C'était une promesse de campagne d'Emmanuel Macron : interdire les téléphones portables dans les établissements scolaires. Il semblerait bien que le gouvernement veuille mettre en place cette mesure dès la rentrée prochaine comme l'a annoncé hier Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education Nationale. Mais la grande question reste de savoir comment faire pour pouvoir mettre en pratique cette mesure ?
Le ministre précise son idée
En effet, la volonté du ministre est clairement de protéger les élèves "de la dispersion occasionnée par les écrans et les téléphones" avec l'aide du personnel des établissements et des parents comme il l'avait annoncé en septembre dernier dans L'Express. Mais attention, l'interdiction ne concernera pas l'ensemble de l'établissement scolaire, mais uniquement dans les classes. Cela veut dire que les élèves seront toujours autorisés à entrer dans le collège et à utiliser leurs smartphones dans les couloirs, la cour de récréation ou encore à la cantine. En d'autres termes, les collégiens ne pourront plus rentrer dans la salle de cours avec leur téléphone sur eux. Sauf que cette mesure existe déjà. En effet, cette interdiction est prévue par la loi avec l'article L511-5 du code de l'éducation qui précise que l'utilisation d'un téléphone mobile est interdite pendant les activités d'enseignement aussi bien dans les écoles maternelles, primaires que dans les collèges. De plus, les règlements intérieurs des établissements régissent également cette utilisation. Jean-Michel Blanquer a tenu à réaffirmer cette volonté d'interdiction du téléphone portable en classe et de préciser que pour l'heure, les modalités n'en étaient qu'au stade de la réflexion.
Un champ d'action ultra réduit
La grande inconnue est de savoir de quelle manière le gouvernement va mettre en pratique cette interdiction. Si on pense tout de suite à l'utilisation de brouilleurs dans les salles de cours, on peut mettre une croix sur cette solution : ces dispositifs sont interdits. Effectivement, l'article L33-3-1 du code des postes et des communications électroniques stipule que les brouilleurs sont uniquement utilisés "pour les besoins de l'ordre public, de la défense et de la sécurité nationale ou du service public de la justice".
L'autre solution serait de faire appel à des détecteurs comme lors des examens pour repérer si un candidat communique avec l'extérieur. Mais là encore, est-ce vraiment la meilleure solution lors d'une journée de cours lambda ? Pas sûr : les enjeux ne sont pas aussi importants.
Par conséquent, le champ d'action du gouvernement paraît extrêmement réduit... La solution qui serait envisageable serait d'installer des casiers qui serviraient de consignes pour que les élèves y déposent les smartphones mais cela représenterait un coût important pour les établissements. Finalement, il y a de fortes chances pour que cette interdiction finisse à l'appréciation du professeur qui sanctionnera ou non un élève pris en flagrant délit d'envoyer un SMS ou de squatter une de ses applications pendant le cours.
Par Savi, il y a 6 ans :
Ça part d'une bonne intention mais très compliqué de pouvoir contrôler tout ça !
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