Ce rapport sur le sexe dans le cinéma hollywoodien va vous étonner
Le cinéma hollywoodien semble être beaucoup plus pudique qu’avant. C’est en tout cas ce que prouve cette récente étude qui tend à nous affirmer que les scènes de sexe sont beaucoup moins nombreuses dans les films hollywoodiens qu’avant.
Moins de scènes de sexe ?
Le sexe au cinéma a toujours été un sujet épineux. Comment le montrer ? Doit-on le montrer ? Sujet à la censure ou non ? Le sexe au cinéma, c’est toujours un peu délicat. Pendant des années, il était même interdit de montrer du sexe à l’écran, sous peine de censures, d’amandes, voir de prison. Pendant plus de trente ans, le Code Hays a interdit les scènes de sexe au cinéma jusqu’à sa disparition totale en 1966.
Le Code Hays était un code de production établi par l’industrie cinématographique américaine dans les années 1930 pour réguler les films. Ce code réglementait les films pour qu’ils soient socialement acceptables pour le public américain. Ce code restreignait ou interdisait la représentation de la violence, de la sexualité, de l'immoralité, de la criminalité, de la religion et de la politique d'une manière jugée offensante ou inappropriée.
En 1968, il a été remplacé par le système de classification des films actuel de l'industrie cinématographique américaine, le MPAA (Motion Picture Association of America) film rating system, qui classe les films en fonction de leur contenu et recommande des âges appropriés pour les spectateurs.
Depuis, le sexe a évidemment fait son retour sur les écrans. Des réalisateurs sulfureux comme Paul Verhoeven ne s’en sont d’ailleurs pas privé dans leurs films (Showgirls, Basic Instinct, Elle). Pourtant, depuis le début des années 2000, le sexe au cinéma semble être de moins en moins présent à l’écran.
Une chute de 40%
Récemment, l’analyste britannique Stephen Follows a mené une enquête sur cette question. Il a étudié les 250 films les plus rentables aux États-Unis depuis le début du XXIème siècle. En prenant en compte les différentes classifications de la MPAA, il a constaté que le sexe au cinéma avait reculé de 40%. Une étude qui a été reprise et analysée par le média The Economist :
Certains ont le sentiment que Hollywood est entré dans une ère puritaine et blâment le mouvement #MeToo, l’omniprésence du célibat dans les films de super-héros, ainsi que la nécessité de plaire aux marchés étrangers. D’autres ne sont pas d’accord et prennent en exemple les scènes hautement explicites dans les récents films comme Fair Play et Pauvres Créatures, qui incluent des scènes de sexe dans des toilettes publiques et des bordels.
Toujours selon Stephen Follows, si ces scènes de sexe sont plus rares, elles sont cependant plus explicites. Avec des séries comme Game of Thrones, Euphoria ou encore Spartacus, les scènes de sexe sont plus crues qu’au XXème siècle, ce qui donne l’impression qu’elles sont toujours aussi présentes.
Comment expliquer ce recul ?
Plusieurs facteurs expliquent le recul des scènes de sexe au cinéma. Déjà, le mouvement #MeToo a mis un frein à l’exploitation du sexe au cinéma. Depuis le début du mouvement #MeToo l’industrie hollywoodienne est plus réticente à montrer des scènes de sexe. Elle est en tout cas plus vigilante dans son expression de la sexualité au cinéma. De plus, selon une autre récente étude, les jeunes sont moins enclins à voir du sexe au cinéma.
En effet, en octobre dernier, l'Université de Californie à Los Angeles a mené une enquête auprès 1500 jeunes de la génération Z (des jeunes âgés de 13 à 24 ans). Le rapport stipule alors que 51,5 % des adolescents souhaiteraient voir des contenus qui mettent davantage l'accent sur les relations amicales et platoniques plutôt que sur des rapports sexuels. 44,3 % des jeunes interrogés ont le sentiment qu'il y a une surutilisation du sexe au sein des médias, tandis que 47,5 % des adolescents participants ont déclaré que le sexe n'était pas nécessaire dans l'intrigue de la plupart des films et séries. Et vous, qu’est ce que vous pensez de la présence du sexe au cinéma ?
Correction : sous peine de censures, d’amendes, voire de prison.