Critique Thor Love and Thunder : un film dans la lignée de Ragnarok (sans spoil)

5 juillet 2022 à 15h00 dans Cinéma

Thor : Love and Thunder, réalisé par Taika Waititi, sortira au cinéma le 13 juillet prochain. Ce dernier fait suite à Thor (2011), Thor : Le Monde des ténèbres (2013) et Thor : Ragnarok (2017). L'histoire se déroule après les évènements d'Avengers: Endgame et avant ceux du film Les Gardiens de la Galaxie Vol. 3, prévu pour 2023. Nous avons eu la chance d'assister à l'avant première de Love and Thunder, et nous avions envie, de fait, de vous en proposer une critique personnelle. Suivez le guide ! Et le tout est sans spoil, bien évidemment.

Critique Thor Love and Thunder : un film dans la lignée de Ragnarok (sans spoil)

ce que nous savions de Thor : love and thunder 

Nous connaissions initialement le synopsis de Thor : Love and Thunder, qui était le suivant. Après les évènements liés à l'affrontement avec Thanos, Thor continue de faire son petit bonhomme de chemin en compagnie des Gardiens de la Galaxie, le tout, en réfléchissant au sens de la vie. Gorr le Boucher des Dieux fait cependant son apparition, et commence à tuer tous les dieux de l'univers, Thor va devoir retrouver son ami Korg ainsi que Jane Foster, sa petite-amie d'antan et Valkyrie, reine de la Nouvelle Asgard, pour pouvoir venir à bout de ce nouvel adversaire. Mais les choses s'avéreront plus complexes qu'il n'y paraît.

Nous n'ajouterons aucune indication supplémentaire au synopsis officiel, puisque toute information supplémentaire en dirait trop sur le fond véritable de cette histoire. En revanche, nous allons nous intéresser de plus près aux différentes thématiques proposées, et à la réalisation de ce dernier. Et pour commencer, tâchons de revenir sur un aspect très important de ce film : ses liens restreints avec le reste du MCU.

le multivers, ce n'est pas pour maintenant

Pour tous ceux qui se le demanderaient, il n'est absolument pas obligatoire d'avoir vu toutes les séries et films récents du MCU. Bien évidemment, si vous voulez comprendre tous les enjeux de ce dernier, il conviendrait d'avoir vu au préalable l'ensemble des films Thor, et Avengers : Endgame a minima, mais le film en lui-même propose au début un aperçu de toutes les scènes qui ont amené Thor à être celui qu'il est en ce moment.

Vous l'aurez donc compris, au sein de Thor : Love and Thunder, peu de lien seront effectués par le reste du MCU, et aucune mention du multivers ne sera effectué. Ce pan de la phase 4 a tout simplement été ignoré par Taika Waititi, de façon totalement assumée. 

Un humour à la Ragnarok

Si l'on parle de choix totalement assumé, il faut aussi parlé de l'humour présent dans ce nouvel opus des aventures de Thor. On retrouvera ici un humour à la Ragnarok, que certains jugeront moins bon, et d'autres supérieurs, selon les commentaires entendus à la sortie de la salle de cinéma. De notre point de vue, Thor : Ragnarok bénéficiait d'un élan de nouveauté que Love and Thunder, de fait, ne possède pas. Toujours est-il que l'humour se met au service de la dédramatisation, afin de détendre une atmosphère qui aurait pu paraître lourde selon les thématiques abordées. Cela vous plaira sans doute si vous aimez Thor : Ragnarok. Si, au contraire, ce type d'humour vous est totalement indifférent, alors Thor : Love and Thunder pourrait vous paraître assez long.

De notre côté, nous avons apprécié ce parti pris qui tend parfois vers l'absurde, bien que certaines scènes auraient certainement été plus prenantes et poignantes si l'humour n'était pas mis à toutes les sauces. De même, certains nouveaux dieux à haut potentiel qui nous ont été présentés ont eux aussi mis le pied dans l'absurde (et malheureusement, pas de façon épique comme Saitama dans One-Punch Man), ce qui a provoqué une légère déception de notre côté.

cHRISTIAN BALE VOLE LE SHOW

Christian Bale cependant, lui, ne nous a absolument pas déçu. Sa prestation dans Love and Thunder est excellente, et il incarne un Gorr très convaincant. Difficile cependant, dans certaines scènes, de ne pas faire de parallèles, même inconscients, avec Voldemort. Mais qu'importe : le personnage est bien introduit, et le jeu d'acteur de Bale est très bon.

