Netflix : l'arnaqueur de Tinder français arrêté à Paris
Il s'appelle Aurélien A. mais est plus connu sous ses deux fausses identités, James Kempiski ou Charles Schneider. C'est ainsi que l'homme de 32 ans se fait appeler pour séduire de nouvelles victimes aux poches remplies l'argent. Une histoire qui fait écho à celle de Shimon Hayut, découverte dans la mini-série l'Arnaqueur de Tinder sur Netflix. Le Français n'a rien à envier à son homologue israélien, mais il se pourrait qu'il soit désormais démasqué.
L'arnaqueur de Tinder français arrêté à Paris, qui est-il ?
C'est une histoire digne d'un film ou d'une série, mais pourtant, elle est bien réelle. Si vous êtes inscrits sur les sites de rencontres et que le profil d'un certain James Kempiski ou Charles Schneider retient votre attention, surtout, fuyez ! Et pour cause, il s'agit d'un homme sous couverture dont le seul et unique but est de séduire des femmes fortunées à escroquer. Aurélien A., de son vrai nom, a 32 ans. Né à Armentières, dans le Nord, à la frontière Belge, il a grandi auprès d'une mère française et d'un père d’origine nord africaine dans une banlieue.
Il est connu des services de police pour vols et recels depuis ses 14 ans et a déjà fait de la prison en 2014. Lors de sa sortie, il décide d'abandonner son identité et d'en créer une nouvelle, plus valorisante. Il choisit alors d'être l’héritier d’une riche famille, soit des Kempinski, connus pour avoir une société de gestion d’hôtels de luxe, ou alors des Schneider, propriétaires d'une multinationale d’électronique. À chaque fois qu'il croise la route d'une cible potentielle, il pond un récit visiblement convaincant : il s'est fait voler ses papiers et pour refaire ses cartes bleues, il a besoin de sa carte d’identité dont la fabrication est bloquée aux US.
Un policier à la retraite qui l'a connu témoigne sur ses techniques
Pour convaincre ses proies de lui avancer de l'argent, il sait se montrer persuasif. "Il va assez loin dans sa couverture, allant jusqu’à s’envoyer des faux mails de l’administration américaine pour illustrer ses difficultés", explique le major Yann Zint, qui l'a côtoyé dans le cadre de ses fonctions. "C’est un homme toujours habillé en costume – payé par ses victimes –, très classe, mince, avec un bagou incroyable, mielleux et prévenant. Son aspect juvénile inspire confiance. Il a aussi une assurance incroyable et des débuts de connaissances dans de très nombreux domaines impressionnants" ajoute-t-il.
À l’une de ses dernières victimes, une businesswoman hollandaise séduite, il promet même un mariage et va jusqu’à imprimer des faire-part qui seront retrouvés dans son sac lors de son arrestation. Aurélien A. n'est pas limité en termes de déplacements géographiques : il s'est d'abord fait arrêter à Fréjus, où il sévissait, avant d'être de nouveau incarcéré en Belgique en 2022. S'il était parvenu à se faire oublier un moment, le voilà de retour dans les parages, cette fois-ci à Paris !
Il s'est fait interpeller il y a quelques jours après le signalement de deux nouvelles victimes. L’une d’elles a reconnu avoir affaire à un escroc d'envergure après avoir tapé son nom (le faux, donc), celui de James Kempiski, sur Google. Elle est alors tombée sur des articles de France Bleu Provence, qui avait révélé l’affaire dès 2019. Le policier Yann Zint est persuadé qu'après sa sortie, il ira se réfugier à l'étranger, étant désormais trop connu en France.
Il est difficile de déterminer le nombre de victimes d'Aurélien A., ni le montant escroqué à ces femmes en dix ans. Néanmoins, on compte à ce jour huit femmes connues des services de police : cinq Françaises, deux Belges et une Hollandaise. Entre les retraits en cartes bleues volées, les objets informatiques dérobés, logements, hôtels, costumes, restaurants et l'on en passe... La somme dérobée à ses victimes se chiffre à plusieurs dizaines de milliers d’euros. Un confort dont il devra se passer en prison !