Le Tour de France touche à sa fin. Il a encore déclenché des polémiques autour du dopage dans le cyclisme, notamment dans le cas de Christopher Froome. Mais plus étonnant, une polémique, qui n'a de point commun avec cette affaire que le dopage, gonfle en parallèle. Il s'agit du dopage dans le milieu de l'eSport. Alors qu'il est interdit dans les compétitions, ce dopage se révèle de plus en plus courant (en même temps, en 2009, les joueurs arrivaient à rester concentré avec des strip-teaseuses à côté, fallait se douter de quelque chose !) Et c'est le joueur Semphis qui a tout déclenché en révélant que son équipe était dopée lors d'une compétition. On vous détaille ça tout de suite mais on vous laisse l'interview avant.
Stay Focus
En parallèle du tournoi Electronic Arts Sport World Cup (ESWC) 2015 Counter-Strike : GO à Montréal, l'ancien joueur canadien Semphis, membre de l'équipe Cloud9, a avoué que son équipe et lui tournaient sous Adderall pendant les tournois. Et pour lui, c'était plutôt évident :
"Nous étions tous sous Adderall [...] Je n’en ai rien à faire. C’est même plutôt évident si on écoute nos commentaires. Les gens peuvent dire ce qu’ils veulent."
L'Adderall. Ce nom ne vous dit certainement rien (sa commercialisation est interdite en France) mais il s'agit d'un médicament très puissant, utilisé pour lutter contre les troubles déficitaires de l’attention avec hyperactivité (TADH). Concrètement, il s'agit d'un psychostimulant à base d'amphétamines vendu uniquement sur ordonnance aux États-Unis. Il permet (si vous n'êtes pas affecté de TADH) d'augmenter considérablement votre niveau de concentration ainsi que vos performances physiques. Très utilisé par les étudiants américains pour préparer leurs concours, ce médicament permet donc aux compétiteurs de rester concentré pendant des heures, en gommant la fatigue physique, pour rester au top de leurs capacités et fournir leur meilleur jeu. Qui a dit qu'être geek, ce n'est pas physique ?
Une pratique interdite
Sur le sujet du dopage, l'Electronic Sport League (ESL), l'une des ligues principales, avait une position très forte : que ce soit en ligne ou hors-ligne, jouer sous l'influence de drogues (quelque ce soit leur nature) est considéré comme de la triche. Ceux qui enfreignent cette consigne peuvent perdre des points de classement ou même être exclus des compétitions officielles. Et après la révélation de Semphis, Rue89 a contacté l'ESL pour connaître leur réaction. Et la réponse est sans appel :
"Les drogues, produits dopants et toutes les substances améliorant la performance ont toujours été interdits dans nos compétitions. Nous prohibons strictement la prise de toutes sortes de substances interdites dans les compétitions sportives régulières."
"Les joueurs prenant des produits dopants risquent une disqualification, une diminution de leur prime ou de se voir retirer des points."
Une intention ferme et louable sur le papier mais beaucoup plus dure à mettre en pratique. Et ce, pour une longue liste de raisons. Déjà, le manque de moyens. Si les prix sont souvent élevés, le budget alloué à l'encadrement des compétiteurs est trop faible. Mais surtout c'est l'absence de cadre légal et de reconnaissance officielle qui blesse : d'un côté les gamers ne sont pas reconnus comme des athlètes à part entière ("oh bah c'est normal hein, y font que jouer sur leur ordinateur toute la journée !"...) et de l'autre, en 2015, il n'existe toujours pas de ligue reconnue par tous les états (comme la FIFA pour le foot) qui pourrait réguler tout ça...
De gros impacts sur la santé
Si la qualité du jeu des dopés n'est pas affectée, leur santé en revanche est en danger. Parmi les effets secondaires déclenchés en cas de mauvaise utilisation de l'Adderall, on trouve de tout : maux de têtes, problèmes digestifs, hallucinations et même élévation de la pression artérielle... Bref, le corps en prend un sacré coup. Mais les problèmes de dopages concernent surtout les américains : les Européens n'ayant pas facilement accès à ce genre de produits. Ça n'empêche pas les Européens d'être meilleurs puisque pendant la finale de l'ESWC, la team Cloud9 a perdu contre les ukrainiens de Natus Vincere. Étaient-ils drogués ? On ne le saura jamais... Peut-être restaient ils concentrés grâce au dernier album de Muse ou simplement du café (ou d'autres moyens encore). Quoi qu'il en soit, l'absence d'encadrement emmène les participants à tout faire pour la victoire.
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Par Protopoulpe, il y a 8 ans :
Et alors ? C'est normal, c'est pas des machines...
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