Disney : ce documentaire très gênant que le studio ne veut pas que vous voyiez
Kuzco, L'empereur mégalo est probablement le film Disney le plus particulier de la firme américaine. Et également le plus douloureux. Ce dernier a connu énormément de soucis de production, impliquant notamment des conditions de travail terribles. Il existe même un documentaire qui retrace dans les détails ce développement catastrophique. Et dès qu'il apparaît quelque part, Disney cherche immédiatement à le faire supprimer.
Disney : l'empereur mégalo ?
L'Histoire de Disney n'est pas forcément connue de tous, et l'entreprise apprécierait que certains passages restent sous silence. Elle est extrêmement riche et pleine de rebondissements au fil des années. Elle s'est construite sur de multiples tensions, de nombreux échecs et de surprenantes réussites, s'étalant sur plusieurs périodes. Celle qui nous intéresse aujourd'hui correspond au second déclin de Disney, sur la période allant de la fin des années 1990 à 2010, sous la présidence de Michael Eisner. Une période où les tensions entre la direction, l'équipe technique et le public sont au plus haut tandis que les finances sont au plus bas. Suite à de multiples semi-échecs commerciaux, Disney tente d'innover, et avec énormément de difficultés. Tous ces problèmes se concentrent en un point commun : le développement du film le plus controversé de l'animation américaine, Kuzco, l'empereur mégalo. Une débâcle monumentale immortalisée par le travail d'une femme, Trudie Styler (actrice, productrice, documentaliste et épouse du chanteur Sting) dans son documentaire intitulé The Sweatbox. Dans le contrat liant le chanteur à Disney pour la réalisation de la bande-son du film, Sting avait imposé que Trudie s'occupe de réaliser le making-of et qu'elle aurait par conséquent un droit de filmer sans restriction toutes les étapes de l'élaboration du film. Et elles ont été très, très douloureuses, ces étapes.
Vous ne connaissez peut-être pas The Sweatbox, et c'est normal, puisque Disney, encore aujourd'hui, fait tout pour tenter de faire disparaître le documentaire. Bien sûr, vous n'aurez aucun mal à en trouver une copie sur Internet en cherchant bien, mais il se fait régulièrement bannir et même à sa sortie, il n'a connu qu'une diffusion très limitée entre 2001 et 2002 pour des festivals. Aujourd'hui, il n'existe que de très rares versions du documentaire. La première, celle que Disney a été obligée d'honorer par contrat est évidemment épurée. Elle se trouve sur la première version DVD de Kuzco : l'Empereur Mégalo, mais la version complète n'a jamais été publiée et ne peut plus être trouvée en ligne. L'origine du titre, The Sweatbox, est plutôt évocatrice du problème. Il est à traduire par "boîte à sueur", le surnom donné aux petites salles de projection non climatisées où Walt Disney lui-même visionnait puis critiquait le travail de ses artistes dans les studios de Burbank. Un nom qui s'adapte très bien au calvaire qu'auront été les six années de développement de Kuzco : l'Empereur Mégalo, baptisé à l'époque "Production N°1331", puis "Kingdom", puis "Le Royaume du Soleil" pour changer totalement d'identité et adopter son nom définitif connu aujourd'hui.
The Sweatbox : quel patrimoine laisser derrière Disney ?
Dans le documentaire, vous pouvez assister à des discussions inédites sur le travail de Sting, sur les différents scripts envoyés et sur les échanges très, très tendus entre les différents membres de la production. Vous pouvez remarquer les méthodes de management très critiquables de Michael Eisner, PDG détesté de Disney à l'époque. Le documentaire montre les nombreuses difficultés, le stress et les déceptions que les équipes ont traversées lors des multiples réécritures et des retards de production. On peut même voir la réaction inédite du moment où Sting a été informé que ses chansons n'allaient plus être utilisées pour le film. Même si les problèmes de production chez Disney (et surtout ceux de Kuzco) sont aujourd'hui connus du grand public, c'est tout de même dommage que l'entreprise cherche toujours à bannir celui-ci. En 2021, Peter Schneider, ancien président de Walt Disney Animation Studios se disait déçu que cette chasse aux sorcières continue, en déclarant notamment : "Peu importe comment nous apparaissons dedans, bons ou mauvais. Je pense que c'est un film intéressant. Disney+ est en train de tout bouffer. Alors pourquoi ne pas le diffuser ?"
La presse était également mitigée au sujet du documentaire. Première en 2012 en parlait comme d'un documentaire "s'inscrivant dans cette série qui reviennent sur les amères années de la présidence Eisner, années fondatrices de l'empire Mickey". Chronique Disney lui donne 3/4 et estime que "son visionnage permet de mieux comprendre le processus de création chez Disney et de pointer les responsabilités de chacun même si l'opus est clairement à charge contre la direction de Disney de l'époque." Mouse Planet et Wade Samspon racontaient, eux, que "rarement des artistes ont été montrés de manière si évocatrice dans leur peur des exécutifs, ou des exécutifs montrés si ignorants de la bonne manière de travailler avec des artistes, de résoudre des problèmes et de comprendre ce que les publics veulent." De son côté, le site Film Freak Central rajoute que "tout bien pesé, ce n'est pas très subversif ou édifiant. Mais ne soyez pas surpris si Disney le supprime toujours." en lui confiant la note moyenne de 2/4. Encore aujourd'hui, l'empire Disney n'est pas redevenu un ange. L'entreprise a été l'une des principales cibles du mouvement de grève des acteurs, des scénaristes et surtout des équipes d'effets spéciaux. Ces derniers sont malheureusement habitués à travailler dans des conditions catastrophiques pour des projets Disney liés à Marvel. Même son de cloche chez Pixar, où l'entreprise a récemment haussé le ton, demandant à Disney d'arrêter d'imposer ses idées et de les laisser écrire les personnages comme ils le souhaitaient. Si vous le souhaitez, quelques extraits du documentaire sont disponibles sur Youtube, comme dans le storytelling de la chaîne C'est pas Mal.
A tel point qu'on peut la retrouver aisément
"mais la version complète n'a jamais été publiée et ne peut plus être trouvée en ligne"
Réfléchissez, si elle ne "peut PLUS être trouvée en ligne", alors qu'elle n'a jamais été publiée, ça n'a aucun sens, car ça veut dire qu'elle a été dispo en ligne, alors qu'elle n'a jamais été publiée...
C'est ça qui arrive quand on ne sait pas traduire de l'anglais puisque votre source est la suivante :
"The Sweatbox has never been released and can’t be found online."
Même google trad aurait mieux traduit