Du côté de Jane Foster et de Thor, les personnages sont fidèles à eux-mêmes, même si là encore le potentiel de Jane est un poil gâché par une surdose d'humour. Leur rôle respectif sont pourtant bien remplis, et Jane a su créer l'émotion que l'on attendait d'un film dont le titre est "Love and Thunder".

unE BANDE ORIGINALE INTÉRESSANTE et Une photographie extrêmement qualitative

La musique a un rôle extrêmement important dans Thor : Love and Thunder, et elle est utilisée à bon escient. Mais ce qui fait la force de ce dernier est réellement sa photographie. La palette de couleurs utilisée dans Love and Thunder est extrêmement intéressante, et elle met extrêmement bien en valeur le personnage de Gorr.

Nous émettons quelques réserves sur les effets spéciaux du début du film, mais passé les 20 premières minutes, toutes les images nous ont paru extrêmement travaillées, avec, toujours, ce choix de couleur audacieux, qui permet des scènes spectaculaires

deux scènes post-génériques

Comme régulièrement chez Marvel, nous vous conseillons d'attendre la fin des génériques afin de découvrir, en ce cas précis, deux scènes post-générique. La première permet d'en savoir plus sur l'avenir de Thor, et quant à la seconde, cette dernière s'avère particulièrement intéressante dans le cadre du multivers et du futur du MCU (bien qu'encore une fois, le multivers ne soit nullement mentionné). Disons que cela permet d'ouvrir le champ des possibles, et que les théories risquent de pleuvoir sur les réseaux sociaux suite à sa diffusion.

Conclusion

De notre côté, nous avons passé un bon moment devant Thor : Love and Thunder. Nous avons ri, et nous avons été émus. Nous avons laissé de côté nos préjugés sur ce film, et nous avons découvert une production qui s'inscrit parfaitement dans la lignée de Thor : Ragnarok, de façon assumée, et bien souvent, totalement décomplexée. Taika Waititi avait un vrai projet avec ce nouveau Thor, et est allé au bout des choses, quitte à ne pas plaire à tout le monde. Puisque oui, disons-le, Thor : Love and Thunder n'est pas fait pour tout le monde, et il ne s'agit pas d'un film qui remettra en question votre vie entière. Néanmoins, il s'agit d'un bon divertissement, avec une fin (et une scène post-générique) qui nous permet réellement d'avoir un aperçu des futurs projets du MCU (dans la continuité de ce que l'on a vu auparavant dans WandaVision, Hawkeye, ou encore Miss Marvel). Et Christian Bale, encore une fois, est une vraie source de réjouissement (bien que ce ne soit pas son but initial).

Et si vous voulez savoir quelle petite ville de France aura droit de découvrir en avant-première le 7 juillet prochain le film Thor : Love and Thunder, vous pouvez consulter notre précédent article sur le sujet.

Salut moi c'est Tiphaine, grande passionnée de littérature et de culture geek. Je suis passée par un Master en Lettres Modernes parcours "Médias" à Paris III, et me voici rédactrice pour Hitek ! Je suis incollable sur le rétrogaming, sur les animes, et j'ai toujours un jeu de mots bien pourri en stock. Autant vous dire que mes collègues m'adorent le lundi matin de bonne heure.

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Commentaires (3)
J'ai vu des critiques sur les réseaux sociaux vraiment pas cools sur le film alors que dans les autres pays ils disaient avoir apprécié l'humour du film. J'aime à penser qu'on n'est pas tous aigris quand même, donc plutôt cool cette critique.
photo de profil de Belgicano Par Belgicano, il y a 2 ans Répondre
ouai la même j'ai vu des critique plutôt mauvaise , mais bon ragnarok n'avait pas eut de super critiques non plus et pourtant j'l'ai adorer
photo de profil de hayn Par hayn, il y a 2 ans (en réponse à Belgicano) Répondre
« Oofff… Au Printemps ça allait, parce que tu as zéro, zéro-un dieu mort. Mais cet Été, ça descend, ça descend, ça descend : moins dix, mois vingt. Moins vingt, moins trente. Tu dis : je reste sur Midgard, il te fout du moins quarante. Tu vois ?
– Moins quarante ?
– C’est le Gooorr ! »

