Science : la mystérieuse "onde de la mort" enfin décryptée par les chercheurs
Des chercheurs viennent d'annoncer avoir découvert les mécanismes complexes derrière la mystérieuse « onde de la mort ». Une avancée majeure dans la compréhension de la mort neuronale, qui pourrait bien un jour transformer les pratiques de réanimation.
C'est quoi « l'onde de la mort » ?
Des chercheurs de l’Institut du cerveau ont récemment publié dans la revue mensuelle Neurobiology of Disease les résultats de leurs études sur les mécanismes qui se cachent derrière la mystérieuse « onde de la mort » dans le cerveau. Cette onde de la mort intervient lors d'une interruption prolongée de l'oxygénation du cerveau. À l'approche de la mort, les ondes électroencéphalographiques (EEG) s’accélèrent et l’activité des neurones augmente dans un premier temps, avant de ralentir pour laisser place à un long silence électrique, aussi appelé « encéphalogramme plat ».
Cette onde de la mort, qui intervient environ une minute après ce long silence électrique cérébral provoque une onde de grande amplitude, initiée dans les couches profondes du cortex, comme un sursaut d'activité cérébrale (les patients qui survivent à un arrêt cardiorespiratoire parlent d'expérience de mort imminente).
Une avancée majeure dans le processus de réanimation
Pourtant, « l'onde de la mort » ne signifie pas nécessairement la fin définitive de l'activité cérébrale. Les chercheurs viennent de faire une découverte majeure dans ce processus très complexe. Si la réanimation du patient intervient à temps, une autre « onde » semblable, de grande amplitude, provoque un regain progressif d’activité, ce que les scientifiques nomment « l’onde de la réanimation ».
« Pour le moment, ces découvertes ne permettent pas d’améliorer le pronostic des patients qui arrivent aux urgences à la suite d’un arrêt cardiorespiratoire », révèle la chercheuse en neurosciences à l’Inserm Séverine Mahon dans un entretien pour le magazine Pour la science. « Néanmoins, l’onde de réanimation, facilement enregistrable, pourrait d’ores et déjà être utilisée en clinique pour prédire précocement le retour de l’activité et des fonctions neuronales dans le cortex cérébral. »
Ces avancées pourraient un jour transformer les pratiques de réanimation en cas d'arrêt cardiorespiratoire, permettre des interventions plus ciblées pour préserver les fonctions cérébrales essentielles, mais aussi réduire considérablement le risque de séquelles chez le patient.
Et si vous voulez aller plus loin sur le sujet, nous vous conseillons de vous diriger vers cet article sur ces chercheurs qui enregistrent pour la première fois ce qu'il se passe dans notre cerveau après notre mort.