Dragon Ball : les transformations ont tué la licence, voici pourquoi

À la fin de l'anime Dragon Ball Super, on avait fait un état des lieux de la licence en évoquant notamment le cas des transformations. Sept ans plus tard, il est temps de revenir sur ce sujet, car beaucoup de choses se sont passés depuis, et elles ne sont pas positives.

Ce qui a changé Dragon Ball à jamais

Cela peut paraître incroyable, mais il fut un temps où Dragon Ball n'avait pas besoin de transformations pour rendre épiques ses combats. Dans le manga, Goku se transforme en Super Saiyan sur Namek qu'au tome 27. Cela veut dire que pendant plus de la moitié de l'histoire, le protagoniste ne vainc ses adversaires que par la force de ses poings et de son entraînement. On peut cependant chipoter en disant qu'il se transforme bien en Oozaru lorsqu'il est enfant, mais cela n'arrive que deux fois, dont une fois en combat, et cela ne lui a pas permis de gagner. Et pour le Kaïoken, c'est plus une technique qu'une forme.

Les combats de Goku durant cette période, en particulier durant les Tenkaichi Budokai, sont quasiment tous exceptionnels. Ils mêlent chacun stratégies, arts martiaux et même quelque fois des pouvoirs. Est-ce qu'avec les nombreuses transformations de l'arc Namek on a perdu ça ? Et bien, oui et non. Il est clair que ce qui s'est passé sur cette planète a totalement changé Dragon Ball, à tel point que ce sont les transformations qui viennent le premier en tête lorsqu'on pense au manga. Pourtant, ce n'est qu'une continuité logique du développement des personnages. En prenant Goku comme exemple, celui-ci s'est entraîné pour ça et obtenir cette forme est aussi très symbolique, car c'est un moyen de faire un avec ses origines Saiyans. Tout est donc justifié, même si cela s'est perdu au cours du temps.

Le monde de Dragon Ball avec les transformations

Les conséquences de ce changement de direction par Dragon Ball se ressentent dans l'arc Cell. Que ce soit pour le méchant ou les héros, chacun a pour objectif d'obtenir plus de puissance, et cela passe essentiellement par les transformations. Ces dernières deviennent un élément clé de l'intrigue alors que ça n'avait jamais été le cas avant. C'est en particulier à ce moment qu'un fossé dans la Z-Team s'est creusé entre les Saiyans (auxquels on peut ajouter Piccolo) et les humains. Néanmoins, malgré cette course à la puissance, la tension était toujours palpable et les combats, même si moins stratégiques, étaient toujours aussi épiques. Toutefois, cet arc est devenu un modèle pour de nombreux autres par la suite, et notamment celui qui vient juste après.

Le Super Saiyan 3, la fusion potala, la fusion metamol, Gohan Ultime, Super Buu, Kid Buu... L'arc Buu a explosé le compteur niveau nouvelles formes. Akira Toriyama s'est presque auto-parodié en jouant avec la limite du supportable. Le mangaka a été assez malin pour justement ne pas dépasser cette ligne. Son coup de génie est qu'il a introduit le Super Saiyan 3 quasiment au début de l'arc et qu'il n'ira jamais au-delà pour son protagoniste. Le combat final en est la preuve car il n'est pas suffisant pour vaincre Buu, Goku devant s'en remettre au Genkidama et, en un sens, à la base. Malheureusement, en allant trop loin, Toriyama a amené la licence dans une direction que personne ne veut voir.

L'utilisation abusive des transformations dans DBS

DBGT, suite non-officielle de DBZ, a été plutôt calme niveau transformation en introduisant seulement le Super Saiyan 4, et en plus de façon très pertinente. Cependant, l'anime a lui aussi contribué à cette mode de toujours ajouter de nouvelles transformations, chose qui a été confirmée avec DBS. C'est avec cette série que Dragon Ball est devenu moqué pour ses nombreuses formes. Goku et Vegeta ont empilé les nouvelles apparences, au point que ça en devient presque ridicule. Au moins, il y avait un peu de sens à ça, mais ces derniers temps il n'y a même plus d'effort de fait pour les justifier.

L'origine du mal se trouve dans le film Dragon Ball Super : Super Hero et dans son adaptation en manga. Dans ceux-ci, Piccolo et Gohan obtiennent de nouvelles transformations gratuitement, en brisant d'ailleurs pour le Namek une des règles établies par l'anime. Cela est tout à fait contraire aux valeurs de Dragon Ball, lui qui prônait le courage, l'abnégation et le travail pour obtenir ce que l'on veut. Malheureusement, DAIMA a confirmé cette tendance en donnant le Super Saiyan 4 à Goku. Certes, le héros explique qu'il l'a obtenu grâce à l'entraînement, mais c'est une explication décevante et trop expéditive. Avec tout ça, on peut légitimement avoir peur pour la suite.

Les raisons pour lesquelles il y a autant de transformations

Les raisons qui font que les transformations sont trop présentes est que la Toei et Toyotaro pensent qu'elles permettent de maintenir la hype. Il est vrai que chaque nouvelle forme fait parler, toutefois il y a clairement un manque de compréhension entre le studio et les fans. Le Dragon Ball que ces derniers ont aimé n'est pas fait de cheveux multicolores, il est plus simple. En revanche, il faut aussi avouer qu'ils ont aussi une part de responsabilité dans la direction que prend Dragon Ball.

Dragon Ball est une des licences les plus rentables de l'histoire. Elle a rapporté depuis sa création pas moins de 30 milliards d'euros, et a fait naturellement de Toriyama un des mangakas les plus riches. La franchise rapporte donc beaucoup d'argent, et si c'est le cas c'est parce qu'on est nombreux à acheter ce qu'on nous vend. Animes, manga, figurines, jeux vidéo... Dragon Ball est partout. Ainsi, ajouter de nouvelles transformations permet d'avoir toujours du nouveau contenu et de toujours engranger des revenues. C'est un cercle vicieux dans lequel on se trouve, car par amour pour la licence, on se met consommer tout ce qu'on nous propose alors que ce n'est pas bien. Le problème, c'est que ceux qui la dirigent le savent bien et continueront jusqu'à ce qu'elle ne leur rapporte plus rien. Dragon Ball est donc toujours en vie, mais jusqu'à quand ?

Que pensez-vous des transformations dans Dragon Ball ? Dites-le nous dans l'espace commentaire.