10 faits insolites sur le Japon : une île peuplée de lapins, la guerre, les mangas...

Le Japon fascine et n'en finira jamais de nous surprendre ! C'est pourquoi nous avons décidé de donner une suite à notre article des 15 faits surprenants sur le Japon !

#1 Okunoshima, l'île japonaise peuplée de lapins ! 

Okunoshima est une île au large d'Hiroshima de seulement 2,5 km de circonférence et elle est peuplée de lapins ! Durant la Seconde Guerre Mondiale, cette île abritait une usine top secrète destinée à l'élaboration de gaz toxiques pour l'armée impériale. L'usine aujourd'hui abandonnée des hommes est toujours là et ce sont les lapins qui ont investi les lieux ! 

Personne ne sait réellement comment ces derniers sont arrivés là. Certains pensent qu'ils servaient à tester les gaz et ont été relâchés par les employés de l'usine à sa fermeture. D'autres sources affirment qu'un groupe d'enfants en excursion sur l'île dans les années 70 y aurait laissé 8 lapins. Sans prédateurs, ces derniers ce sont multipliés à une vitesse affolante !

Sauvages mais peu farouches, ils n'hésitent pas à s'approcher des touristes qui transportent de la nourriture. Dû à leur grand nombre, il leur est en réalité assez difficile de se nourrir seuls sur cette petite île qui est devenue le rendez-vous incontournable des amoureux des lapins !

#2 Vous préférez les renards ? Rendez-vous au Zao Kitsune Mura ! 

Si vous êtes plus branchés renards que lapins alors rendez-vous au coeur des montagnes de Miyagi dans le village des renards ! Ce petit complexe leur est entièrement dédié, ces derniers y sont considérés comme des messagers des dieux dans la religion shintoïste.

Le village attire de nombreux touristes et les renards qui y séjournent sont semi-apprivoisés, il est néanmoins fortement déconseillé d'y emmener des enfants, après tout il s'agit de canidés sauvages qui peuvent se révéler dangereux... Mais ils sont si mignons !

#3 Dans un village espagnol, le nom "Japón" désigne les descendants de six samuraïs qui y ont résidé au XVIIème siècle

Si vous vous rendez à Coria del Río, en Espagne, vous rencontrerez peut-être des personnes portant le nom de Japón. Ces derniers sont les descendants d'une délégation de samuraïs dirigée par Tsunenaga Hasekura envoyée en Europe au XVIIème siècle. Peu après, une ambassade est installée à Coria et six des samuraïs décident de rester sur place.

Aujourd'hui, 700 des 25 000 habitants de la petite ville portent le nom Japón et sont identifiés comme leurs descendants ! 

#4 Tokyo installe des lumières bleues dans ses stations pour éviter les suicides

On le sait, le suicide est un problème conséquent au Japon, ce serait même la première cause de mortalité chez l'homme adulte en dessous de 45 ans. Souvent, les personnes qui décident de mettre fin à leurs jours se jettent sous les rails des nombreux trains qui circulent dans le pays.

Pour prévenir et limiter ces drames, l'East Japan Railways a décidé de doter la ligne Yamanote (celle qui fait le tour de Tokyo en 29 stations) de lumières bleues. En effet, le bleu est connu pour ses propriétés apaisantes et peut ainsi dissuader les personnes qui souhaiteraient mettre fin à leurs jours. "Nous savons qu'il n'est pas prouvé scientifiquement que les lumières bleues contribuent à dissuader les gens de se suicider. Mais si le bleu a un effet apaisant sur l'esprit, nous voulons au moins essayer et sauver des vies" déclare M. Okawa, le porte-parole de Keihin Railway, une autre compagnie ayant installé des lumières de couleur bleue dans ses gares.

En 2008 par exemple, 2000 personnes se sont suicidées sur les rails japonaises, un chiffre que ces lumières ont visiblement contribuées à réduire, même si le suicide reste encore un problème tenace au Japon. 

Des lumières pour empêcher les gens de se jeter sous les trains c'est bien, traiter le problème en profondeur serait encore mieux !  

#5 Une barrière autour d'un volcan actif pour empêcher les gens de s'y jeter

On continue sur le sujet très joyeux du suicide ! Une autre façon beaucoup plus romantique de mettre fin à ses jours consiste à se jeter dans le cratère fumant d'un volcan encore actif. C'est au Mont Mihara que les autorités ont été forcées de mettre une barrière autour du cratère afin d'empêcher les gens d'y plonger. 

En effet, depuis les années 30, le Mont Mihara était devenu un lieu "populaire" de suicide, après le suicide de Kiyoko Matsumoto en 1933. Kiyoko s'était éprise d'une autre femme et vivait très mal cette relation amoureuse illégitime (inutile de dire que c'était inacceptable à l'époque). Après sa mort, de nombreuses personnes ont suivi son exemple, pas moins de 944 personnes l'ont suivi la même année et 350 les deux années suivantes. Etant devenu un lieu de suicide "romantique", de nombreux couples venaient également y mettre fin à leurs jours ensemble.

