Après Assassin's Creed Shadows, 15 chefs-d'oeuvre sur le Japon féodal

6 avril 2025 à 20h03 dans Cinéma

Depuis le 20 mars 2025, de nombreux joueurs arpentent le Japon de l'ère Sengoku grâce au jeu Assassin's Creed Shadows produit par Ubisoft. Pour prolonger le plaisir, voici quinze grandes oeuvres sur le Japon féodal et les samouraïs. Du cinéma japonais, des manga, des séries d'animation, des romans de fantasy britanniques, des jeux vidéo, des bandes-dessinées franco-belges, il y en a pour tous les goûts !

Après Assassin

#1 Les 7 Samouraïs, d'Akira Kurosawa (1954)

Les 7 Samouraïs

Véritable monument du cinéma japonais, Les 7 Samouraïs est le film le plus connu d'Akira Kurosawa. Racontant l'histoire de sept guerriers engagés par des villageois afin de chasser une bande de bandits qui les tyrannisent, cette fresque de 3h27 a définitivement imposé son réalisateur comme le roi du cinéma japonais. Loué aussi bien pour sa mise en scène que pour son casting - dans lequel on retrouve le grand Toshirō Mifune -, Les 7 Samouraïs est un parfait mélange entre action et humour. Le film, récompensé du Lion d'argent à la Mostra de Venise, a eu une influence considérable sur le cinéma hollywoodien. En 2024, à l'occasion de son soixante-dixième anniversaire, il a bénéficié d'une sortie en 4K, distribuée en France par The Jokers Films. 

#2 Tuer, de Kenji Misumi (1962)

Tuer

Moins connu qu'Akira Kurosawa ou Kenji Mizoguchi, le cinéaste Kenji Misumi demeure néanmoins un grand artisan du cinéma nippon, dont le public français a pu découvrir quatre chefs-d'oeuvre grâce à The Jokers Films qui a proposé un cycle composé de Zaotichi, le masseur aveugle (1962), Tuer (1962), Le Sabre (1964) et La Lame Diabolique (1965). Dans Tuer, le cinéaste adapte une nouvelle du romancier Renzaburō Shibata, racontant l'histoire d'un guerrier découvrant la sanglante vérité sur ses origines. Profondément misanthrope depuis sa capture et sa déportation en Mandchourie durant la Seconde Guerre Mondiale, Kenji Misumi développe un cinéma qui met en exergue les échecs de la voie du guerrier. 

#3 Lone Wolf & Cub, de Kazuo Koike et Gōseki Kojima (1970-1976)

Lone Wolf and Cub

Japon, XVIIème siècle. Ogami Ittō était un homme influent dans la cour du shōgun. Quand le clan Yagyū massacre son clan et assassine sa femme, il s'engage dans la voie du meifumado, "la voie des démons et des assassins". Un terme comme en cent, il devient un hors-la-loi. Accompagné de son jeune fils d'un an et animé par un profond désir de vengeance, Ogami Ittō va de massacre en massacre. Par l'universalité de ses thèmes, à commencer par la paternité et la vengeance, le manga Lone Wolf & Cub est devenu une référence pour de nombreux artistes, au point d'influencer l'écriture de The Mandalorian et de The Last of Us

#4 L'Habitant de l'Infini, de Hiroaki Samura (1993-2012) 

L

Prépublié dès 1993 dans les pages du magazine AfternoonL'Habitant de l'Infini est l'un des seinen les plus importants des années 1990. Il raconte l'histoire de Manji, un samouraï immortel qui arpente le Japon de l'ère Edo pour tuer 1000 scélérats, afin de racheter ses crimes. Lorsque la jeune Lin lui demande son aide afin de venger sa famille, Manji part en guerre contre l'école Ittō-Ryū. En plus de ses magnifiques dessins à l'encre de Chine, Hiroaki Samura force l'admiration avec une écriture qui mélange une dizaine de styles linguistiques différents. Plusieurs fois adapté en séries d'animation, L'Habitant de l'Infini a également le film Blade of the Immortal du célèbre réalisateur très prolifique Takashi Miike. Le film est disponible sur Netflix. 

#5 Princesse Mononoke, de Hayao Miyazaki (1997)

Princesse Mononoké

Si on a souvent parlé des influences très européennes de Hayao Miyazaki, le maître absolu du cinéma d'animation demeure un artiste japonais imprégné de l'histoire et de la culture de son pays. Dans Princesse Mononoké, que d'aucuns considèrent (à raison) comme son plus grand chef-d'oeuvre, le co-fondateur du studio Ghibli propose une fable écolo et pacifique se déroulant en pleine ère Muromachi. Certes, les samouraïs ne sont pas les personnages principaux du film, mais ils ont néanmoins une grande importance ; la pression militaire que le shōgun fait peser sur les forges de Dame Eboshi pousse cette dernière à davantage abîmer la forêt. Pacifiste convaincu, Hayao Miyazaki met sur le devant les victimes d'un système guerrier : les femmes, les malades, les minorités et la nature. Un chef-d'oeuvre absolu, qui rend hommage au cinéma d'Akira Kurosawa, et dont la richesse visuelle est sublimée par la musique de Joe Hisaishi. 

#6 Vagabond, de Takehiko Inoue (1998-...)

Vagabond

Après l'immense Slam Dunk, qui l'a consacré comme l'un des meilleurs dessinateurs de manga, Takehiko Inoue s'est surpassé avec Vagabond. Cette adaptation du roman Musashi d'Eiji Yoshikawa (édité en France sous titre La Pierre et le Sabre) raconte l'histoire du célèbre maître bushi Miyamoto Musashi. Après la bataille de Sekigahara, le jeune Shinmen Takezo est rejeté par les habitants de son village natal. Dans son errance, il décide de devenir Miyamoto Musashi, le plus grand samouraï du Japon. Ce récit d'initiation, plein de violence et de poésie, est sublimé par les dessins et les planches magnifiques de Takehiko Inoue. 

#7 Le Clan des Otori, de Lian Hearn (2002-2007)

Le Clan des Otori

Véritable monument de la fantasy historique d'inspiration nippone, Le Clan des Otori de l'écrivaine britannique Lian Hearn nous raconte les aventures de Takeo, un jeune garçon qui survit de justesse au massacre des siens grâce au sauvetage d'un seigneur du clan des Otori. Adopté par ce dernier, Takeo se retrouve à devoir survivre et trouver sa place dans un monde que la guerre entre les clans menace de précipiter dans le chaos. Ce cycle de cinq romans merveilleux doit faire l'objet d'une adaptation par Universal. On croise les doigts !

#8 Zatōichi, de Takeshi Kitano (2003)

Zatoichi

Principalement connu pour ses films de yakuzas dépressifs (Sonatine, Hana-bi), le grand Takeshi Kitano s'est quelques fois frotté au Japon féodal, notamment dans Kubi (2023). Dans Zatōichi, sorti vingt ans plus tôt et récompensé du Lion d'Argent à la Mostra de Venise, le réalisateur se réapproprie la figure du guerrier aveugle créé par Kan Shimozawa dans une nouvelle parue en 1961. Un sacré pari pour Big Takeshi, d'autant plus que le guerrier est déjà passé par les mains d'illustres cinéastes avant lui, à commencer par Kenji Misumi en 1962. Pour autant, Takeshi Kitano s'en tire merveilleusement bien, et signe un grand film, mêlant des scènes de combat au sabre spectaculaires avec un humour qui fait mouche à chaque fois. Un grand film !

#9 Samurai Champloo, de Shin'ichirō Watanabe (2004)

Samurai Champloo

Quand le génial créateur de Cowboy Bebop (1998) s'attaque au mythe du samouraï, ça donne l'une des meilleures séries d'animation des années 2000 : Samurai Champloo. Rendant hommage au chanbara et à la culture hip-hop, l'anime raconte l'histoire de la jeune Fuu qui cherche le samouraï qui sent le tournesol, accompagnée de l'impétueux vagabond Mugen et du stoïque ronin Jin, les deux meilleures lames du Japon. Brillant aussi bien par son écriture que par sa mise en scène, Samurai Champloo est l'un des chefs-d'oeuvre du grand Shin'ichirō Watanabe. D'ailleurs, si comme nous vous appréciez sa filmographie, sa dernière série Lazarus est sortie aujourd'hui. On vous en parle ici !

#10 Okko, de Hub (2005-2015)

Okko

Après avoir collaboré avec Luc Besson comme designer sur le film Le Cinquième Élément, Hub devient scénariste et dessinateur de bandes-dessinées. Dans Okko, il raconte l'histoire d'un rōnin et son groupe de chasseurs de démons, arpentant l'Empire du Pajan (Japan à l'envers), un Japon médiéval et fantastique. Inspiré par l'oeuvre de Hayao Miyazaki (Princesse Mononoké) et de l'oeuvre littéraire Eiji Yoshikawa, Okko est devenu une véritable référence pour les amateurs de Japon féodal et de BD franco-belge.

#11 Silence, de Martin Scorsese (2016)

Silence

Si certains spectateurs résument le cinéma de Martin Scorsese à ses films de gangsters, la religion occupe une large place dans le cinéma du légendaire metteur en scène américain. De plus, sa cinéphilie l'a poussé à s'intéresser au cinéma d'Akira Kurosawa, dont il est un grand admirateur et dont il a produit le film à sketches Rêves (1985) aux côtés de ses amis George Lucas et Steven Spielberg. En 2016, trois ans après le succès du Loup de Wall Street, dont la sortie récente sur Disney+ a provoqué un petit scandale, Martin Scorsese a enfin pu réaliser un film qui lui tenait très à coeur et sur lequel il travaillait depuis plus de vingt ans : l'adaptation du roman Silence de Shūsaku Endō. Racontant les persécutions qu'ont subies les catholiques sur l'archipel au XVIIème siècle, le film a été un véritable échec au box-office ; pourtant, il s'agit d'un des plus grands films du maître, qui maîtrise à la perfection son sujet. En plus d'être un grand film sur la foi, Silence explique les difficultés de l'implantation de la religion chrétienne au Japon. Un chef-d'oeuvre !

