Ikea : l'enseigne suédoise devant la justice pour espionnage
Le géant de l'ameublement suédois semble adorer particulièrement James Bond si l'on en croit les soupçons qui le concerne. En effet, Ikea se retrouve aujourd'hui au tribunal pour avoir espionné ses salariés ainsi que certains clients. Un véritable réseau d'espionnage aurait été mis en place par la direction de l'enseigne. Le procès débute ce lundi et doit durer jusqu'à début avril. On pourrait croire qu'il s'agit d'un film d'espionnage mais ça se passe en France et chez Ikea !
Quand Ikea se la joue James Bond
En 2012, dans le magasin de la marque situé à Franconville, des salariés découvrent totalement par hasard un ordinateur sur lequel ils peuvent voir que des dizaines de documents les concernant sont stockés. Ils y trouvent des casiers judiciaires, des fiches sur leurs situations familiales ou médicales... Tout est passé au crible. Un responsable syndical a même fait l'objet d'une enquête qui se doit d'être "discrète et complète" suite à une grève organisée deux ans plus tôt. Depuis, l'homme est la cible de toutes les attentions de la direction.
Une enquête qui est confiée à une société de sécurité privée qui a rédigé un rapport sur le syndicaliste le présentant comme déséquilibré et accro à la cocaïne. La société imagine aussi faire infiltrer de faux salariés dans les réunions syndicales ou de manipuler sa compagne pour renverser "l'adversaire", le surnom qui lui est donné dans ce document de 55 pages.
Des dérives dans plusieurs magasins
On peut imaginer que ces pratiques ne concernent qu'un seul magasin sauf qu'au cours de l'enquête, on découvre que ce n'est pas le cas. Dans un autre magasin, dans le Val de Marne cette fois, la direction n'hésite pas à contacter Facebook et Google afin d'obtenir les identifiants et adresse mail d'un autre syndicaliste. Et ces dérives ne se limitent pas uniquement aux salariés qui font face à la direction. Ikea espionnerait aussi des clients avec qui l'enseigne est en litige.
Au total, une quinzaine de personnes chez Ikea vont être jugées au cours d'un procès dans lequel on va chercher à comprendre les raisons et l'organisation de ce système d'espionnage titanesque. Au cours de la procédure, la majorité des cadres de l'entreprise ont nié en bloc, mais l'un d'entre aurait déclaré au juge d'instruction que ces pratiques pour rechercher les éventuels antécédents judiciaires sur les nouveaux salariés avaient été imposées par la direction de la branche française d'Ikea. Selon les dires de ce cadre, la direction était consciente des risques et aurait déclaré "que le jeu en valait la chandelle". Tous les cadres affirment que ce système d'espionnage était une démarche personnelle de la part du directeur et ce, même si des documents prouvent qu'ils y auraient pris part.
Le procès s'ouvre donc ce lundi et se poursuivra jusqu'au 2 avril prochain. Il devrait faire le point sur les rôles de chacun dans ce système. Les accusés encours jusqu'à cinq ans de prison.
Que sa sois pour les employer ou les client c'est un scandale, a aucun moment une entreprise doit en savoir plus sur la vie privée de leur employer ou client. Autant le casier judiciaire tu a différente catégorie qu'une entreprise peux te demander avant l'embauche, mais pour le client non, ils n'ont aucun droit la dessus.