La parenthèse anecdote : quand on traduit Hamlet sur Google Traduction
Il y a fort heureusement des métiers qu'on ne peut toujours pas confier aux soins de la technologie. Celui de traducteur en fait partie, et surtout quand il s'agit d'œuvres écrites en Anglais du XVIème siècle. C'est ainsi que s'est amusée Davina Sammarcelli, l'Indéprimeuse dont le livre décalé se nomme Jambonlaissé de Guillaume Remuepoire, alias "Hamlet" de William Shakespeare.
Démuni de sens et de logique
Cette histoire remémora sûrement à certains les dizaines d'heures à traduire des DM sur Reverso. Et si à l'époque vous ne remarquiez pas les absurdités de votre copie, sachez que traduire une feuille double en anglais sans prendre le soin de la relire donne une finalité particulièrement ratée. Sauf qu'ici on inverse l'ordre : on traduit de l'anglais au français avec un vocabulaire mêlant richesse et extravagance.
Ainsi, on s'amuse dans ce livre à retrouver des phrases surréalistes.
Par exemple, quand Hamlet entre deux tirades, semble oublier son texte : "Je suis folle, mais au nord-nord-ouest : quand le vent estuildensternJe sais que le sud, le faucon d’une égoïne. "
Ou bien, quand la traduction offre un nouveau sens particulièrement concis, comme avec le Roi : "Nous en doutons rien : cordialement adieu."
Un projet de longue date
Pourtant, comme l'explique son auteure, Jambonlaissé n'est pas une œuvre à lire, mais plutôt un concours de la phrase la plus atroce et tordue. Nul ne le décrit mieux qu'elle : "Ce livre ne mérite vraiment pas d’être lu […] Google Translate a bien des mérites, mais certes pas celui de rendre justice à William Shakespeare, quand bien même le géant de Mountain View et le génial créateur d’Hamlet partagent la même langue maternelle. Ce livre n’est pas à lire et pourtant vous allez adorer y découvrir aphorismes, poèmes ou saynètes saugrenues, et un peu partout des anglicismes."
Issue d'une famille d'imprimeurs étalés sur plusieurs générations, l'autoproclamée "Indéprimeuse" s'amuse à détourner les codes de la littérature. Elle met ainsi en avant des métiers parfois méconnus, comme les traducteurs ou ainsi, les imprimeurs. C'est pourquoi madame Sammarcelli a cherché à imprimer Nietzche en Comic Sans MS. Elle cherchait à savoir si la police allait décrédibiliser le texte, "la réponse est oui" explique t'elle.
Avez-vous d'autres idées loufoques à faire passer à l'Indéprimeuse ?
On comprend mieux pourquoi les poires Williams portent ce nom.
Les sans-ciel, ces cons, se comprennent !