Peut-être en avez-vous déjà entendu parler, ou peut-être l'avez-vous déjà regardé, toujours est-il que Jujutsu Kaisen est l'un des animes du moment, et qu'il fait grand bruit dans le monde des shonen. Nous vous avions proposé de le découvrir dans notre article portant sur les animes du mois de janvier 2021, et nous vous proposons, cette fois-ci, d'en savoir un peu plus sur le petit nouveau des animes, qui joue déjà dans la cour des grands. Bienvenue dans le monde fermé des exorcistes !
Le synopsis de Jujutsu Kaisen
On suit les traces, dans Jujutsu Kaisen, de Itadori Yuji, un jeune lycéen "banal" (qui possède cependant des aptitudes impressionnantes en sport), qui fait la connaissance du monde des exorcistes en avalant une relique de classe S (afin de sauver ses amis). Le personnage cohabite, après avoir dévoré la relique en question (qui est un doigt d'une entité démoniaque connue sous le nom de Sukuna), avec ladite entité démoniaque.
Manger le doigt de Sukuna a certes donné à Itadori l'énergie occulte dont il avait besoin pour sauver ses amis d'une mort atroce, mais cela a surtout fait de lui le réceptacle de Sukuna, et l'a condamné à mort. En tuant Itadori, on tue en effet Sukuna, mais ne vaudrait-il pas mieux attendre qu'il ait retrouvé tous les doigts de la terrible entité, et qu'il les ait tous mangé ? Il semble qu'il soit le seul à être en capacité de le faire. Un contrat est passé : Itadori obtient un sursis le temps qu'il ingurgite tous les doigts de Sukuna, suite à quoi il sera tué, pour servir de tomber à l'âme de Sukuna.
Un shonen typique ?
Les premiers épisodes de Jujutsu Kaisen ressemblent à s'y méprendre à un anime que vous auriez déjà vu un million de fois auparavant. Il faut dire que le trio de départ est composé de Yuji Itadori (le gars sympa et maladroit, extrêmement puissant mais ignorant, avec un coeur d'or, facilement comparable à Naruto Uzumaki) :
De Megumi Fushiguro, un personnage encore en apprentissage, plutôt posé (avec un petit côté brun ténébreux), mais qui cache une puissance impressionnante (comme le remarque Sukuna), et que l'on compare instinctivement à Sasuke Uchiwa :
Et de Nobara Kugisaki, une fille avec un tempérament fort (pour ne pas dire un sale caractère), qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. Oui, elle nous rappelle Sakura, par certains aspects (bien qu'elle n'ait pour l'instant développé aucun sentiment à l'égard de Megumi).
Il s'agit d'un trio de base classique, tel qu'on peut le voir dans Naruto. Plus encore, le sensei de Yuji (et de ses compagnons), qui est un professeur de l'école d'exorcisme de Tokyo nommé Satoru Gojo, possède de nombreuses caractéristiques en commun avec Kakashi-Sensei (comme des yeux particuliers qui sont dissimulés derrière un bandeau noir, et des cheveux blancs hérissés).
Bien sûr, Naruto est loin d'être le seul shonen existant. On pourrait aussi voir dans Jujutsu Kaisen certains éléments empruntés à My Hero Academia (comme l'incroyable sens du sacrifice du héros), et d'autres empruntés à Bleach ou à Yu Yu Hakusho (comme l'entêtement du personnage principal et le travail surnaturel qu'il doit accomplir). On pourrait même voir dans la force physique pure d'Itadori, et dans sa désinvolture à l'utiliser (avant de débuter comme exorciste), un lien avec Luffy dans One Piece. Vous l'aurez compris, Jujutsu Kaisen nous donne au tout départ l'impression de suivre un shonen classique, et pourtant, est-ce bien le cas ? En vérité, nous en sommes loin.
Les clefs d'une réussite
Attention : cette partie comporte des spoils concernant les 6 premiers épisodes de Jujutsu Kaisen. Si vous ne les avez pas vu et que vous souhaitez éviter le spoil, ne continuez pas votre lecture.
À ce stade, on pourrait se dire que Jujutsu Kaisen n'apporte rien de neuf, et pourtant, c'est tout le contraire. Itadori a comme désir profond de sauver les autres et de les conduire vers une mort convenable, mais il est rapidement obligé d’accepter qu’il n’est pas assez fort pour sauver tout le monde, et que le chemin qu’il a choisi l’exposera à voir et à subir d'horribles choses. Rapidement d'ailleurs, Yuji se retrouve confronté à un monstre qu'il ne peut pas battre. On pourrait s'attendre à ce qu'il se découvre une puissance venue de l'amitié / des souvenirs / de l'amour / d'anciennes promesses, mais rien de tout cela ne survient. Le héros est encore faible, et en prend conscience. Il subit de plein fouet, en se faisant arracher une main, et les doigts de celle qu'il lui reste. Son esprit est brisé, en proie à la peur.
De même, Sukuna est bien loin du Démon-Renard à neuf queues de Naruto. On parle ici d'un être sadique, cruel, sans émotion d'aucune sorte (si ce n'est la soif de pouvoir et le goût du sang), qui profite de la première réelle opportunité qu'il a pour tenter de torturer et de tuer les amis de Yuji, avant de "tuer" Yuji lui-même.
La force première de Jujutsu Kaisen est sans doute de feindre la prévisibilité avec une configuration de départ plutôt simple, pour mieux nous tromper, et nous donner une bonne dose de complexité. Bien que nous sachions que le héros principal ne peut pas mourir (il faut bien un avantage à être le réceptacle de Sukuna), le fait de le voir allonger à la morgue, pâle et prêt à subir une autopsie, nous renvoie à la condition humaine des protagonistes. Il s'agit d'exorcistes humains, certes particulièrement entraînés, mais leur sort demeure le même que le nôtre. Chacun d'entre eux peut perdre, et mourir misérablement. Même si Gojo nous paraît être hors de toute portée, on ne peut s'empêcher de se demander ce que donnerait un combat d'égal à égal avec Sukuna. Gojo affirme pouvoir l'emporter, mais en est-il vraiment sûr ?
En l'espace de 6 épisodes seulement, Jujutsu Kaisen est parvenu à s'imposer dans le genre des shonen, en remettant en cause certains éléments que l'on pensait acquis au genre. Les ressemblances avec Naruto, que l'on remarque assez rapidement, ne sont donc pas une faiblesse, mais plutôt une force, puisqu'elles nous induisent en erreur, et permettent au mangaka de nous surprendre habilement par la suite. En d'autres termes, on s'attend à un schéma classique au vu d'une configuration de départ classique, et on se fait avoir en beauté, pour notre plus grand bonheur. Pour le moment, 13 épisodes sont parus sur Crunchyroll, et nous attendons le quatorzième avec impatience, pour savoir si l'anime continuera sur sa (bonne) lancée.
Par AlloMundo, il y a 3 ans :
Cet anime est franchement cool, je le conseille, c'est vrai qu'au début on se dit "Oh non encore un shonen basique", mais on est vite surpris, et dans le bon sens :)
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