Star Wars et Le Seigneur des Anneaux font cette erreur selon cette spécialiste
Une figure de l'animation japonaise révèle qu'en choisissant de se tourner vers cette technique, les grosses franchises hollywoodiennes la dénaturent.
Le Seigneur des Anneaux et Star Wars feraient du mal à l'animation japonaise
Quel est le point commun entre Le Seigneur des Anneaux, Star Wars ou Spider-Man ? Au-delà d'être les franchises les plus lucratives du cinéma, elles ont toutes été adaptées sous le prisme de l'animation japonaise. L'année dernière, La Guerre des Rohirrim était adaptée par la branche animation de Warner Bros. (en partenariat avec Weta Workshop et New Line Cinema). Depuis 2021, Star Wars joue sur l'animation japonaise pour sa série de courts-métrages Star Wars Visions. Sony a de son côté fait un partenariat avec Wit Studio (L'Attaque des Titans, Vinland Saga) pour développer deux films Spider-Man afin de mettre en avant le personnage de Miles Morales.
Ces déclinaisons ont donc le vent en poupe, et sont une grosse tendance à Hollywood. Mais pourquoi ? Selon Mie Onishi, conseillère internationale du studio CoMix Wave Films et sa présidente et co-fondatrice Noritaka Kawaguchi, cette recrudescence de propositions artistiques n'est pas saine. Pire, elles dénaturent complètement le genre.
"L'animation japonaise n'est pas un genre"
Au média Animecorner, les deux femmes, dont le studio a été à l'origine des excellents films d'animation Your Name ou Suzume, ont partagé leurs craintes. "Ces derniers temps, lorsque je parle aux producteurs hollywoodiens, ils me demandent : 'vous ne pouvez pas faire ça en anime ?'. En fait derrière ces questions, se cache : 'c'est pas cher si c'est un anime'. C'est une vision qui m'agace profondément. Ce n'est pas une bonne idée de tout animer. L'anime est une méthode, pas un genre."
Comprendre derrière cette phrase, l'animation japonaise a ses propres codes, ses règles et une technique qui ne fonctionnent pas avec n'importe quelle franchise occidentale. En outre, un bon scénario n'est pas gage de réussite. Nous l'avons vu avec La Guerre des Rohirrim. Le film dont l'univers s'inspire de l'Europe Médiévale arborait un style visuel oriental, pour un rendu très déroutant, en plus de porter un rythme narratif très différent des productions d'animations japonaises.
L'inflation, les salaires des acteurs, l'explosion des budgets de production ont sans doute été un facteur décisif dans le choix des gros studios de se tourner vers l'animation japonaise. Sans acteurs et actrices à rémunérer, sans voyage à effectuer parfois aux quatre coins du monde et sans plateaux de tournage grandiloquents, la tentation reste grande.