Ghibli : le réalisateur du Garçon et la Bête tacle violemment Hayao Miyazaki, ses fans réagissent
Alors qu'il présentait son nouveau long-métrage au Festival de Cannes, le réalisateur Mamoru Hosoda s'est montré particulièrement incisif à l'égard de Hayao Miyazaki. Une réflexion qui a profondément énervé les fans du maître de l'animation japonaise.
Des accusations non fondées
Depuis La Traversée du Temps en 2006, Mamoro Hosoda compte parmi les réalisateurs les plus appréciés de sa génération. En quelques films à peine, dont Ame & Yuki : Les Enfants Loups et Le Garçon et la Bête, le cinéaste a su imposer sa patte, son univers graphique et poétique. Fort de cette renommée, son nouveau long-métrage, Belle, présenté il y a quelques jours au Festival de Cannes, est très attendu par les amateurs de cinéma d'animation japonaise.
Malgré l'attente que suscite son nouveau long-métrage, Mamoru Hosoda fait aujourd'hui l'actualité pour des déclarations très sévères à l'encontre de Hayao Miyazaki, lors de la promotion du film.
Il y a un grand maître de l'animation qui prend toujours une fille pour héroïne. Et pour être franc, je pense qu'il le fait parce qu'il n'a aucune confiance en tant qu'homme. [...] Cette vénération pour les jeunes femmes me dérange vraiment, très peu pour moi !
Critiquant "la vénération" du réalisateur de Princesse Mononoké et du Voyage de Chihiro "pour les jeunes femmes", le cinéaste pointe une constante du cinéma de Hayao Miyazaki. Il est vrai que le co-fondateur du studio Ghibli met régulièrement des personnages féminins au coeur de ses récits, hormis dans Le Château de Cagliostro, Porco Rosso, Princesse Mononoké (dans lequel Ashitaka partage l'affiche avec San) et Le Vent se lève.
Ce que critique Mamoru Hosoda n'est pas tant la présence de personnages féminins placés au coeur des récits de Miyazaki, que leur sacralisation. Cependant, cette accusation nous apparaît assez erronée. En effet, si les personnages féminins de Hayao Miyazaki sont toujours forts, ils ne sont pas dénoués d'ambivalence. Des personnages tels que la Princesse Kushana dans Nausicaa de la Vallée du Vent, Dame Eboshi dans Princesse Mononoké, les sorcières Yubaba et Zeniba dans Le Voyage de Chihiro ou encore La Sorcière des Landes et Madame Suliman dans Le Château ambulant sont de parfaits contre-points aux personnages de Nausicaa, San, Chihiro et Sophie.
Par ailleurs, expliquer la passion de Hayao Miyazaki pour les personnages féminins par un manque de confiance en tant qu'homme nous apparaît assez absurde, et ce pour plusieurs raisons. Si Hayao Miyazaki a déjà déclaré qu'il préférait effectivement les personnages féminins, rappelons que son oeuvre est également peuplée de personnages masculins forts. On songe bien évidemment à Ashitaka (dans Princesse Mononoké), Hauru dans Le Château ambulant, Haku dans Le Voyage de Chihiro, Asbel dans Nausicaa de la Vallée du Vent, Pazu dans Le Château dans le ciel ou encore Marco dans Porco Rosso.
Ensuite, rappelons l'importance qu'a eue la mère de Hayao Miyazaki dans la construction de ce dernier. A la fois intelligente, droite et stricte, elle est aux yeux du cinéaste une personne particulièrement forte, et de nombreux personnages de sa filmographie rappellent son image. De Yasuko Kusakabe, la mère de Satsuki et Mei, dans Mon voisin Totoro à Dora, la pirate de l'air, dans Le Château dans le ciel, en passant Nahoko Satomi, la femme de Jiro Horikoshi, dans Le vent se lève, le réalisateur passe son temps à rendre hommage à sa mère.
Quoi qu'il en soit, les déclarations de Mamoru Hosoda ont profondément énervé les fans de Hayao Miyazaki, qui ont tout de suite réagi sur les réseaux sociaux.
Donc, il démarre sur le fait que les jeunes femmes sont sous-estimées au Japon, et donc mériteraient plus de représentation...
— Anthony D (@lecrivaillon) July 18, 2021
Et il vient tacler Miyazaki justement parce qu'il met en scène des jeunes filles/femmes ?