Face à ce fléau, les autorités locales ont fini par ériger une barrière autour du cratère. Depuis, il est également interdit de prendre un ticket aller simple vers le mont ! 

#6 La première fois que les japonais ont entendu la voix de leur empereur 

Avant la Seconde Guerre Mondiale, l'empereur japonais était considéré comme un dieu vivant. De ce fait, peu de japonais avaient l'occasion de l'approcher. Mais en 1945, alors que le Japon se voit contraint de capituler suite aux bombardements d'Hiroshima et Nagasaki, les japonais vont entendre la voix de leur empereur pour la première fois ! 

Avant que l'annonce ne soit faite, les japonais savaient déjà qu'ils avaient perdu, cela avait été annoncé officiellement dans la presse. Mais tant que cette défaite n'était pas clairement dictée par leur dirigeant suprême, impossible d'y croire vraiment. 

Ainsi, le 15 août, les japonais ont pu écouter cette voix divine par radio, vous pouvez écouter le discours ici :

Lors des négociations avec les alliés, l'empereur réussira à garder son titre mais devra renoncer à son statut de dieu vivant. Les japonais n'auront pas seulement perdu la guerre, ils auront aussi perdu leur dieu (cependant, libre à eux de toujours le considérer ainsi). 

#7 A Nagoro, on remplace les habitants par des poupées grandeur nature 

Comme beaucoup de pays industrialisés, le Japon a subi une désertion massive de ses villages ruraux pour les grandes métropoles. C'est le cas de Nagoro, un petit village japonais un peu perdu sur l'île de Tokushima qui se vide littéralement de ses habitants au fil des années. 

Face à cette dépopulation massive, une habitante fidèle, Tsukimi Ayano, a décidé de remplacer chaque personne sur le départ par une poupée/épouvantail grandeur nature. Elle a commencé par remplacer son défunt père et a ainsi continuer à chaque fois qu'une personne déménage ou décède, Tsukimi la remplace ! 

Une initiative à la fois mignonne et un peu glauque ! 

#8 Tuer ses enfants pour permettre à son mari de devenir Kamikaze... 

Et on retourne sur une histoire bien joyeuse ! Qu'est-ce qu'on se marre dans cet article !

Hajime Fujii, né en 1915 était un très bon soldat japonais. Il est donc envoyé en Chine à la fin des années 30, là-bas il se blesse et rencontre Fukuko une infirmière japonaise. Les deux jeunes gens tombent amoureux et rentrent au Japon pour se marier (fait rare, la plupart des mariages étaient arrangés à l'époque !) et ont eu deux petites filles : Kazuko et Chieko. 

Plus tard, le jeune père rentre dans l'armée de l'air et devient pilote, c'est durant sa formation qu'on le sensibilise au sens du sacrifice pour sa patrie, il affirmera souvent vouloir mourir aux côtés de ses camarades pour servir son pays. 

En 1944, alors que le Japon est mal en point dans la guerre, on décide de créer une section nommée "Tokkotai" ou "Shimbutai", une escouade suicidaire dont le but était de se sacrifier en emportant le plus d'américains possible dans la mort. 

A ce moment, Fujii était monté en grade et inculquait à ses étudiants ce sens suprême du sacrifice, il lui paraissait donc plus que naturel de se sacrifier à son tour. Malheureusement pour lui, ses faits d'armes en Chine et sa popularité auprès des apprentis soldats lui fermèrent les portes à cette mort glorieuse. Une autre raison évoquée à ce refus : l'homme avait une famille et même si mourir pour sa patrie est encouragé, laisser derrière soi une veuve et des orphelins l'est moins. La plupart des Kamikaze étant des hommes célibataires et sans enfant. 

Fukuko, sa femme était la première à l'encourager de ne PAS se porter volontaire, qu'allait-elle devenir sans son mari ? 

Mais Fujii était hanté par ce refus, il se sentait lâche, hypocrite. Il envoyait ses étudiants s'écraser sur les américains tandis que lui restait en arrière ? Cette idée lui était insupportable. Fukuko se sentait prise au piège, soit elle perdait son mari, soit elle passerait le reste de ses jours avec un homme hanté par son échec et ce qu'il percevait comme une trahison à son pays (les japonais ont toujours été très sévères avec eux-mêmes).

Le matin du 14 décembre 1944, alors que son mari était absent, Fukuko s'est habillée de son plus beau Kimono et elle a fait de même avec Kazuko, 3 ans et Chieko, 1 an. Elle a ensuite rédigé une lettre à son mari, l'encourageant à faire son devoir et de ne pas s'inquiéter pour sa famille, elle l'attendrait de l'autre côté. 

