Netflix : cette nouvelle offre critiquée aux États-Unis fait un carton en France
Cela fait quelques temps que Netflix cherche à lutter contre la fuite des abonnés, et le partage de connexion (qui était pendant un temps toléré). Face à ces problèmes, l'entreprise a proposé plusieurs solutions et renforce ses défenses. L'une de ses nouvelles offres semble ne pas plaire à tout le monde aux États-Unis, mais pourtant, c'est un véritable succès en France.
Netflix : une offre clivante ?
Ces derniers temps, le monde rit jaune du grand N rouge. Les fans des séries originales Netflix n'arrivent même plus à s'énerver après les (très) nombreuses annulations de séries de ces dernières années. Ils atteignent un état de lassitude face à ce constat : une nouvelle série Netflix a de très fortes chances de ne jamais avoir de saison 2. Et depuis 2023, non seulement le partage de compte devient plus difficile, mais en plus, cette nouvelle option payante de la plateforme fait encore plus grincer les dents des abonnés.
Le 3 novembre dernier, Netflix a lancé une nouvelle formule "Netflix Essentiel Pub". Celle-ci, pour la modique somme de 5,99€ par mois, vous donne accès à une version "sous-performante" de Netflix. En gros, vous avez de la publicité entre vos épisodes ou durant vos films, vous n'avez droit qu'aux contenus en HD et le catalogue est réduit. Il devient également impossible de télécharger pour visionner en mode hors-ligne. Une offre low-cost qui semble ne pas plaire à tout le monde, sauf aux Français, révèle le baromètre OTT NPA Conseil/Harris Interactive. Fin décembre, 1,4 million de Français ont fait le choix de cette nouvelle offre, représentant 3 utilisateurs sur 5 des nouveaux abonnés, pour 2 utilisateurs sur 5 se qui se réabonnent. Ce tarif, bien plus agressif, convainc l'Hexagone. Actuellement, Netflix est leader sur le marché français de la SVOD avec plus de 10,5 millions d'abonnés.
Netflix : les français préfèrent la pub
Cette offre semble adaptée aux budgets des Français pleinement touchés par la hausse des prix. En janvier, l'inflation atteint les 5,3% selon l'INSEE et les estimations pour 2023 sont pessimistes. Une offre permettant d'avoir accès à une grande quantité de divertissement à bas prix devient le meilleur compromis pour une grande partie de la population, même si elle est moins bonne et pleine de publicité. Cela pourrait même lutter contre le partage de compte. En septembre, un cadre de Netflix estimait à 5 millions le nombre de foyers français utilisant le service sans payer. Un chiffre réfuté par l'entreprise plus tard. Celle-ci expliquera qu'il s'agit d'une extrapolation de l'estimation faite pour le monde entier.
Ailleurs dans le monde, le son de cloche est différent. Toujours fin décembre, le Wall Street Journal dressait un tableau décevant de cette nouvelle offre à 5,99€. Dans ses lignes, nous pouvions lire que seul 9% des nouveaux abonnés Netflix ont préféré l'option avec pub. Un chiffre très en dessous des attentes de l'entreprise. En plus, le Wall Street Journal rapporte également que 43% des réabonnements de Netflix ont fait le choix de migrer sur l'offre moins chère. Un chiffre moins important qu'en France. La question reste maintenant de savoir si la publicité proposée aux abonnés sera plus rentable que la perte générée par la migration des utilisateurs sur la version moins chère. Et vu la place dominante de Netflix sur le monde de la SVOD, on peut s'attendre à ce que le prix d'une seconde de publicité sera très élevé.