Les jeux vidéo, un outil thérapeutique contre Parkinson

Il est vrai que dans certains cas les jeux vidéo rendent accrocs, violents, ou peuvent même tuer dans les cas les plus extrêmes. Mais les jeux vidéo peuvent également avoir des usages beaucoup plus sérieux, et certains hôpitaux les utilisent même comme outil thérapeutique.

En région parisienne, Sylvie fait partie d’un groupe test de dix malades de Parkinson âgés de 55 à 70 ans ayant déjà tout essayé pour réduire leurs troubles moteurs et cognitifs associés: médicaments, stimulation cérébrale par électrodes, kinothérapie... La solution la plus efficace pourrait bien être Toap Run, un serious game issu du projet REHAB e-NOVATION et conçu pour lutter contre cette maladie.

"J'ai repris un peu goût à la vie"

Pendant 45 minutes, Sylvie lève les bras, fait des fentes sur les côtés, fléchit les genoux. Tous ses gestes sont captés par une caméra infrarouge afin de faire bouger son personnage dans le jeu Toap Run, dans lequel il faut éviter des obstacles et attraper des pièces. Afin de varier les mouvements à effectuer, plusieurs niveaux sont proposés : une verte prairie, dans un wagon au fond d’une mine ou équipé d’un surf sur une rivière agitée.

"Physiquement c’est très dur, et il faut anticiper les mouvements", explique cette ancienne prof de gym de 60 ans. "J'étais assez réfractaire au début, mais désormais j'en vois les bienfaits tous les jours. J’ai plus de stabilité, je marche plus droit, et j’ai repris un peu goût à la vie", confie-t-elle.

Bien entendu, des essais cliniques sur plus de patients seront nécessaires pour confirmer les effets à long terme. Mais les premiers chiffres sont très encourageants puisque Toap Run permettrait de réduire les chutes d'une personne souffrant de Parkinson de 47%. Depuis quelques années, les éditeurs de jeux vidéo et les développeurs d’applications ont investi le domaine du bien-être physique. On risque de voir ce genre de jeux thérapeutiques se développer et c'est forcément une bonne chose.