L’avocat du Diable : les podcasts sur Youtube sont-ils morts ?

La question peut paraître dénuée de sens quand ceux-ci accumulent plusieurs millions de vues chaque jour, pourtant, elle est tout à fait légitime. Exploités jusqu’à la racine, les podcasts sont aujourd’hui contrôlés par une minorité aux moyens financiers étouffants pour un jeune vidéaste. Des barrières à l’entrée difficiles à assumer, des sujets qui tournent en rond, y-a-t’il un véritable avenir dans le podcast ?

Surexploitation visuelle

Au début des années 2010, les podcasts débarquent en France et inondent très vite YouTube. Les plus connus sont Cyprien, Norman et Mister V qui ont saisi l’occasion au bon moment. Il faut dire que le concept est simpliste : une caméra, quelques notions de montage vidéo, mais surtout une bonne dose d’humour. En quelques mois, le modèle progresse de manière fulgurante et ces néo-humoristes se retrouvent à évoquer leurs soucis quotidiens devant des millions de personnes. Très vite, le concept, alléchant, est copié par des centaines de vidéastes, plus ou moins préparés qui cherchent à tirer profit de la hype engendré. Ils sont quelques-uns à s’extirper de la masse et ainsi asseoir leur notoriété, mais aussi de nombreux autres à se casser les dents.

De l’innovation et de l’envie

Selon les youtubeurs eux-mêmes, pour réussir sur la plateforme, il faut de la motivation et de la créativité. Mais comment se montrer créatif quand des milliers de personnes essayent la même chose que vous ? En vérité, c’est cette petite touche fantaisiste qui fait marcher, c’est pourquoi il est nécessaire de plier les codes du podcast à sa guise, et non l’inverse. Une nouvelle vague de podcasteurs émerge alors, portés par des thèmes divers et variés, mais surtout, éloignés de l’humour. Cinéma, musique, culture, chaque personne apporte sa patte tout en soignant son rendu.

En fait, le secteur humoristique est saturé, et trop peu de nouveaux venus s’en rendent compte. A l’heure où les youtubeurs majoritaires s’appuient sur des budgets importants et un matériel professionnel pour concevoir leurs vidéos, la distinction est impossible. Evidemment, le business reste alléchant, que ce soit pour le simple plaisir ou pour viser plus haut. Mais même avec des moyens importants, en partant de zéro, sans concept original, la tentative est vouée à l’échec.

Un cartel bien huilé

Au final, ils sont une petite vingtaine à jouer des épaules dans un secteur très restreint. Tous n’apportent que très peu de valeur ajoutée, mais consolident leur notoriété sur de fortes personnalités. Cyprien et Norman par exemple, ont une identité propre et un univers qui facilite la création de nouvelles vidéos. Force est de constater que ceux-ci se tournent tout de même vers de nouveaux formats de vidéos plus prolifiques et plus novateurs. C’est un virage que suivent globalement la majorité des podcasteurs qui ont fait le tour du sujet.

S’il est désormais impossible d’exploiter un concept sur représenté et que les podcasteurs eux-mêmes se tournent vers d’autres projets, est-ce que le podcast est voué à disparaître ? Qu'en pensez-vous ?