One Piece : voici comment l'auteur de cette intégrale du manga compte éviter toute attaque d'Eiichiro Oda et la Shueisha

26 septembre 2022 à 17h37 dans Mangas/Comics

Plus tôt dans le mois, nous vous présentions ONEPIECE, une oeuvre artistique un peu spéciale. Signée du français Ilan Manouach, elle regroupe l'intégrale du manga d'Eiichiro Oda. 21 540 pages au total, une oeuvre à 50 exemplaires en rupture de stock. Mais comment Manouach fait-il pour échapper aux représailles de la Shueisha, la maison d'édition du manga ? A en croire l'éditeur de l'intégrale, c'est la nuance qui fait toute la différence. 

One Piece : voici comment l

entre manga et oeuvre d'art, il n'y a qu'un pas

Alors que One Piece approche doucement, mais sûrement, de sa fin, un artiste français du nom de Ilan Manouach a décidé de créer une intégrale du manga un peu particulière, puisqu'elle est illisible. 21 540 pages supportées par un dos de plus de 80 centimètres, une oeuvre qui n'est pas faite pour la lecture. Ses propriétaires pourront tout de même se vanter d'avoir mis la main sur une oeuvre d'art, éditée à seulement 50 exemplaires. Un produit de collection rapidement tombé en rupture de stock, qui prouve que les fans de One Piece sont prêts à tout pour mettre la main sur des objets de collection en lien avec l'oeuvre d'Eiichiro Oda, même si cette intégrale est incomplète. 

Outre le fait que ce manga ne puisse pas être lu, cette intégrale ne concerne que les pages sorties à ce jour, One Piece n'étant pas terminé. Alors qu'une intégrale officielle devrait logiquement voir le jour une fois les dernières pages sorties, Manouach a profité de ce moment de flottement pour créer cette oeuvre particulière. Vendue à 1900 euros tout de même, cette intégrale a trouvé preneur. Les 50 exemplaires ont rapidement été vendus, reste à savoir si ces derniers trouveront le chemin des plateformes de seconde main. 

Malgré tout, comment se fait-il que Manouach, dont l'oeuvre est éditée par JBE, une maison d'édition française, échappe aux problèmes de droits d'auteur ? Contactée par The Guardian, JBE a d'ailleurs expliqué que ONEPIECE était une "sculpture illisible qui prend la forme d'un livre - le plus grand à ce jour en nombre de pages et en largeur de dos - qui matérialise l'écosystème de la diffusion en ligne de la bande dessinée". "ONEPIECE d'Ilan Manouach propose de faire évoluer la compréhension de la bande dessinée numérique d'un examen qualitatif des possibilités formelles de la bande dessinée numérique à une réévaluation quantitative de la 'bande dessinée comme Big Data'" continue JBE. 

La différence entre ONEPIECE et One Piece serait donc dans la nature même des deux oeuvres. L'une serait une sculpture adoptant la forme d'un livre, l'autre restant un manga. "Cette pièce porte sur le travail de Manouach autour des écosystèmes de la bande dessinée, ici en tant que sculpteur qui utilise la diffusion en ligne comme matériau source, sans lire de contenu protégé par le droit d'auteur" explique un porte-parole de la maison d'édition. Le média britannique s'est également intéressé au point de vue de la Shueisha, la maison d'édition japonaise officielle de One Piece

Interrogé, Keita Murano, membre de l'équipe chargée des droits internationaux chez Shueisha, a confirmé de son côté que sa société n'avait pas été consultée au sujet du livre de JBE. "Le produit que vous mentionnez n'est pas officiel. Nous ne l'avons pas autorisé. Notre licencié en France qui publie One Piece est l'éditeur Glénat" explique-t-il. Il semblerait que la Shueisha ne se soit pas encore penchée sur ce cas. Malgré tout, JBE semble déterminé à jouer la carte de l'oeuvre d'art pour éviter tout problème de droits d'auteur. Reste à savoir si la fine ligne entre les deux parviendra à faire la différence. 

Après un Master en Journalisme à l'IEJ, j'intègre définitivement la rédaction d'Hitek en 2017. Passionné de jeux vidéo, de nouvelles technologies, de science-fiction et de pancakes, je me complais à partager mes centres d'intérêts avec le plus grand nombre. Toujours partant pour un Jägerbomb en terrasse.

Articles de Guillaume Chagot
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Commentaires (8)
Si ça marche j'vais faire ça pour Naruto et Dragon Ball hein... Foutage de gueule...
photo de profil de Pouffl Par Pouffl, il y a 2 ans Répondre
"ONEPIECE d'Ilan Manouach propose de faire évoluer la compréhension de la bande dessinée numérique d'un examen qualitatif des possibilités formelles de la bande dessinée numérique à une réévaluation quantitative de la 'bande dessinée comme Big Data"

Magique, tout simplement. Mais dans cette période de fin d'abondance, un simple "pffffff" pour simuler l'air brassé aurait suffit!
photo de profil de Netsuko Par Netsuko, il y a 2 ans Répondre
Mais euh... donc ils ont récupéré tous les bouquins et les ont dupliqués (ou ont acheté 50 fois tous les tomes, et ont décollé les pages), assemblés, et hop 1900 € ?
C'est surtout cette partie là qui me semble sujet à poursuite.
photo de profil de Papy_Mougeot3 Par Papy_Mougeot3, il y a 2 ans Répondre
Euh il a bien acheté les tomes et il les a collé. Mais pour ma part, j'appelle cela de la revente. Mais surtout qu'il a utilisé les images de one piece sans payer des droits? Cet " artiste" utilise le travail de Monsieur Oda sans autorisation et l'édition JBE pense s'en sortir. C'est honteux. Si "l'artiste" se révèle être un fan du manga alors c'est honteux de sa part, il n'a pas d'honneur et ne respecte pas Monsieur Oda. Que font shueisha et Glénat?
photo de profil de Lolilo Par Lolilo, il y a 2 ans Répondre
Donc tu ne peux pas acheter un manga et le revendre ? ;)
Et sous prétexte que tu as re-dessiné la couverture, tu ne peux plus le vendre ?

C'est pareil pour tout ce que tu achètes, et on peut prendre des exemples encore plus flagrants si ça peut t'aider
photo de profil de Testemc Par Testemc, il y a 2 ans (en réponse à Lolilo) Répondre
Ah les j**s, ils sont toujours dans de sales escroqueries... Mais personne ne leur dit rien.
A voir le docu sur Magalie Berdah son entourage
photo de profil de DansTaRass Par DansTaRass, il y a 2 ans Répondre
"ONEPIECE d'Ilan Manouach propose de faire évoluer la compréhension de la bande dessinée numérique d'un examen qualitatif des possibilités formelles de la bande dessinée numérique à une réévaluation quantitative de la 'bande dessinée comme Big Data'"

Est-ce quelqu'un a compris quelque chose là dedans ?
Si oui, vous pourriez m'éclairer car je ne vois pas le rapport entre cette "oeuvre" matérielle et le numérique.
Si le postulat est: regarder ce gros bouquin de 21000 pages qui pèse le poids d'un ane mort, et bien vous pouvez l'avoir dans votre smartphone pour 0g c'est très capillotracté et à la limite de l'opportuniste supercherie, sinon je cherche encore...
photo de profil de falken06 Par falken06, il y a 2 ans Répondre
Carrément une escroquerie, cependant c'est la même avec les consoles last gen en ce moment..
photo de profil de Xze Par Xze, il y a 2 ans Répondre
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