Décès de Michael Madsen : on revient sur ses 10 meilleurs rôles
L'immense Michael Madsen est décédé le 3 juillet dernier à l'âge de 67 ans. Acteur fétiche de Quentin Tarantino, il serait apparemment décédé d'un arrêt cardiaque dans sa maison à Malibu, en Californie. Michael Madsen a tourné dans plus de 300 oeuvres, à travers une carrière prolifique, dominée par les proposition de QT. Pour lui rendre hommage, on a eu envie de revenir sur 10 de ses rôles les plus marquants.
10) WarGames (1983)
Sorti en 1983, WarGames est un film réalisé par John Badham et emmené par Matthew Broderick. Michael Madsen n'a qu'un tout petit rôle dans le film de John Badham. Un petit rôle mais un rôle important puisque WarGames est un véritable tremplin pour Madsen. Il y incarne le général Steven Phelps dans la séquence d'ouverture du film. Une scène tendue dans laquelle des militaires américains décident ou non de lancer une frappe atomique. A l'époque, Michael Madsen est mécanicien et fait des études pour devenir ambulancier. Il se retrouve au casting de WarGames un peu par hasard, grâce aux conseils d'un ami. Il adore son expérience et décide de tout lâcher pour partir à Hollywood. Là-bas, il enchaîne les petits boulots et les petits rôles en attendant son heure sous les projecteurs.
9) Wyatt Earp (1994)
En 1994, il rejoint le casting de Wyatt Earp, le western fleuve de Lawrence Kasdan. L'occasion pour lui de tourner certains des plus grands acteurs de cette époque comme Kevin Costner, Dennis Quaid et Gene Hackman. Également épaulé par Mark Harmon, Bill Pullman et Jim Caviezel, Michael Madsen incarne Virgil Earp, le frère aîné de Wyatt Earp (Kevin Costner). Virgil est un shériff qui est partagé entre ses convictions morales et l'idée de faire passer sa famille de malfrats en priorité. Ici, Michael Madsen incarne un personnage taciturne, subtile, nuancé, via une performance plus contenue que celle de Kevin Costner, qui pose les bases de son cinéma. Michael Madsen trouve ici son rythme, son style : celui d'un homme silencieux, triste, nostalgique et souvent très mystérieux.
8) Meurs un autre jour (2002)
Et oui, Michael Madsen a joué dans un James Bond. En 2002, il tourne aux côtés de Pierce Brosnan et Halle Berry dans Meurs un autre jour. Il campe ici Damian Falco, un responsable de la NSA. Il est le supérieur du personnage de Halle Berry. Bourru, aigri et autoritaire, il contrebalance avec M, le personnage de Judi Dench. Un petit rôle certes, mais une présence néanmoins remarquable dans la licence 007.
7) La Mutante (1995)
Série B de science-fiction qui respire les années 1990, La Mutante est un divertissement honorable emmené par Ben Kingsley, Alfred Molina, Forest Whitaker, Michelle Williams et Michael Madsen donc. Une proposition intéressante, quelque part entre The Thing et Predator, un thriller qui lorgne vers des ressorts horrifiques malins, un divertissement sans prétention ultra efficace. Michael Madsen reprendra même son rôle dans La Mutante 2.
6) Sin City (2005)
En 2005, le cinéaste Robert Rodriguez décide de s'attaquer à Sin City, immense roman graphique de Frank Miller. Le résultat est sidérant. Robert Rodriguez adapte l’œuvre de Miller plan par plan. Il parvient à recréer l'esthétique chromée en noir et blanc des comics et s'entoure d'un casting de gueules cassés iconique : Bruce Willis, Mickey Rourke, Benicio Del Toro, Michael Clarke Duncan ou encore Clive Owen. Un film culte, dans lequel Michael Madsen incarne Bob, le partenaire du détective Hartigan (Bruce Willis). Peu présent dans le film, Madsen campe un policier lâche, corrompu, prêt à tout pour s'obtenir les faveurs du sénateur Roark. Madsen opte ici pour un ton calme, presque blasé, qui contrebalance avec les nombreuses excentricités des personnages de Sin City. Quoi qu'il en soit, Madsen a participé au succès de Sin City, une oeuvre unique en son genre.
5) Thelma et Louise (1991)
Michael Madsen a un rôle secondaire mais néanmoins marquant dans le chef d’œuvre de Ridley Scott. Il joue Jimmy, le petit ami de Louise (Susan Sarandon). Ex-taulard devenu musicien, c'est un personnage ambigu, seule figure masculine (relativement) féministe. Il contrebalance avec Darryl (Christopher McDonald), le mari de Thelma (Geena Davis), homme autoritaire, violent, toxique, qui empêche son épouse de se libérer et de s'épanouir. C'est à cause de cette figure masculine que les deux femmes décident de partir dans un road trip d'affranchissement social. Jimmy, quant à lui, laisse partir sa femme dans un respect total, et lui apporte même son aide lorsqu'elle a besoin d'argent. Un personnage touchant, taciturne, taiseux, comme Michael Madsen aime les incarner. Le comédien, même s'il apparaît peu à l'écran, donne une véritable profondeur à son personnage. Une sensibilité émouvante, et offre un regard différent sur une masculinité en pleine évolution.
4) Les Huit Salopards (2015)
Michael Madsen incarne Joe Gage dans Les Huit Salopards. Cowboy solitaire et taciturne, il est entouré d'un épais mystère. Personnage silencieux, il reste en retrait une bonne partie du film et impose le respect de part son charisme impressionnant. Rôle sur-mesure pour Madsen, ce dernier excelle dans ce western en huit clos passionnant du maître Quentin Tarantino, en proposant une incarnation presque minimaliste, à l’ambiguïté constante.
3) Donnie Brasco (1997)
Emmené par Al Pacino et Johnny Depp, Donnie Brasco est un immense classique dans le paysage de films de gangsters. Inspiré d'un véritable mafieux appelé Dominick Napolitano, Michael Madsen campe Sonny Black dans Donnie Brasco. Le film de Mike Newell marque un peu la quintessence du style de Madsen. Le comédien offre une prestation habitée dans la peau d'un mafieux froid, calculateur, taciturne. Sans jamais avoir besoin de crier pour imposer le respect, Sonny Black est peut-être le rôle qui résume le mieux la carrière du comédien.
2) Kill Bill : Volume 2 (2004)
Déjà présent dans le premier volet, c'est surtout dans le deuxième film que Michael Madsen s'exprime réellement. Il y incarne Budd, le frère de Bill. Là encore, Madsen offre une prestation toute nuancée. Personnage mélancolique, il s'est éloigné de son ancien monde, de son ancienne vie, de son ancienne profession lorsqu'il travaillait pour son frère. Sauf que lorsque la vengeance de Beatrix vient frapper à sa porte, Budd est confronté à la mort, à ses erreurs et ses anciens démons. Budd est juste un cowboy en fin de course, seul, triste, loin du monde. Il parvient à se débarrasser de Beatrix par la ruse, et non par la force. Lorsqu'il l'enterre vivant, c'est une scène glaçante dans laquelle le ton du personnage prend tout son sens : il n'y a rien de personnel, Budd ne prend pas plaisir à éliminer Beatrix, il doit juste le faire. Puis, quand Elle Driver vient lui régler son compte, c'est comme une sensation d'inachevée qui s'élève. Budd n'a pas eu sa rédemption, n'a pas eu sa vengeance, et n'a même pas eu une mort à la hauteur de sa vie. Ce qui fini de planter le clou d'une mélancolie silencieuse et d'une solitude profonde. Quant à Michael Madsen, il est inoubliable dans le rôle.
1) Reservoir Dogs (1992)
Comment ne pas terminer ce top par Reservoir Dogs ? Inoubliable Mister Blonde, Madsen campe un psychopathe pure souche. Là encore, Michael Madsen propose un jeu dans la retenue, et incarne un fou, certes, mais un fou au calme presque inquiétant. Nonchalant, toujours dans le contrôle, peu bavard, mais extrêmement violent, là encore, Mr Blonde est un rôle parfait pour le type de jeu de Madsen. Presque parfois charmant, Vic Vega se transforme en véritable démon lorsqu'il torture un pauvre policier lors d'une séquence devenue iconique. Le personnage de Mr Blonde représente peut-être toute la complexité de Michael Madsen, un acteur habitué aux rôles de méchants, mais qui a toujours la capacité de leur donner une profondeur émotionnelle rare et très personnelle. Mystérieux, charismatique, ambigu, mélancolique, triste et calme, c'était tout ça Michael Madsen, et il va beaucoup nous manquer...