Netflix : le patron de la plateforme tacle violemment les cinémas
Alors que les célèbres sociétés Apple et Amazon font actuellement évoluer les systèmes de leurs plateformes respectives, la plus connue au monde campe sur ses positions. Ci-dessous, décryptage de la dernière sortie du co-PDG de Netflix.
Un modèle qui évolue
Comme évoqué ci-dessus, les deux géants du streaming ont récemment opté pour une toute nouvelle stratégie. Le principe de cette dernière est simple : ainsi, Amazon comme Apple ont décidé de diffuser certaines de leurs productions au cinéma, avant que les œuvres ne rejoignent leurs catalogues respectifs. Un choix qui vient légèrement abolir la frontière entre les deux instances, mais ne sera pas sans conséquences. En effet, les deux entreprises vont devoir débourser des sommes astronomiques pour faire la promotion de leurs projets, et inciter le public à se déplacer dans les salles obscures.
À titre d'exemple, Amazon propose actuellement aux spectateurs de découvrir Air, centré sur l'iconique collaboration entre Michael Jordan et Nike, dans les salles américaines. Du côté d'Apple, le nouveau film du grand Martin Scorsese, Killers of the Flower Moon, connaîtra donc un passage au cinéma avant d'être disponible en VOD.
Un sujet épineux
Si la fréquentation repart des salles repart, elle a néanmoins largement baissé ces dernières années. Alors, ce modèle peut-il se montrer profitable ? Seul le temps nous le dira. Autre point d'importance : avec ce nouveau système, les plateformes devront bien entendu se plier à la chronologie des médias de chaque contrée. Cette dernière prend la forme d'une règle, qui fixe les délais et l'ordre dans lesquels les films sont diffusés après être passés par les cinémas. Des temps qui peuvent paraître très longs : en France, une plateforme devra prendre son mal en patience durant à minima 15 mois.
La question de la position de Netflix sur ce sujet est délicate. En effet, la plateforme au logo rouge a, par le passé, plutôt œuvré en ce sens. L'entreprise a déjà plusieurs fois proposé ses projets dans des salles de cinéma. Dans un passé proche, on peut citer Glass Onion, la suite de l'acclamé Knives Out. Le long-métrage de Rian Johnson, porté par Daniel Craig, a été diffusé dans quelques salles de cinéma - exclusivement aux États-Unis.
Les carottes sont cuites
Selon The Hollywood Reporter, Ted Sarandos, le co-dirigeant de Netflix, a tenu un discours d'une clarté sans pareille à ses investisseurs.
Faire revenir les gens au cinéma n'est tout simplement pas notre business.
Fort de ce constat, l'homme d'affaires se réjouit du succès de la branche de la plateforme dévolue aux films. Plus que tout, il insiste sur la visée de l'entreprise, qui ne changera visiblement pas de sitôt.
Avoir du nouveau contenu conséquent et désirable pour nos abonnés, c'est ça qui offre de la valeur à notre travail.
En effet, le format réussit bien à la plateforme au logo rouge, forte de l'énorme succès de Pinocchio, version Guillermo Del Toro. Des projets de renom devraient permettre à Netflix de continuer sur sa lancée, avec notamment le prochain Fincher. Sarandos s'est même fendu d'un petit mot à l'égard des autres géants de la VOD. Il explique comprendre la "tentation" de mettre en parallèle Netflix avec Amazon ou Apple. Pour autant, une telle comparaison est à son sens fallacieuse, puisque leurs adversaires n'ont "tout simplement pas la même ampleur". Certes... Mais pour combien de temps encore ?