Cinq bonnes raisons d'éviter les extraterrestres

Dans chaque film d'invasion extraterrestre, les humains manquent de se faire éradiquer, et ce plusieurs façons différentes : Will Smith doit faire face à des rayons destructeurs dans Independance Day ; dans Mars Attacks!, Jack Nicholson combat des aliens greffeur de tête ; dans le remake de Jour où la terre s'arrêta (2008), l'objectif de l'extraterrestre Keanu Reeves est de faire disparaître l'humanité pour sauver la nature. Les rencontres avec les extraterrestres sont souvent spectaculaires. Cependant, dans l'hypothèse où un voyager interstellaire serait possible, la science nous apprend qu'une éventuelle rencontre avec d'autres formes de vies venues de l'espace serait moins digne d'un blockbuster Hollywoodien.

Attention : pour le reste de l'article, nous considérerons que les voyages spatiaux sont possibles et récurrents, et ont d'autres motifs que la connaissance scientifique.

Le risque bactériologique 

C'est sans doute le risque auquel on pense le moins, et pourtant, il s'agit du plus évident : le risque bactériologique. Imaginons un voyage spatial touristique. Il est probable que les voyageurs fassent escale sur des astres abritant de l'eau, comme Europe, une des Lunes de Jupiter. Cela pourrait nous éviter d'avoir à en ramener, mais surtout, quel meilleur promesses de vacances que de rencontrer de la vie extraterrestre. Mais la vie peut prendre de nombreuses formes, toutes moins visibles, les unes que les autres. Imaginons qu'il n'existe que virus et bactérie sur Europe. Alors déçus de leur voyages, les touristes terriens rentreraient avec, accrochée sur leur combinaison, une bactérie très résistante. Pour arriver vivante sur terre, elle devrait résister au vide spatial, aux radiations et à des températures extrêmes.

Cette bactérie risque même d'être bien plus dangereuse pour les humains que les terriennes. Pour combattre un intrus comme une bactérie, notre organisme se doit de le reconnaître pour pouvoir le détruire efficacement. Mais quand on voit la difficulté qu'il a à identifier le virus du Covid-19, probablement issu d'un pangolin et non d'un extraterrestre, on peut imaginer qu'il lui serait presque impossible de reconnaître une bactérie de l'espace. Une étude montre que des acides aminés (la brique du vivant élémentaire) extraterrestres ne sont reconnus que 15% du temps, contre 91% pour des acides aminés terrestres. Si notre organisme est incapable de les reconnaître pour les combattre, peut-être bien que ces bactéries extraterrestres pourraient décimer l'humanité.

La biodiversité en Danger

On craint souvent une attaque directe avec des armes supérieures technologiquement, et pourtant, la réduction de la biodiversité pourrait nous être bien plus fatale. On mange des plantes qui ont été pollinisées par des abeilles, qui se nourrissent de nectar de plantes sauvages, qui utilisent elles même des animaux pour  disséminer leur graines. Tout ça pour dire que, dans la nature tout est lié, et si l'on vient perturber ce subtil équilibre, cela peut nous être fatal, puisque que l'on pourrait avoir plus rien à manger.

Au niveau animal, cet équilibre peut être rompu par ce que l'on appelle des espèces invasives. D'après l'ONU, l'introduction accidentelle d'espèces invasives serait la seconde cause de la régression de la biodiversité. Et si les espèces invasives ne venait plus de la terre avec le frelon asiatique tueur d'abeilles qui vient de Chine, mais d'une autre planète. 

La lumière est une source d'énergie qui devrait être utilisée autant par la vie terrestre qu'extraterrestre puisque la planète abritant cette forme de vie aura sa propre étoile. Si une espèce extraterrestre captant la lumière, comme une feuille ou un panneau solaire, venait sur terre elle risquerait de faire concurrence à nos plantes. Si les plantes terrestres ne peuvent plus faire de photosynthèse, alors c'est toute la chaîne alimentaire qui s'écroule et nous avec.

La terre, Tiers-Monde de l'espace

Notre civilisation a mis au plus 5400 ans à se développer si l'on compte à partir de la Mésopotamie, et 300 ans si l'on prend la révolution industrielle comme début. Ces échelles de temps, bien que très différentes pour nous autres les humains, pour l'univers et les temps cosmique qui se comptent en milliard d'années, c'est absolument ridicule. Imaginons qu'une civilisation extraterrestre soit vielle de plusieurs millions, et et que son avancement technologique soit plus développé que le nôtre. Ainsi notre civilisation terrestre, avec Google et Facebook et leurs meilleurs logiciels d'intelligence artificielle, nous serions le tiers-monde de l'espace. Si une telle civilisation s'intéressait à notre terre, et réussissait à y venir (encore une preuve de leur supériorité technologique), quel serait le plus grand danger ?