Ses filles attachée à elle, la femme plongea dans l'eau glaciale de la rivière Arakawa. Les corps ont été découverts un peu plus tard et lorsque la nouvelle est arrivée aux oreilles de Fujii, il a rédigé une lettre à sa soeur pour lui demander de prendre soin de sa mère et de ses petites soeurs, puis il a demandé à l'armée de lui permettre de se sacrifier pour sa patrie. 

Le 8 février 1945, Fujii et les neufs avions dont il était le commandant s'écrasèrent sur deux navires américains à Okinawa, emportant 158 soldats dans la mort.

Il va sans dire que cette histoire est longtemps restée secrète au sein de l'armée japonaise. 

#9 Le Japon a du mal à endiguer l'engouement pour la pédo-pornographie  

Depuis 2015, au Japon, il est interdit de posséder ou de diffuser des photos à caractère pornographique impliquant des enfants. Si cette loi est une évolution en soi, elle ne concerne pas les anime et les manga à tendance pédopornographique qui circulent toujours librement et rencontrent un grand succès.

Car le Japon a un rapport assez décomplexé vis à vis de la sexualisation des enfants et les autorités ont du mal à endiguer le phénomène. L'ONU s'en inquiète "Tout cela constitue évidemment des activités lucratives. Ce qui est inquiétant, c'est que cette tendance semble être socialement acceptée et tolérée" affirme un porte-parole envoyé au Japon.

En effet, il n'est pas rare de trouver des mangas ou autres revues japonaises mettant en scène de façon érotique des personnages dont l'âge mettrait mal à l'aise plus d'un occidental. Au Japon, ces magasines sont à la vue de tous, et si une majorité des japonais ne s'y intéresse pas, cela ne semble choquer personne.

Evidemment, aucun japonais ne se vantera d'être friand de ce type de manga et encore moins de films pornographiques impliquant de très jeunes acteurs. Mais la présence de ces médias dans les étalages semble être banal. Le problème que cela pose, c'est évidemment le trafic, l'exploitation d'enfants qui se cache derrière. Le manque d'égalité entre les sexes, la tolérance sociale et l'impunité sont, selon le porte parole de l'ONU les principales causes de cette situation. 

Il n'est d'ailleurs pas rare ni même illégal que des lycéennes proposent leurs "services" en échange d'une coquette somme d'argent sur des applications mobiles. Il existe même des cafés pour cela ! Et que dire des groupes d'idols constitués de jeunes filles encore très jeunes (rapidement remplacées lorsqu'elles vieillissent) dont le public est majoritairement composé d'hommes adultes ! 

Bref, le Japon a encore bien des efforts à faire sur la répression des contenus pédopornographiques, mais ce n'est visiblement pas demain la veille que les mentalités changeront sur ce sujet.  

#10 Dans les transports japonais, tout le monde dort mais personne ne loupe son arrêt ! 

La tête baissée ou tombante sur l'épaule du voisin, le filet de bave coulant, appuyé contre le mur, affalé sur soi-même... Si vous prenez les transports au Japon, tout au long de la journée mais en particulier aux heures de bureau vous allez forcément rencontrer des passagers profondément endormis. 

La première fois que l'on voit ça on s'inquiète, "mais ils vont rater leur arrêt !", "ils n'ont pas peur de se faire voler leurs affaires ?", et au bout d'une ou deux semaines de transports en commun, vous aussi, vous êtes cette personne qui pique du nez dans le métro. 

S'endormir dans le métro parisien, c'est prendre le risque de se réveiller dépouillé de ses biens, c'est aussi un peu idiot, c'est même presque irresponsable ! Au Japon, de la même façon que dormir au travail, dormir dans les transports c'est "bien vu", cela veut dire que vous travaillez dur, si dur que vous manquez toujours terriblement de sommeil. 

De plus, ce sentiment permanent de sécurité endort les méfiances et on se laisse rapidement bercer par les secousses régulières des rails.

Comment font-ils pour ne pas rater leur arrêt ? Déjà, beaucoup de lignes produisent une petite musique particulière avant chaque arrêt, chaque station à son morceaux aisément identifiable (les habitués de la Yamanote à Tôkyô se souviendront de ces petites mélodies). Les endormis peuvent ainsi se lever au son de la musique ! En réalité ils ne dorment pas réellement, ils somnolent (un sommeil absolument pas réparateur donc), ils tentent de rattraper des nuits parfois trop courtes en profitant de ce temps de transition pour s'assoupir un peu. Et vous serez sans doute surpris de voir la vitesse à laquelle de nombreux japonais sont capables de s'endormir dès que leur fessier touche le siège d'une rame de métro !