En avant alors pour le premier film super-héroique solo à avoir droit à son quatrième épisode avec le même acteur dans le rôle titre. Ce qui n’avait jamais eu lieu au cinéma depuis… « Superman IV » !
L’épisode de trop ? – enfin, même si le troisième n’en était pas trop loin lui aussi.
Et pourtant, « Thor : Ragnarok » (surtout Rock) y fit mouche envers la critique, avec son enthousiasme à faire sauter des carcans, à faire de la vraie SF d’aventure kitsch à un moment où les Star Wars n’en étaient plus là, avec in extremis ce qu’il faut d’émotion car il était déjà acquis que par la suite, ça devait être « Avengers : Infinity War » qui devait comporter le plus de drames génocidaires…
Plus convaincant que pour les deux premiers films solo (héros trop calme et coincé), ou bien sa participation aux deux premiers « Avengers » (un temps de présence peu marquant pour l’un, et un petit comique de service pour l’autre quoique avec beaucoup de scènes très nobles et puissants).

Rien d’étonnant : le Thor de Marvel Comics, c’est à la base une mythologie nordique réappropriée en mode SF bariolée fantasque (shakespearienne), par des auteurs juifs iconoclastes. Détournement particulier, surtout quand cette mythologie fascine énormément certaines branches extrémistes les plus violentes, ayant exterminé jadis les familles de ces auteurs.
Et c’est ce que Taika Waititi (Cohen) continue, lui pour qui une bonne histoire dramatique peut aussi se raconter avec des délires adulescents échappant à tout esprit de sérieux mortel… surtout quand cet esprit flirte pas loin de certaines mentalités nocives, mine de rien (« Jojo Rabbit »).
La démonstration reste extrêmement acrobatique, poussant à bout toutes sensibilités intellectuelles… Et pâtissant d’un contexte de production cinématographique proche de l’explosion, où les méthodes de travail de Marvel Studios depuis le premier « Iron Man » (laisser librement improviser les acteurs, et pouvoir faire des volte-faces de dernière minute sur le script et la post-production) sont en voie d’épuisement.
Et où l’ambiance « Dans l’espace, on peut mettre plein de couleurs, de chansons et délirer plus », n’est plus qu’un programme comme un autre.
Dans ce cas, ce film ne se met-il pas à raconter aussi les limites de ces méthodes narratives..?

D’abord, il est très clair que Waititi n’y adapte pas littéralement les histoires de Gorr et Jane Foster/Mighty Thor écrites il y a quelques années par Jason Aaron. Histoires qui ne se croisaient jamais vraiment, plus proches d’enquêtes policières (la traque d’un tueur en série, et le mystère d’une tragique justicière masquée) pour l’auteur de la série polardeuse Scalped.
Non le cinéaste va surtout utiliser et faire enfin interagir ces personnages cultes et formidables, mais a encore en tête une ambiance plus colorée et explosive proche de la période comics de Walt Simonson (armure et casque dorés) – l’homme qui transforma même le dieu en grenouille rigolote.
Pas la peine non plus pour les plus geeks, ou les quelques-uns qui auraient lu vite fait les albums-recueils, de s’attendre à une histoire à suspense et drames tortueux, surécrite et durant une plombe… Cette idée ne pouvant se réaliser qu’avec un budget moindre, ce n’est pas très compatible avec ce pur film estival pour petits et grands.

Exit l’âge de raison qui ferait du héros un personnage déjà sage et sérieux ce qui, si l’on se rattache vraiment à la fidélité aux comics, est un mensonge. Puisque dedans, il y reste toujours encore souriant et survitaminé à plein de moments – tant que ces personnages sont jeunes d’apparence, ils ne progresseront jamais totalement, au risque de s’approcher de la fin de leurs aventures. Toujours des Sisyphe.
Le personnage s’était toutefois réinventé dans « … Ragnarok », une scène en particulier établissant clairement que maintenant que le fils d’Odin s’est lassé du jeu de tromperies sans fin avec son frère, un échange de caractères a eu lieu entretemps entre Loki, devenu un être en quête de sens et d’héroïsme… Et Thor donc, devenu un aventurier espiègle, comme imprégné de la (pop) culture américaine.