#12 Sekiro: Shadows Die Twice, de Hidetaka Miyazaki (2019)

Sekiro Shadows Die Twice

Développé par le studio japonais FromSoftware et réalisé par l'immense Hidetaka Miyazaki, à qui l'on doit entre autres la trilogie Dark Souls (2011-2016), Bloodborne (2015), Elden Ring (2022) et The Duskbloods (2026), qui sera une exclusivité Nintendo Switch 2 comme annoncé lors du Nintendo Direct du 2 avril 2025Sekiro: Shadows Die Twice est un jeu aussi passionnant que frustrant. Mêlant la figure du shinobi à des éléments fantastiques, Sekiro: Shadows Die Twice est un jeu redoutablement difficile. Pour autant, le système de résurrection permet d'appréhender différemment les difficultés. Le jeu bénéficie en outre d'une direction artistique de toute beauté, dans la droite lignée des précédentes productions de FromSoftware. La dimension verticale du jeu, avec l'utilisation du double saut et du grappin, semble avoir inspiré Elden Ring Nightreign, prévu pour mai 2025. On rappelle que Sekiro: Shadows Die Twice a été sacré Game of the Year 2019 par les Game Awards !

#13 Ghost of Tsushima, de Sucker Punch Productions (2020)

Ghost of Tsushima

En 1274, le Japon est en proie aux invasions mongoles. L'armée de Khotun Khan, cousin fictif de Kubilai Khan, accoste sur les côtes de Tsushima. Un samouraï, Jin Sakai, prend les armes pour défendre son île. Ce jeu d'action-aventure en monde ouvert, mêlant des séquences d'exploration, d'infiltration et de combat, est une superbe immersion dans l'histoire et la culture japonaises. Fortement influencé par les films d'Akira Kurosawa et par le manga Lone Wolf & Cub, le jeu Ghost of Tsushima a remporté un vif succès auprès du public et de la presse spécialisée, au point d'être sacré "Choix des Joueurs" aux Game Awards 2020. Prévu pour cette année 2025, Ghost of Yōtei (toujours développé par Sucker Punch) se déroulera trois cents ans après les événements du premier jeu. On a hâte ! 

#14 Blue Eye Samurai, d'Amber Noizumi et Michael Green (2023)

Blue Eye Samurai

Figurant parmi les meilleures séries originales Netflix, la série d'animation Blue Eye Samurai a été une véritable claque pour tous les spectateurs qui l'ont regardée. On y suit les aventures de Mizu, une métisse aux yeux bleus, qui cherchent à se venger des quatre Occidentaux résidant illégalement au Japon suite à la fermeture des frontières et dont l'un d'eux est son père. Ce chef-d'oeuvre brille par son écriture et par la qualité de son animation dirigée par le studio français Blue Spirit ; certaines séquences d'action nous ont impressionnés. On a hâte de découvrir la saison 2, dont la fenêtre de sortie a été dévoilée !

#15 Shōgun, de Rachel Kondo et Justin Marks (2024)

Shogun

Diffusée sur FX aux États-Unis et sur Disney+ à l'international, la série Shōgun est la deuxième adaptation du roman éponyme de James Clavell (1975), après la mini-série diffusée en 1980 et mettant en scène Toshirō Mifune et Richard Chamberlain. Librement inspiré de l'histoire vraie de William Adams, un navigateur anglais devenu samouraï, la série suit les conséquences dans le jeu de pouvoirs de l'arrivée du navigateur anglais et protestant John Blackthorne sur le territoire japonais. Comparée à sa sortie à Game of Thrones pour son ambition artistique, la série Shōgun bénéficie d'une direction artistique splendide et d'un casting très solide. Hiroyuki Sanada, Anna Sawai et Cosmo Jarvis livrent des interprétations exemplaires. Figurant parmi les plus gros succès de l'année 2024, la série Shōgun a été renouvelée pour une seconde saison, et ce alors qu'elle était arrivée là où se terminait le roman de Clavell. 

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Diplômée d'un master en philosophie, je suis une passionnée de culture (ciné, lecture, etc). J'aime également écrire pour partager mes coups de coeur et recommandations. Je suis aussi la fondatrice d'un média en ligne, appelé Cheminez.fr, autour des langues et des cultures, d'ici et d'ailleurs.

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Commentaires (1)
Vagabond est un chef-d'oeuvre absolu ^^
photo de profil de sophie Par sophie, il y a 22 heures Répondre
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