Peter Pan, Dumbo... Disney fait marche arrière sur ces films jugés offensants

En 2020, Disney avait pris des mesures concernant ses films jugés offensants, racistes et stéréotypés en introduisant une mise en garde à destination des spectateurs. Cinq ans plus tard, la firme aux grandes oreilles, suite à un changement de stratégie DEI (Diversité, Équité et Inclusion), vient de modifier cet avertissement, revenant à une ancienne formule.

Disney : une stratégie DEI en place depuis 2019

Suite à l'investiture de Donald Trump en tant que 47ᵉ président des États-Unis le 20 janvier 2025, Disney a modifié sa stratégie DEI. Comme le rapportent nos confrères de Variety, la clause de non-responsabilité qui s'affiche automatiquement avant certains vieux films d'animation jugés offensants, racistes et stéréotypés a été changée. En effet, depuis novembre 2019, la firme avait ajouté des avertissements de contenu à certains de ses classiques devenus au fil des ans sujets à controverse, notamment pour leurs représentations des Noirs, des Amérindiens ou des femmes. Le panneau précédant le film d'animation était alors "Ce programme est présenté tel qu'il a été créé à l'origine. Il peut contenir des représentations culturelles dépassées". Il a ensuite été changé en octobre 2020, pour une version beaucoup plus longue :

Ce programme comprend des représentations datées et/ou un traitement négatif des personnes ou des cultures. Ces stéréotypes étaient déplacés à l’époque et le sont encore aujourd’hui. Plutôt que de supprimer ce contenu, nous tenons à reconnaitre son influence néfaste afin de ne pas répéter les mêmes erreurs, d’engager le dialogue et de bâtir un avenir plus inclusif, tous ensemble. Disney s’engage à créer des histoires sur des thèmes inspirants et ambitieux qui reflètent la formidable diversité de la richesse culturelle et humaine à travers le monde. Pour en savoir plus sur l’impact des histoires dans la société, rendez-vous sur www.Disney.com/StoriesMatter.

Disney modifie sa stratégie DEI

This "casting couch" scene from TOY STORY 2 (1999) was quietly removed from the new 4K Ultra HD restoration of the film. I guess "Stinky Pete" (voiced by @KelseyGrammer) is the #HarveyWeinstein of the #ToyStory franchise. #MeToo #TimesUp pic.twitter.com/AwcAimamx5

— Adam Rackoff (@AdamRackoff) July 3, 2019

Cette année, Disney fait marche arrière en mettant fin à l'initiative Reimagine Tomorrow, qui permettait de mettre en lumière des histoires et des talents issus de communautés sous-représentées. Le studio reprend également une formulation proche de celle de 2019 pour ses avertissements. De "Ce programme comprend des représentations datées et/ou un traitement négatif des personnes ou des cultures", on peut désormais lire "Ce programme est présenté tel qu'il a été créé à l'origine et peut contenir des stéréotypes ou des représentations négatives". Cet avertissement de la plateforme de streaming concernant des oeuvres comme Dumbo dédouane la firme de certains stéréotypes qui l'avait pourtant poussée en 2021 à interdire aux enfants Aladdin, Les Aristochats et Peter Pan sur Disney+. Par ailleurs, au moment du lancement de la plateforme en 2019, des passages problématiques de Dumbo, Toy Story 2 ou La Belle et Le Clochard avaient été modifiés.

Les coupes en question concernaient notamment le corbeau Jim Crow et la chanson “When I See an Elephant Fly”, dans Dumbo, la séquence de Toy Story 2 où l’on voit Papi Pépite attraper la main d’une Barbie de manière suggestive avant de lui proposer un rôle dans son prochain film, ou la chanson des chats siamois de La Belle et le Clochard. Cette censure avait néanmoins été décriée par les spectateurs, qui ne reconnaissaient plus les classiques de leur enfance, et Disney avait alors opéré un virage avec ses avertissements préalables aux films. D'autres, comme le raciste Mélodie du Sud, sorti en 1946, ont été tout bonnement retirés du catalogue de la plateforme de streaming, et toute trace effacée des parcs d'attraction de la firme aux grandes oreilles. 

Alors que Disney s'engage pour toujours plus de diversité à l'écran, et notamment dans ses live-action, cette prise de position n'est pas du goût de tout le monde. Rachel Zegler a dû défendre sa couleur de peau après avoir été castée dans le rôle de Blanche-Neige, et le remake de La Petite Sirène avec une Ariel Noire a déclenché une grosse polémique suivie d'un box-office désastreux...