Mec, t'as décidé d'envoyer chier la cohérence, en fait ? https://t.co/9Piz8tv6kd
Miyazaki pour regagner son honneur est obligé de lui briser sa mère maintenant https://t.co/qO8XgPD9G5
— Yass (@Yassanding) July 18, 2021
Si là où il veut en venir, c'est que des femmes aux caractères pures, sans failles ou ou sans évolution ne sont pas intéressantes, je suis assez d'accord. Par contre, à quel moment Miyazaki a fait ça ? https://t.co/vRah4DD4Um
— Heisenberg the G.O.A.T. #FinishInfinityTrain (@WhiteWalter2008) July 18, 2021
Le bougre se plaint de la façon sont dépeint les femmes dans beaucoup d’œuvre manga/anime, ce que je peut comprendre, mais la personne qu'il choisit de tacler c'est ... Miyazaki. Il pouvait vraiment pas faire pire choix de comparaison https://t.co/OTsPtONHaz
— Clownlink (@Clownlinkk) July 18, 2021
Quel fils de pute j'ai la haine comment ça tu parles mal de Miyazaki-sama ? https://t.co/c9ydWyr1AA
— \ud83e\udd4a Black Ippo \u2b50 (@EstahSchtobah) July 18, 2021
Wait, what ? Il a vraiment dit ça ?
— Juиe WσиdeÑlaиd \ud83c\udf3a (@June_2703) July 18, 2021
Mais quel culot x1000.
Et le second tweet avec l'image de la femme/sacralisation est complètement c*n. Beaucoup d'héroïnes de Miyazaki sont loin des clichés japonais sur la femme but...\ud83d\ude01 https://t.co/uC3Ejnz0sF
TAGAZOK
Bizarrement chez Miyazaki les antagonistes féminines sont mieux écrites. Elle commencent sur de mauvaises bases et régulièrement le scénar les faits se remettre en question.
Au moins, il les met en avant, certes, mais je comprend que voir encore un japonais qui met en avant de JEUNES filles ça puisse finir par déranger.
Après, effectivement il fait un peu l'impasse sur les personnages masculins. Princesse mononoke on oublis souvent que c'est Ashitaka le personnage principal...
Regardez Seirei no Moribito, c'pas Miyazaki mais ça réconcilie tout le monde avec l'animation japonaise.
-1 pour Hosoda
Dans tout les cas je ne partage pas forcément l'avis qui est dénoncer ici, je trouve comme je le disais qu'Ashitaka était un excellent personnage principal, qu'à mes yeux San n'as absolument pas éclipser lors du film. C'étais même très équilibrer, l'interet entre les deux personnages.
Je crois que c'est ptet plus un fond d'exaspération, pour quelqu'un qui peine peut être a faire les personnages féminins qu'il voudrait vraiment faire, de peur d'être ranger dans la case caricaturale mais perpetuelle du "Japonais avec un complexe sur les jeunes filles."?
Ca ne rend pas sa critique légitime après, la dessus, je suis d'accord.
Désolé petite fleur, je suis pas un adepte du politiquement correct et les connard misogyne je les appel connard misogyne parce que ce sont des connard misogyne.
On peut dit qu'il montre une misogynie puante ou là aussi c'est sujet à interprétation ?
Désolé petite fleur, je suis pas un adepte du politiquement correct et les connards sexistes je les appel connards sexistes parce que ce sont des connards sexistes.
«Il suffit de regarder les films d'animation japonais pour voir combien les jeunes femmes sont sous-estimées et pas prises au sérieux par la société»
«Ça m'agace vraiment de voir ces personnages de jeunes femmes traités comme quelque chose de sacré et sans lien avec la réalité de ce qu'elles sont».
On est pas vraiment dans le sexisme là, mais plutôt dans un vision progessiste de la femme qui ne serait pas vu comme un objet. Qu'en penses-tu ?
Qu'il remette en cause la qualité de l'écriture des perso féminin dans l'animation Japonaise en générale c'est son droit, et en tant qu'auteur c'est même pertinent.
En revanche lorsqu'il attaque Miazaki personnellement, il choisit de l'attaquer sur un soi-disant manque de confiance.
Il convoque un imaginaire viriliste qui repose sur une nébuleuses de notions misogynes : "t'écris que des filles donc t'es pas un vrai Homme".
Il sort donc de sa qualité d'auteur pour porter un jugement personnel reposant sur sa moralité (dans sa morale à lui, le vrai mec écrit des mecs !).
Et en plus d'être sexiste son propos est complètement con.
Quand il parle de confiance, je pense pas qu'il veuille dire que Miyazaki n'a pas assez confiance en lui pour écrire des hommes. Je pense plutôt qu'il dit ça parce qu'il estime que Miyazaki n'a pas assez confiance en lui pour écrire des femmes plus adultes, plus réaliste en terme de représentativité.
En parlons bcp et on vous discutant, vous renter dans son jeu...