Harry Potter : et si Harry avait été possédé par le journal de Jedusor ?
Dans Harry Potter, le jeune héros fait, tout du long, face à un ennemi ô combien puissant, à savoir Tom Jedusor. En effet, comme l'annonce la prophétie de Sibylle Trelawney, "aucun d'eux ne peut vivre tant que l'autre survit". Une affirmation aux lourdes conséquences, qui pousse Voldemort à tenter par plusieurs moyens de triompher de son rival.
Une sombre affaire de possession
Au cours du second long-métrage de la franchise fantastique, le fils de James et Lily découvre un journal pour le moins particulier. En effet, le carnet se trouve, au début du film, entre les mains de Lucius Malefoy. Ce dernier le glisse, sans que personne ne s'en rende compte, dans les affaires de la toute jeune Ginny, cadette du meilleur ami de Harry. Très vite, la malheureuse tombe sous l'emprise de l'objet - qui n'est autre qu'un horcruxe - et ouvre sous son joug la mystérieuse Chambre des Secrets, éveillant le Basilic par la même occasion. Au cours de l'intrigue, la nouvelle élève de Poudlard cherche à se défaire de l'objet... Seulement, c'est l'Élu qui le récupère !
Le film montre bien la fascination de Harry à l'égard du journal, mais cette dernière est beaucoup plus développée dans le roman. On peut notamment lire que, à peine le carnet dans ses mains, il s'y sent connecté - sans pouvoir expliquer le pourquoi du comment. Plus encore, une fois qu'il apprend le nom de son propriétaire, Harry est pris d'une étrange impression : s'il est certain de ne l'avoir jamais entendu auparavant, le patronyme évoque néanmoins quelque chose dans son esprit, comme si l'auteur était "un ami d'enfance à demi oublié". Au cours de ses échanges manuscrits avec Jedusor, le sorcier à lunettes découvre, à travers un souvenir de ce dernier, qu'il a accusé Hagrid d'avoir ouvert la Chambre. Malgré son amitié pour le garde-chasse, Harry est convaincu que l'ancien étudiant n'avait d'autre choix, du moins s'il ne voulait pas retourner dans un orphelinat moldu, conséquence d'une potentielle fermeture de l'école. Dans les pages du livre, J. K. Rowling appuie la connexion entre les deux personnages en indiquant que "à présent, Harry savait exactement ce qu'il [Tom Jedusor] avait ressenti"...
Le pire a été évité
Vous l'aurez compris, le second tome de la saga développe en profondeur l'obsession croissante de Harry à l'égard du journal de Jedusor. Une perspective ô combien dangereuse puisque, si les héros l'ignorent encore, on apprend dans la suite que les horcruxes peuvent aisément posséder ceux qui s'en approchent de trop près, émotionnellement parlant. C'est exactement ce qui arrive au personnage principal : on peut donc estimer que, si Harry avait conservé le journal, ce dernier aurait pu bel et bien le soumettre à sa volonté, et, dans le pire des cas, transformer l'adolescent en avatar de Voldemort. Une terrible perspective, qui aurait donc occasionné une fin aussi prématurée que tragique à sa périlleuse quête ! Si l'on part de ce postulat, on peut ainsi imaginer le pire : soumis à la noirceur de l'âme de son ennemi, l'élève de Gryffondor aurait alors été capable de s'en prendre à la célèbre école de magie, notamment en aidant les mangemorts à investir les lieux. Aussi, la possession aurait pu le pousser à attenter à la vie de son directeur bien-aimé. On sait bien que le Seigneur des Ténèbres respecte et craint la puissance de Dumbledore. Imaginez sa joie à l'idée de tuer son opposant, de surcroît sous les traits de Harry... Dans une telle configuration, les amis et proches de ce dernier n'auraient pas été plus à l'abri. Voldemort aurait donc fait d'une pierre deux coups : récupérer un corps viable, et, qui plus est, celui du garçon qui a survécu.
Le fait que Ginny vole l'objet à Harry est donc d'une importance considérable, mais, surtout, cet acte a contrecarré les plans du Seigneur des Ténèbres. En effet, une fois dans la Chambre des Secrets, il confie avoir enragé en constatant que la sœur de Ron avait récupéré son bien. Ce retournement de situation l'a donc forcé à modifier son dessein : dès lors, il a décidé d'attirer son ennemi dans la Chambre en se servant de la pauvre Ginny ! Somme toute, cette dernière a potentiellement sauvé la vie de Harry car rien ne dit que, en dépit du pouvoir de l'amour, il aurait résisté à la perfide persuasion de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom...