du tout de cette année 2022. Il va dans la même direction mais en regardant les choses différemment.
Ici c'est plus la Colère qui domine, d'une Reine Mère impitoyable à une fille en quête de revanche. Mais même quand arrivent des batailles entre armées belliqueuses, on finit toujours par revenir à ce côté intimiste, en un mano à mano sans pitié émulant le final de "Volte-face". Qui, s'il ne raconte effectivement rien de nouveau par rapport au précédent film ou même à la fin de "Captain America - Civil War", se permet alors de boucler la boucle en se mettant dans les mêmes pas. Juste d'une autre manière, furieuse, mais toujours en cherchant sa façon de trouver la résilience.

Malgré un bon travail d'ambiance esthétique et sonore, l'action de ce film connait encore un certain déficit de fluidité, de vélocité, de viscéralite et de clarté - l'omniprésence de scènes sombres, non stylisées, n'aide pas réellement à donner un aspect plus grave à cet opus de toute façon poignant, dénué de tout chantage à l'émotion...
Les comédiens ont une implication qui est variable, la plupart dévorant l'écran avec force et second degré (on s'y permet même un clin d'œil jouissif à une scène culte de "Predator")... d'autres étant sous-utilisés, faute de plus de temps (avec un Daniel Kaluuya pas disponible, Danai Gurira n'a plus qu'à devenir un relief comique et la rivale de Attuma ? Michaela Coel s'est-elle au moins amusée ? quand verra-t-on les réactions des civils ?).
Un certain caméo se permet même de contredire un fantasme de fans de reprise du rôle de T'Challa, en appuyant bien sur l'importance du caractère d'un personnage pour justifier qu'une icône ne devienne pas superficielle.

2 h 30, des arcs narratifs parallèles en attente de développement et une flopée d'épilogues "à la Seigneur des anneaux" peuvent paraître bien lourds, pour un film émotionnel, même pas conclusif à une franchise.
Peut-être que c'est parce-que plus la grosse conclusion d'une Phase cherchant à marier la flamboyance avec la sobriété. Ainsi, le traditionnel générique de fin marvelien récapitulatif est remplacé par une flambée symbolique, placée entre deux scènes pleines d'une tendresse mélancolique.
Résultat : c'est toujours suffisamment une réussite. Enthousiasmante, oui.

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