Safety check Facebook : pourquoi les Libanais n'ont pas pu l'utiliser ?
Si vous habitez à Paris ou en toute proche banlieue parisienne et que vous disposez d'un compte Facebook, vous ne pouvez pas être passé outre le fonctionnalité Safety check qui a permis aux utilisateurs du réseau social de signaler qu'ils allaient bien suite aux attentats de vendredi dernier. Cependant les Libanais s'étonnent de ne pas avoir eu accès à cette application alors que le pays a, lui aussi, été victime d'un attentat le 12 novembre dernier, la veille de ceux de Paris.
Le 12 novembre dernier, une attaque terroriste faisait 43 morts et 239 blessés à Beyrouth. Le lendemain, c'est Paris qui était touchée. Deux attaques revendiquées par l'Etat Islamique. Et pourtant, les deux évènements n'ont pas été traités de la même manière par Facebook qui a permis aux Français de signaler à leurs proches qu'ils étaient en sécurité, mais qui ne l'a pas fait pour les Libanais. Une différence de traitement qui a fait réagir sur Twitter.
To be honest, I'm annoyed that people in #Beirut couldn't check in on Facebook as "safe" the other day.
— Kareem C (@kareemvots) 14 Novembre 2015
#Paris is a tragedy. #Beirut is a tragedy. And the fact that Beirut 'matters' less than Paris is a tragedy. #ÙبÙاÙ
— Aya Chebbi (@aya_chebbi) 14 Novembre 2015
I must admit that I'm a little confused as to why Safety Check was enabled in Paris and not in Beirut.
— Eleanor Saitta (@Dymaxion) 14 Novembre 2015
And to answer many comments: yes, global outrage is selective. No Facebook safety check or Obama address for #Beirut yesterday.Sad but true.
— Mohamed El Dahshan (@eldahshan) 14 Novembre 2015
Dans ces messages, toujours la même incompréhension sur cette différence de traitement entre deux pays pourtant touchés par le même type d'évènements. Les Libanais sont outrés de ne pas avoir pu utiliser le service Safety check et dénonce pour certains le fait que Beyrouth importe moins que Paris.
La réponse de Mark Zuckerberg
Mark Zuckerberg a tenu à répondre à cette polémique directement sur Facebook :
Il explique que la fonction Safety check était à l'origine destinée aux catastrophes naturelles comme le tremblement de terre au Népal en mai dernier. L'application devait se déployer ensuite pour d'autres évènement tragiques comme des attentats. Une réponse qui ne devrait pas satisfaire les Libanais. Pourquoi activer la fonction pour les évènements de Paris et pas ceux de Beyrouth alors que seules 24 heures séparent les deux attaques ? On est clairement face à une erreur de jugement de la part du réseau social qui s'est toutefois engagé à élargir dès à présent son nouveau service aux futurs incidents graves comme des attentats. Zuckerberg a également tenu à préciser que Facebook traitait de manière équitable tout le monde. Pas très convaincu !
Les dev de FB ont été choqués par l'attaque de Paris, parce qu'elle a été plus médiatisé, parce qu'elle touche l'occident OUI c'est un fait. C'est des putains d’êtres humains, comme vous, ils sont plus touchés si c’est proche d'eux, comme vous bon sang, arrêtez l'hypocrisie. Donc ils ont pas pensé à activer le truc pour le Liban, mais ils y on pensé ensuite pour la France, et ils s'en sont excusés, et ils vont réfléchir à un moyen d'étendre ce système pour tous à l'avenir, voilà. C'est complètement humain et compréhensible. Et vous Hitek, il est ou votre article sur le Liban ? Ils sont où vos posts Facebook ? Pourquoi vous n'avez parlé que des attaques en France, hein ? Avec des raisonnements comme ça, on va très loin. Il y a EFFECTIVEMENT deux poids deux mesure dans les réactions des gens, c'est HUMAIN de se sentir plus concerné par la mort d'un proche que par celle de quelqu'un qu'on ne connait pas à l'autre bout du monde.Ce qui empêche pas que le drame au Liban soit grave, mais si vous voulez êtres utile, tous, médias comme internautes, au lieu de critiquer untel ou untel parce qu'il ne parle que de Paris et pas du Liban, parce qu'il n'a pas mis le Liban sur sa photo de profil ou je ne sais quoi, montrez l'exemple, et commencez vous par lire ce qui se passe au Liban et à le partager.
Alors oui, au Liban et partout ailleurs, il y a toujours eu des centaines de morts et régulièrement, mais quand c'est nos propres amis, nos cousins, nos familles qui sont peut être mortes ce vendredi dernier je n'adhère pas du tout à cette façon de critiquer les gens en deuil...
Dire merci pour le safety check, sûrement pas. Dire qu'ils auraient du le faire pour des attentats dont ils n'avaient sûrement pas entendu parler ? Oui, mais même si ce n'est pas leur faute faut bien les enfoncer parce que MZ est un sale riche **** (censuré).
Je veux bien parier que pas une personne sur 10 n'avait entendu parler des attentats à Beirut avant d'entendre parler des plaintes concernant le safety check, et je suis tenté de m'avancer à dire que Hitek probablement pas non plus. Ca ne me choque pas que les attentats à Beirut aient été moins médiatisés, c'est triste mais je ne vois pas qui peut être surpris par ça. Ça avait été la même chose avec les attentats à Tunis après Charlie. Bref, les gens de Beirut ont raison de se plaindre de ne pas avoir eu accès à cette fonctionnalité mais comme l'a dit Mark, jusqu'aux attentats de Paris, ils n'avaient pas imaginé d'autre usage que pour les catastrophes naturelles. Aussi triste que ça puisse vous paraitre, ils n'avaient probablement pas entendu parler des attentats à Beirut et ce n'est pas tant leur faute que celle des médias qui sont très sélectifs quant à l'actualité étrangère. Par exemple, qui a entendu parler du kamikaze en Turquie hier ? Pas grand monde je parie.
Bref, Hitek enfonce une porte ouverte tout en rajoutant une bonne dose d'huile sur le feu avec un bon gros titre qui fait bien le tapin (HONTEUX : l'excuse de Mark Zuckerberg n'est pas du tout valable d'après nous !).
J'hésite entre une bonne grosse mauvaise foi de hater ou de la fainéantise intellectuelle pour dire des choses pareilles.
Tous les drames méritent une attention égale, quel que soit la taille du portefeuille de la victime...
Mais ça, nos chers médias de la télé s'en battent royalement la race de ce qu'il se passe là-bas.
Ensuite, Facebook s'en fout royalement des pays autre que le sien ('MURICA, FUCK YEAH !) et un peu ses voisins et l'Europe.
Bien que ce serait une honte, et une attitude a vomir, il faut se méfier d'un coups marketing.
Beaucoup de bruit, reste à faire le rapport entre les dispositifs mis en places, l'utilité (pour une fois) des réseaux sociaux et la publicité que ça génère et la réaction des actionnaires dans les jours et semaines à venir.