Il y a aussi maintenant l’obligation de rebondir sur l’évolution de Thor, devenu plus proche d’un biker excentrique, sorti d’une longue dépression et devenu bourlingueur galactique à la fin de « Avengers : Endgame ».
Peut-être n’était-ce pas si utile, mais au moins ça assume et n’efface pas les idées développées par les frères Russo ayant repris le flambeau, avec la participation de plus en plus active de Chris Hemsworth – dans tous les films Marvel, les acteurs sont très chouchoutés.
Ainsi, montrer Thor comme un être encore plus ombrageux ou torturé n’aurait là aucune logique puisqu’il a largement retrouvé le goût de vivre. C’est d’ailleurs une caractérisation reprise dans beaucoup de films de la Phase IV de Marvel où, si certains doivent affronter un deuil douloureux, quelques héros survivants se sont autorisés à prendre du bon temps, se réinventer, s’amuser malgré tout… À leur dépend évidemment, comme s’ils n’étaient pas autorisés à se relâcher une seule fois.
Et voilà que vient leur punition, critique et vilainique :

Le ton très Jazzy de ces films, où des scènes sérieuses ultra balisées et vues mille fois au cinéma voient leur rythme « sauter » avec fantaisie, ne restant pas bloqué sur une même ligne simple qui voudrait vous faire croire que ces gus en costumes portnawak devraient être parfaitement stoïques…
Ça énerve des analystes, hein ?
Ça fait rebondir sans cesse ces films, en faisant des opus suractifs qui ne s’arrêtent jamais. Même quand il n’y a pas d’action – car ce ne sont pas de purs films d’action fluides, mais des vignettes de BD en action réelle – Jamais ils ne vont s’arrêter de tchatcher, de vanner, de faire des conneries. De vrais sales gosses, l’anti DC Comics… mais depuis 1961.
Il y a beau avoir eu des histoires complexes, dramatiques et tire-larmes, on ne change pas si facilement les plumes de l’oiseau, ça crève les yeux.

On voit que Marvel Studios continue d’être fidèle à cette identité de petits cons insolents. Et de ne pas suivre la chimie élémentaire et équilibrée « admise » pour les dits bons blockbusters… mais de créer la leur, toute en exagérations tarés et numéros de comiques intégrés à une intrigue où la mort et la destruction rôdent quand même.
Entre du cartoon, du modèle 80’s (un peu de Amblin ou de « Ghostbusters », mais de façon plus contemporaine que nostalgique), et du Michael Bay mais sans l’énergie cinétique.
C’est quelque chose dont on devrait profiter sans honte véritable… jusqu’au jour où une grosse menace universelle viendra forcément bousculer tout le monde de façon irrésistible (encore, comme pour Thanos). Mais bon, les a priori un peu coincés…
Même si ça ne risque pas d’avoir été fait exprès, ici il y en a eu des contraintes de tournage empêchant de donner une plus forte unité d’ensemble.
On peut néanmoins trouver que le résultat ne part pas vraiment dans tous les sens, car s’y révèlent deux histoires distinctes, en lien avec l’Amour présent dans le titre. Elles sont en quelque sorte la Thèse, puis ensuite l’Antithèse :

– D’abord un histoire d’aventures légère, bien plus imprévisible que « … Ragnarok », basée sur l’Amour Romantique (et l’estime de soi).
Rempli généreusement d’un fouilli d’idées, qui osent tout. Certaines dépensant sans compter, avec plein d’invités venus s’amuser en toute théâtralité (même le couple McCarthy/Falcone)…
D’autres lorgnant sur de l’Horreur Expressionniste pas trop mal fichu…
D’autres encore plutôt Hard Rock comme les géniaux motards de l’espace à tête de hiboux… et impossible d’user des chèvres asgardiennes des comics sans penser aux mèmes internet, c’est non seulement d’une grande évidence mais en plus c’est raccord avec des cris de chanteurs (Guns N’ Roses rythment le tout). Bref, toutes les idées tirées des comics ne pouvant échapper à un détournement rigolo, mais ça a une justification qu’on verra plus tard.
Et en fin de compte ce n’est pas si éloigné que ça de l’écriture de Jason Aaron, mais plutôt sur les comics des Vengeurs dont il s’occupe depuis plusieurs dizaines de numéros, Thor restant aussi présent dans l’équipe.
Là aussi il y a un plaisir, si inconscient qu’il peut en devenir agaçant, à plonger ses héros dans des intrigues imitant des mangas plus rocambolesques, plus excessifs (en super capacités) et plus opportunistes, plutôt que graves et tragiques.

