Chronologie des médias : Disney change de nouveau les règles
C’est un débat qui revient souvent sur le tapis : faut-il stopper la chronologie des médias ? Une question qui revient souvent dans la conversation, notamment depuis que Disney met la pression sur la France pour abréger cette loi. Si la loi est toujours en vigueur, Disney a encore grappillé du terrain.
C’est quoi la chronologie des médias ?
La chronologie des médias est une règle en France qui définit le délai entre la sortie d’un film au cinéma et sa disponibilité sur d’autres supports. Son objectif est de protéger l’exploitation en salles et d’assurer un équilibre entre les différents acteurs du marché. La France est l'un des derniers pays à faire respecter cette règle. Aux USA par exemple, les films peuvent sortir simultanément au cinéma et sur les plateformes de streaming. Ce qui est, pour le moment, inconcevable en France.
Il y a encore quelques années, grâce (ou à cause) de cette loi, les films mettaient plusieurs mois, voir plusieurs années à débarquer sur nos plateformes en ligne.
Mais, depuis 2022, les règles du jeu ont changé. Après la sortie d’un film au cinéma, il faut dorénavant attendre :
- 4 mois avant une sortie en VOD, DVD ou Blu-Ray
- 9 mois pour les chaînes de télévision payantes comme Canal+ ou OCS
- 17 mois pour les plateformes de streaming comme Netflix, Disney+ ou Prime Video
- 22 mois pour les chaînes de télévision gratuite types TF1, France TV, TNT, etc…
Mais les choses viennent encore d’évoluer puisque Disney+ vient de gagner encore un peu plus de terrain.
Encore un changement dans la chronologie des médias
Disney+ vient de passer un nouvel accord avec le cinéma français. Disney va en effet pouvoir diffuser sur sa plateforme ses propres films et d’autres productions françaises seulement 9 mois après leur sortie au cinéma. En échange, la firme s’engage à investir 25 % de son chiffre d’affaires net annuel généré en France pour financer des œuvres audiovisuelles européennes et françaises. 25 % qui seront dans un premier temps répartis équitablement entre cinéma et audiovisuel. Lors de la dernière année de cet accord, 14 % iront au cinéma, 11 % à l’audiovisuel.
Dans le cadre d’un accord conclu pour 3 ans avec des organisations professionnelles du septième art comme le BLIC, BLOC et ARP :
Disney + s’engage à investir 25 % de son chiffre d’affaires net annuel généré en France pour financer des œuvres cinématographiques et audiovisuelles, européennes et françaises. Disney + s’engage sur un investissement sur trois ans, en achat et en préachat, dans la création cinématographique, et à financer un minimum de 70 films sur cette période en assurant une diversité de genres, et de budgets.
Grâce à cet accord, Disney bénéficiera d’une position plus avantageuse par rapport à ses concurrents directs. Hélène Etzi, la présidente de Disney France s’est notamment réjouie de cette bonne nouvelle :
Cela va nous permettre, dès le mois d’avril, d’avoir Deadpool & Wolverine, qui a été un des gros succès de l’année dernière en salles en France, qui est un film Marvel très emblématique et très drôle.
Avant ce nouvel accord, Disney allouait 4 % de son chiffre d’affaires annuel français au cinéma, et 16 % à l’audiovisuel. Une nouvelle décision qui risque de perturber l’équilibre entre les différentes plateformes en ligne. Pas certain que cette nouvelle fasse les beaux jours de Netflix et de Amazon Prime Video, dont les dirigeants n’ont pas encore réagit…