Anime : ce rapport inquiétant sur l'évolution du secteur au Japon

13 janvier 2024 à 19h48 dans Dessins animés

Un peu plus tôt dans la semaine, nous vous avions partagé cette déclaration de Vincent Chansard, un animateur français qui a travaillé sur plusieurs anime très populaires, et qui expliquait pourquoi il ne voulait plus collaborer avec MAPPA, l'un des studios d'animation japonais les plus reconnus actuellement. Et alors que de plus en plus de témoignages mettent en lumière les dérives que l'on peut retrouver dans cette industrie qui est pourtant en plein essor, un récent rapport vient une nouvelle fois enfoncer le clou, allant même jusqu'à suggérer une intervention du gouvernement nippon afin de pallier cela. Explications.

Anime : ce rapport inquiétant sur l

une industrie au bord du gouffre ?

Cela fait quelque temps déjà que les anime gagnent en popularité, parvenant à séduire de plus en plus de personnes au fil des ans. De nombreux titres sont ainsi parvenus à se frayer une place dans le quotidien de millions de fans, certains faisant partie intégrante de la culture populaire contemporaine. Cela concerne autant certains classiques du genre, comme par exemple Dragon Ball, Naruto ou encore One Piece, mais également d'autres plus récents, à l'instar de Demon Slayer et Jujutsu Kaisen, pour ne citer qu'eux.

Une popularité grandissante qui permet donc à l'industrie de croître, les anime parvenant alors à s'exporter à l'international aussi bien qu'ils sont plébiscités dans leur pays d'origine, à savoir le Japon. Mais malgré cet essor incroyable qui est vecteur d'opportunités en tout genre, le secteur de l'animation nippone, également surnommé la "japanimation", fait actuellement face à une crise majeure. C'est en tout cas ce que nous dévoile le Japan Research Institue (JRI), dans un récent rapport intitulé "Situation actuelle et problèmes de l'industrie de l'animation au Japon".

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Comme relayé par nos confrères de chez Animehunch, plusieurs éléments problématiques ont ainsi été pointés du doigt par ce rapport. En premier lieu, on retrouve notamment le faible salaire alloué aux animateurs, entraînant ainsi un important taux de rotation chez les nouveaux arrivants. On apprend que 25 % d'entre eux quitte l'industrie au bout de 4 ans, tandis que 68 % des jeunes animateurs s'en vont après 8 ans.

L'autre problème mis en avant par le rapport concerne bien évidemment les conditions de travail, faisant ainsi écho aux différentes critiques à l'encontre du studio MAPPA. Le JRI révèle toutefois que depuis les 6 dernières années, le nombre d'heures travaillées auraient baissé, en partie grâce à certaines réformes. Cependant, cette réduction du nombre d'heures a également eu un effet négatif sur les employés, mettant alors plus de pression sur les productions des studios.

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Pourtant, le marché de l'anime n'a jamais été aussi important qu'aujourd'hui, surtout depuis la forte popularisation du genre à l'étranger. Le rapport estime que le marché de l'industrie de l'animation à l'international a été multiplié par 6 au cours des 10 dernières années. Mais pour répondre à cette demande, il faudrait donc faire en sorte de soutenir l'industrie, nécessitant ainsi une augmentation des capacités de production. Car comme l'explique le JRI, il existe une corrélation entre l'attrait d'un anime et la qualité de son animation. C'est donc pour cela qu'il est impératif d'améliorer autant la qualité que la quantité des ressources humaines dans le secteur.

Parmi les solutions proposées, le JRI estime donc qu'une intervention étatique est nécessaire. Ils ont alors suggéré de créer des syndicats pour les animateurs, afin d'assurer non seulement un salaire minimum décent, mais également des conditions de travail adéquates. L'autre point sur lequel le gouvernement japonais devrait intervenir est en lien avec direct avec les studios, et notamment sur les parts relatives aux propriétés intellectuelles.

logo jri

Car à ce jour, les studios ne perçoivent que 6 % des ventes globales à l'étranger sur les œuvres auxquelles ils participent, et 16 % pour les ventes nationales. Une situation qui est déséquilibrée selon le rapport, qui suggère que les studios devraient recevoir au moins 30 % des droits sur la franchise. Et lorsque l'on sait qu'il est très rare qu'un studio assure seul la totalité de la production d'un anime, on constate que les studios sous-traitants se retrouvant au bout de la chaîne sont bien souvent au bord du déficit.

Afin de soutenir l'industrie de l'animation nippone qui continue son expansion, le JRI estime donc que l'intervention du gouvernement japonais est nécessaire, afin d'un côté de répondre à une demande qui ne fait que croître, et de l'autre permettre d'améliorer les conditions de travail des acteurs d'un secteur dont l'avenir est plus que prometteur.

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Et pour continuer dans la même thématique et découvrir quels sont ces anime que les fans pourront découvrir sur Netflix en 2024, consultez notre précédent article sur le sujet, juste ici.

Tahar, jeune otaku dans l'âme, mes intérêts sont aussi éclectiques que mon parcours. Curieux de nature et ayant toujours eu un attrait pour l'écriture, j'espère pouvoir réussir à vous informer tout en vous divertissant.

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Commentaires (1)
68% c'est énorme quand même
photo de profil de Gunter Par Gunter, il y a 10 mois Répondre
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