Le film Mignonnes, réalisé par Maïmouna Doucouré, provoque une vague de réactions incroyable depuis que la plateforme Netflix l'a annoncé au sein de son catalogue. Alors que nous pensions que le débat allait s'apaiser avec le temps, nous apprenons que Netflix essuie actuellement une plainte pour avoir proposé le film à l'ensemble de ses abonnés.
Mignonnes, les précédents scandales
Le scénario du film avait déjà au départ fait couler beaucoup d'encre. Le film Mignonnes présente en effet une jeune fille de onze ans qui, en compagnie d'autres filles de son quartier, s'initie à une danse sensuelle afin de fuir les tensions familiales.
À la question posée par Karelle Fitoussi pour ParisMatch "Quel est le point de départ du film Mignonnes ?", Maïmouna Doucouré, la réalisatrice du film, répond :
J’en ai eu l’idée après avoir vu dans une fête de quartier des filles de 11 ans danser de façon hyper lascive. Je me suis dit : “Est-ce qu’elles ont conscience du message qu’elles envoient ?” Pendant un an et demi, j’ai enquêté auprès de petites filles. (...) Il y a trois ans, un adulte de 28 ans a emmené une petite de 11 ans chez lui après l’avoir rencontrée dans un parc. Il a eu des relations sexuelles avec elle, mais ça n’a pas été considéré comme un viol parce qu’on a estimé qu’il n’y a pas eu violence et qu’elle ne s’est pas débattue… Là où ça rejoint mon film, c’est que les policiers ont utilisé comme argument contre elle le fait qu’elle avait pour habitude de partager des photos d’elle dénudée sur Internet. (...) Il y a urgence à remettre en question les outils qu’on leur donne pour se construire.
La réalisatrice souhaitait ainsi justement dénoncée l'hypersexualisation des jeunes filles dans son nouveau film, un message qui n'a pas été entendu partout.
Par la suite, l'affiche choisie par Netflix pour promouvoir le film en dehors de la France a été de nouveau à l'origine de nombreux débats, puisque de nombreuses personnes ont dénoncé un choix mettant en avant la découverte de la sexualité des jeunes filles. Suite à l'ampleur de cette controverse, Netflix a dû retirer le visuel utilisé et présenter ses excuses.
Enfin, lors de la parution du film sur la plateforme Netflix, le 10 septembre 2020, de nombreuses voix se sont élevées afin d'appeler au boycott de Netflix. Le hashtag #CancelNetflix était le premier hashtag mondial le soir-même, et a connu un pic très élevé de tweets sur le sujet, avec plus de 384 000 messages. Il semblerait que le torchon brûle toujours aujourd'hui entre les détracteurs du film et l'équipe qui s'est chargée de sa réalisation.
L'attaque en justice en provenance du Texas
La plateforme Netflix est visée depuis le 15 septembre 2020 par une procédure judiciaire pénale pour avoir proposé à ses abonnés le film Mignonnes. Si nous n'en avons pas eu vent auparavant, c'est parce que le document en question vient tout juste d'être rendu public.
Selon l'accusation, la plateforme aurait "promu en connaissance de cause" plusieurs visuels qui mettraient en scène une "exhibition obscène" des parties génitales de mineures, et qui susciteraient "un intérêt lubrique pour le sexe". Ce crime est passible, dans l'Etat du Texas, d'une peine de prison. Aucune date d'audition n'a pour le moment été fixée.
Par Werther, il y a 4 ans :
Un film qui condamne qu'on condamne.
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