Si de tels extraterrestre devaient faire du mal à l'humanité, le plus probable est qu'ils ne s'en rendraient même pas compte. Admettons qu'ils se nourrissent de minerai radioactif comme de l'uranium.  En voulant faire du tourisme sur terre, et pour rendre la terre habitable pour eux, ils en viendraient à contaminer notre habitat. C'est par exemple ce que fait l'homme quand il construit des hôtels de luxes et des égouts sur des îles regorgeant de biodiversité.

Pour peu que ces extraterrestres aient des technologies basées sur les mêmes métaux que nous, ils pourraient juste considérer la terre comme une mine géante de métaux. Ainsi, notre civilisation, privée, de ses outils technologiques ne pourrait que s'effondrer. Priver des animaux de leur nourriture, c'est par exemple ce qui arrive aux pandas avec la déforestation du bambou.

Devenir Fou en rencontrant des Extraterrestres

Qu'est-ce que la vie ? C'est certainement la question la plus difficile à laquelle l'humanité a été confronté. Qu'est-ce qui différencie un objet d'un être vivant ? Si définir la vie semble trop difficile, peut-être peut-on dire ce que ce n'est pas. Sur Terre, la vie n'existe pas sans eau, voilà un premier élément, on pourrait dire que s'il n'y a pas d'eau il n'y a pas de vie. Mais ce n'est pas l'opinion de Stuart Bartiett chercheur à l'institut pour la vie terrestre de Tokyo dans cet article. Il explique que la vie n'est pas une question de composition chimique mais de quelques caractéristiques.

La première de ces caractéristiques est le fait que la vie prend de l'énergie de bonne qualité pour la transformer en énergie de mauvaise qualité. Toutes les énergies ne sont pas équivalentes et utilisables de la même manière. Comme le plastique recyclé est de moins bonne qualité que le plastique initialement fabriqué avec du pétrole, une énergie transformée à partir d'une autre sera de moins bonne qualité. On peut transformer une énergie de bonne qualité, électrique ou cinétique en énergie thermique, c'est ce que fait un radiateur ou les pneus d'une voiture en freinant sur la route. Mais l'inverse n'est pas vrai, on ne peut faire de l'énergie électrique avec de l'énergie thermique, à moins de très grande pertes. Donc la vie va, par exemple, prendre de l'énergie chimique de qualité stockée dans des aliments pour la convertir en énergie thermique pour maintenir notre corps à 37°C.

Une autre caractéristique essentielle du vivant est sa capacité à se reproduire, on appelle cela de l'auto-catalyse. Un feu de forêt vérifie ces deux critère, il transforme du bois, de l'énergie chimique de bonne qualité, en énergie thermique,. Il est capable de se reproduire puisqu'il passe, brûle un autre arbre après en avoir fini un. L'homéostasie, quant à elle, permet au vivant de conserver une température, un pH ou toute autre caractéristique physiques constante peu importe les perturbation extérieures. La dernière caractéristique du vivant est sa capacité à apprendre. Il enregistre des informations, les analyses, et modifie son comportement pour mieux se reproduire. 

Dès lors où le vivant n'est pas une question de composition chimique, on peut donc imaginer que le vivant peut prendre tout un tas de formes, dont certaines ne sont pas imaginables pour nous. Si l'on parvient à nous faire une certaine idée de ce que peut être le vivant (après tout, notre planète est un trésor de biodiversité), notre manière de l'appréhender et de le classifier (végétaux, insectes, reptiles, mammifères, oiseaux, etc) nous empêche d'imaginer qu'une autre forme de vie puisse exister. La rencontre avec une espèce extraterrestre qui ne rentrerait pas dans notre classification du vivant pourrait avoir un impact psychologique majeur, puisque nous ne pourrions utiliser nos savoirs scientifiques pour l'appréhender. 

Par ailleurs, même dans nos projections, nous appréhendons la vie extra-terrestre de manière anthropomorphique. Ce qui nous permet tout à la fois d'en avoir moins peur (s'ils nous ressemblent, alors on peut peut-être lutter contre eux), tout en vantant notre propre existence (s'ils veulent nous conquérir, c'est qu'ils sont au moins aussi intelligents que nous). L'existence d'une civilisation extra-terrestre ne correspondant pas à ce à quoi on s'imagine pourrait avoir de grandes conséquences psychologiques : crise de foi chez les croyants, peur des espaces inconnus, paranoïa, course à l'armement, etc.

La terre, le vrai danger pour l'univers

D'après Stephen Hawking, le grand physicien expert du temps et des trous noir, le plus grand risque d'un contact avec les extraterrestres serait l'humanité. On a vu que pour quasiment tous les exemples précédents, ce que l'on pouvait craindre des extraterrestres : un virus, les espèces invasives, la pollution et le vole de ressources ou encore se faire peur, sont des choses que l'on peut craindre de l'humanité par rapport à elle même. Donc, comme les amérindiens ont été décimés par la variole, c'est peut-être les humains qui contamineraient et anéantiraient une civilisation extraterrestre.