D'après un récent sondage que nous avons mené sur internet, une majorité d'entre vous semble être davantage attirée par la noirceur que par la lumière. Comment se fait-il que le Mal, la désolation, le monstrueux, le vice, nous attirent-ils autant ? Nous vous proposons de découvrir de quel côté de la Force vous penchez, et ce que cela veut dire de vous.
La question posée sur Facebook
Dans un post en date du 9 novembre 2020 publiée sur la page Facebook Trolls de Geek, nous vous proposions de répondre à la question suivante : préférez-vous être un Jedi ou un Sith ? Vous avez été très nombreux à participer à ce sondage, environ 10 000, et le résultat est sans appel : parmi les votants qui n'ont pas répondu de façon neutre, 5 300 d'entre vous préféraient être un Sith, alors que 3 100 d'entre vous seulement préféraient être un Jedi, un résultat pour le moins inattendu (sommes-nous donc trop naïfs ?).
Nous avons enquêté sur le sujet afin de comprendre quelles étaient les motivations de ceux qui préféraient rejoindre le côté obscur de la Force, et nous vous proposons quelques explications à ce sujet.
Les réponses données sur les forums spécialisés
Cette question a été posée avant nous sur bon nombre de forums spécialisés, ou dédiés aux fans de l'univers Star Wars. Là encore, sur la grande majorité des forums, les internautes répondent en masse qu'ils préférerent incarner un Seigneur Sith plutôt qu'un Chevalier Jedi. Quelles sont les raisons avancées ? Nous les avons regroupées dans trois grandes catégories :
- Un Sith est classe/stylé : les Sith font vibrer les internautes, c'est désormais officiel. À l'inverse, les internautes ont tendance à juger que les Jedi manquent parfois de charisme, et sont parfois candides, presque naïfs. "Un sith se libère simplement des chaînes qui l'entourent !", clame l'un d'entre eux.
- Un Sith a davantage de pouvoirs.
- Les Sith sont au service d'eux-mêmes : il est vrai qu'à l'inverse, les Jedi sont au service d'autrui.
Si l'on devait faire un rapide résumé des motivations de ceux qui choisiraient le camp des Sith, ces derniers trouvent que les Sith ont tendance à être mystérieux, impressionnants, voire même terrifiants, là où les Jedi manquent parfois de charisme. Leur côté individuel les amènent à être plus extravagants (et donc, plus attrayants). Ils tiennent, de plus, à leur honneur ainsi qu'à leur réputation. Un Jedi à l'inverse se fait plus discret (mais n'en est pas moins doué ou puissant) selon les avis recueillis.
Une explication à ce phénomène
Comment expliquer cette attraction pour le côté obscur ? Une information publiée sur le site Fabula (spécialisé dans la recherche en littérature) nous permet de mieux comprendre les questions que l'on se pose lorsque l'on "choisit son camp" entre le bien et le mal :
Traditionnellement, on considère que le « méchant » correspond au faire valoir du héros. L'opposition entre ces deux personnages crée une véritable dynamique narrative qui engendre le suspense et la curiosité. Toutefois, le lecteur (ou ici le spectateur) choisit son camp. (...) Le lecteur (ou les spectateur) est amené à prendre une certaine distance avec ce qu'il avait pu considérer comme un modèle ou un contre-modèle. Derrière le masque du « méchant » se cacherait-il un héros incarnant des valeurs positives ? À l'inverse, un personnage ressenti comme inoffensif et rassurant, pourrait-il se révéler dangereux, déloyal et malfaisant ?
Le méchant, comme nous l'explique le texte présenté ci-dessus, n'est pas toujours celui qu'on croit. Lorsqu'il faut choisir un camp, on s'interroge sur les réelles motivations de chacun. Qui plus est, choisir le méchant est un moyen de rencontrer "l'autre" qui est en nous, et que nous avons parfois peur de rencontrer, de laisser sortir.
Ces questions ne datent pas d'aujourd'hui. Le Mal avec un grand "M" a toujours été une thématique très inspirante pour les scénaristes, comme pour les auteurs. En France, comme dans d'autres pays, les exemples ne manquent pas. Nous pourrions citer Victor Hugo, qui a travaillé sur le Monstrueux avec Notre-Dame de Paris, L'Homme qui rit ou encore Les Travailleurs de la Mer, Le Comte de Lautréamont, qui a créé Les Chants de Maldoror (qui retrace les péripéties d'un monstre parfait), ou encore Le Marquis de Sade, qui a poussé le vice plus loin que tout le monde, en créant, entre autre, Les Cent Vingt Journées de Sodome, que beaucoup de lecteurs aguerris ne parviennent même pas à finir de lire, tant la monstruosité y est poussée à son paroxysme. De même, les exemples concernant les jeux vidéo ne manquent pas. Nous y avions d'ailleurs consacré un précédent article.
Revenons à nos moutons cependant. Comme nous avons pu le lire ci-dessus, certains internautes jugent que les Sith transgressent les codes préétablis, et cela plaît, surtout dans notre pays, qui a une grande culture en matière de révolutions. La transgression des codes plaît surtout à une tranche d'âge située en-dessous de 35 ans, semble-t-il. Ronan Chastellier, sociologue et auteur du livre Essai sur la frugalité contemporaine, explique en effet :
Les plus de 35 ans sont généralement les porteurs de tendances et apprécient la complexité, le côté ambigu, une certaine profondeur psychologique et le "dark side" des personnages de méchants. On envisagerait presque le “gentillet” comme ennuyeux, lisse, mou, manquant de dynamisme ou d’aspérité avec un côté un peu plat.
Vous savez désormais pourquoi le côté obscur vous attire généralement, et pourquoi il pourrait être tentant de rejoindre les Sith... Pour une journée du moins.
Par Magdalena, il y a 3 ans :
J'avais moi-même voté pour être sith, c'est sympa de revenir dessus ^^
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