Kill Bill : plus de 20 ans après la sortie des films, ce débat continue
En 2003 puis en 2004, Kill Bill Volume 1 et Volume 2 sont projetés dans les salles obscures. Cette histoire de vengeance sanglante, inspirée par les westerns spaghetti et le cinéma d'arts martiaux (pour ne citer que ces deux sous-genres), est rapidement devenue culte. Toutefois, si les fans de Quentin Tarantino conviennent qu'il s'agit d'un de ses meilleurs films, ils n'ont pas encore réussit à se mettre d'accord au sujet de cette épineuse question.
Kill Bill, le récit d'une Mariée assoiffée de sang
Qu'on l'aime ou qu'on le déteste, le cinéma de Quentin Tarantino ne laisse pas indifférent. Son goût pour la violence décomplexée et pour les personnages bigger than life se lisent dans son Kill Bill, où une Mariée enceinte jouée par Uma Thurman est laissée pour morte dans une petite chapelle au milieu du désert. Après un coma de quatre ans, elle n'a plus qu'un objectif en tête : faire payer ceux qui ont voulu la tuer, les Vipères Assassines et leur leader. Conçu à l'origine comme un seul film de vengeance, il a été séparé en deux parties au cour de sa conception. La raison ? Une durée colossale de quatre heures, qui rendait Kill Bill aussi indigeste qu'inaccessible au spectateur lambda. Le réalisateur décide donc de donner un coup de machette au milieu, puis sort Kill Bill 1 en 2003 et Kill Bill 2 en 2004. Mais alors, faut-il le voir comme deux films bien distincts ou d'une seule traite ?
La Mariée était coupée en deux
En 1994, Quentin Tarantino et Uma Thurman sont en train de tourner Pulp Fiction tous les deux lorsqu'ils imaginent les grandes lignes de l'intrigue de Kill Bill. Quatre ans plus tard, l'actrice donne naissance à une fille, Maya Hawke, et le réalisateur décide alors de développer chez le personnage de la Mariée des instincts maternels forts. Puis en 2002, la production débute pour un budget d'une soixantaine de millions de dollars. Les scènes marquantes s'accumulent lors du tournage, et le film devient impossible à condenser en deux heures de temps. Chez Miramax, le producteur Harvey Weinstein (auquel Uma Thurman avait adressé ce message en 2017) demande à ce que le film soit découpé en deux. Le premier possède une durée de 111 minutes, le second de 137 minutes, et ils sont projetés dans les salles obscures à sept mois d'intervalle. Pour découvrir si Bill va mourir, les spectateurs doivent donc payer un deuxième ticket.
Kill Bill : un seul film ou deux opus distincts ?
Le génie de Quentin Tarantino est d'avoir conclu son Kill Bill Volume 1 sur un retournement de situation jouissif, laissant les spectateurs trépignant d'impatience jusqu'à la sortie de la suite. En effet, on apprend que l'enfant de la Mariée est toujours en vie. Mais alors, Kill Bill : un film ou deux films ? En 2011, le réalisateur dévoile Kill Bill: The Whole Bloody Affair, soit un montage de l'histoire complète d'une durée de 4 heures et 7 minutes. Dans cette version, introuvable sur Internet (elle a brièvement projetée à Cannes), le combat contre les 88 est en couleurs et Bill ne révèle pas à Sophie que la fille de la Mariée est toujours en vie au milieu de l'histoire. La seconde modification impacte la conclusion du récit et le duel final entre l'héroïne et le père de son enfant.
À la question de savoir s'il vaut mieux voir Kill Bill d'une traite ou en séparant les deux films, les fans ne sont toujours pas d'accord. Les partisans de la vraie version longue sont rares, puisque celle-ci ne peut être vue que lors de projections spéciales. Mais la plupart des cinéphiles affirment que séparer de quelques jours ou une semaine les deux opus permet de mieux apprécier l'intensité du récit et de laisser son imagination travailler. Sans compter que sur la forme esthétique, les deux films sont très différents.
Et vous, qu'en pesez-vous ?