Avec la puissante montée en grade de Natalie Portman/Jane Foster, déjà devenue une scientifique intello en passant sur grand écran, on assiste aussi à l’équivalent d’une Comédie de remariage où chacun des ex se retrouvent maintenant au même niveau, ou presque. La dramatique histoire originelle de Jane étant condensée, elle garde toutefois l’essentiel de ses caractéristiques, et va même un peu plus loin que ça.
Quant à Thor, qui dans « … Endgame » déclarait bien justement qu’il était temps pour lui d’être qui il est, plutôt que ce que les autres veulent qu’il soit…
On a la réponse, elle aussi régulièrement présente dans les comics : il est Fou. Écrasant. Ivre de lui-même. Un peu mytho sur les bords – mais avec des instants utiles de lucidité, et ça reste toujours un cador au combat, habile et virtuose.
Et quand on voit qui sont ses pairs divins, ses modèles, pourquoi le film pousse à fond les potards de la dérision jusqu’à frôler encore une fois la parodie pure… on comprend où ça veut en venir, au fond.

– C’est à dire à une deuxième histoire sur l’Amour au sens de l’Adoration, mais déçue. Avec un Gorr à l’apparence plus sobre – précisons que ce vilain n’a jamais été réinventé jusque là, car écrit et dessiné quasi exclusivement par ces seuls créateurs, Jason Aaron et Esad Ribic.
Servi par une des meilleures scènes introductive jamais faite dans le MCU, Gorr se contente toujours de suivre une voie obsessionnelle, y compris pour l’écrivain Aaron, comme quoi nous devrions cesser de nous croire soumis à des pseudos dieux si ceux-ci n’en font pas assez pour nous aider, nous simples mortels trop en quête d’idoles. En somme, pas très loin de ce qu’était déjà le vilain Zemo pour Steve Rogers et les super-héros en général, depuis « Captain America : Civil War ».

Mais en plus, dans le contexte de sortie du film, ce Gorr dénonce ainsi ces blockbusters désinvoltes où « Ma ya tro d’Umour !!! »… et voient émerger des fanatiques qui à force les rejettent et les abhorrent, comme si leur vie en dépendait, fous aussi bien de dieux que d’Art et perfections superficielles.
Ça ressemble aussi beaucoup à une critique des personnalités privilégiées, qui étalent toutes leurs richesses sans se préoccuper des petites gens, du haut de leurs tours d’ivoire.
Avec bien sûr la petite part d’hypocrisie du critique qui en fait lui-même des caisses, et n’a donc aucune crédibilité dans son entreprise de Croisée de la Pureté (dont il copie religieusement le look dépouillé), si ce n’est une colère aveugle mais très justifiée pour le coup.
Et Christian Bale d’y prendre une sorte de revanche, car c’était alors lui qui se fit voler la vedette par un super-vilain extrémiste, sacrifié, blafard et grotesque, dans « The Dark Knight ». Maintenant, c’est à son tour.
Mais avec une particularité originale chez son Gorr, qui donne l’une des clés de compréhension du film… Il le joue littéralement comme un Croque-mitaine, un voleur d’enfants vivant dans les ombres.

Voilà donc ce qu’est ce film quand on fait la somme des parties : c’est un Conte plus ou moins innofensif… Pour les enfants, qu’ils soient petits ou grands dadais, et pour leur apprendre à dépasser leurs peurs des monstres, de mal agir, de l’engagement, etc.
La preuve… c’est Korg, mais donc le metteur en scène Waititi lui-même, qui est le narrateur de toute cette histoire – on le remerciera d’ailleurs d’en avoir profité pour nous raconter tout ce qui avait été laissé hors champ chez Thor et Jane pendant des années.
Et puis si ça se trouve, tout ça n’est que sa vision (de conteur, d’auteur), complètement biaisée et insolite mis à part les instants touchants.
Et la vraie histoire était en fait plus sérieuse que ça…

Disons en attendant que pour Taika Waititi, il s’agit peut-être du deuxième épisode d’une trilogie personnelle, qui prendra son temps pour laisser les larmes et la sagesse s’imposer définitivement – et ensuite Ciao !

« And you, what would you do for Love and Thunder ? »
❤️⚡
photo de profil de Flo Par Flo, il y a 2 ans Répondre
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