Hayao Miyazaki, Shin'ichiro Watanabe : les 10 plus grands génies de l'animation japonaise
Chez Hitek, nous sommes de grands amateurs d'animation japonaise. Après nous être intéressés aux plus grands studios d'animation du milieu, nous avons désiré vous dresser notre classement (certes subjectif) des plus grands génies de la japanimation.
#10 Makoto Shinkai
Alors que la question de l'héritage de Hayao Miyazaki se pose depuis une vingtaine d'années, Makoto Shinkai est aux yeux de nombreux spécialistes le plus digne héritier du maître de l'animation. Bien qu'il ne fasse pas partie du studio Ghibli, le cinéaste a sans doute réalisé le plus bel hommage au papa de Princesse Mononoké et Le Château dans le ciel avec Voyage vers Agartha. Loué aussi bien pour ses histoires pleines de poésie et de mélancolie que pour la qualité de son animation, Makoto Shinkai est un réalisateur qui cumule les succès. Son film Your Name. a été pendant un temps le deuxième plus gros succès du box-office japonais pour un film d'animation nippon, après Le Voyage de Chihiro. (Il est aujourd'hui à la troisième position, du fait du succès tonitruant de Demon Slayer: Le Train de l'Infini.) Dans Suzume, qui a lui aussi reçu l'adhésion du public, Makoto Shinkai livre un bel hommage aux lieux abandonnés suite aux catastrophes naturelles et nucléaires de 2011.
#9 Mamoru Oshii
La carrière de Mamoru Oshii démarre en fanfare avec la supervision et la réalisation de la série Lamu, adaptée du manga humoristique Urusei Yatsura de Rumiko Takahashi et qui a fait les belles heures du Club Dorothée dès 1988. Il a également signé deux films d'animation en lien avec Lamu, même si le second a suscité le désaccord de la reine du shōnen. Passé ensuite à la série Patlabor, adaptant le manga éponyme de Masami Yūki et surfant sur la mode des mechas, Mamoru Oshii signe ensuite son plus grand chef-d'oeuvre : le film Ghost in the Shell, inspiré du manga éponyme de Masamune Shirow. Il signera également sa suite, Ghost in the Shell 2: Innocence. Bien qu'il ait enlevé tout l'humour du manga original, Mamoru Oshii a signé l'une des oeuvres les plus marquantes du mouvement cyberpunk. Nous sommes très curieux de découvrir comment la nouvelle adaptation produite par Science SARU (DanDaDan) se positionnera par rapport à ce film culte !
#8 Osamu Tezuka
Souvent considéré comme le Walt Disney japonais, Osamu Tezuka est sans doute le mangaka et le réalisateur le plus influent du Japon. Sa force de travail colossale lui a permis de signer plus de 700 oeuvres, dont plusieurs dizaines de séries et films d'animation. Il est le premier artiste japonais à avoir proposé une série d'animation japonaise hebdomadaire (Astro Boy) et une série en couleur (Le Roi Léo). Véritable monstre de l'animation japonaise, Osamu Tezuka continue d'inspirer de nombreux artistes plusieurs décennies après sa perte tragique, dont le mangaka Naoki Urasawa (Monster, Pluto) qui l'a érigé en modèle indépassable.
#7 Rintarō
La carrière de Rintarō débute en 1958 ; il commence comme coloriste sur Le Serpent Blanc de Taiji Yabushita, connu pour être le premier film d'animation en couleurs de l'histoire du cinéma japonais. Rien que ça ! Mais c'est avec la série et le film d'animation Le Roi Léo, réalisés pour Osamu Tezuka, qu'il fait ses premiers pas en tant que réalisateur. Il se mettra ensuite au service du chef-d'oeuvre de Leiji Matsumoto en réalisant la série d'animation légendaire Albator, le corsaire de l'espace puis le film Albator: Le Mystère de l'Atlantis, avant de se lancer dans la réalisation de Galaxy Express 999. Après plusieurs autres longs-métrages, il reviendra à l'oeuvre d'Osamu Tezuka avec l'adaptation de Metropolis, dont le scénario est écrit par Katsuhiro Ōtomo (Akira). Bien qu'il explique être un mauvais dessinateur et qu'il affirme ne pas participer à l'écriture de ses films et séries, Rintarō a indiscutablement marqué l'animation japonaise.
#6 Hideaki Anno
Hideaki Anno, qui a fait ses gammes en tant qu'animateur sur le film Nausicaä de la Vallée du Vent de Hayao Miyazaki, est aujourd'hui une des stars du cinéma japonais. Après l'excellente série Nadia, le secret de l'eau, inspirée de Vingt Mille Lieues sous les Mers de Jules Verne, il devient une gloire du petit-écran japonais grâce à la série culte Neon Genesis Evangelion ; cette série de mecha dans un monde post-apocalyptique a notamment été acclamée pour sa capacité à aborder des questions aussi sérieuses que la dépression, la solitude et le sens de la vie. Si son nom reste aujourd'hui lié à Neon Genesis Evangelion, dont il a également écrit et réalisé les films, Hideaki Anno est également passé à la réalisation de longs-métrages en prises de vues réelles, et son fait d'armes le plus impressionnant est bien évidemment Shin Godzilla, l'un des meilleurs films sur le Roi des Monstres. Notons que Hideaki Anno a également prêté sa voix à Jiro Horikoshi, le personnage principal du film Le Vent se lève de Hayao Miyazaki.
#5 Isao Takahata
Si son nom est souvent resté dans l'ombre de Hayao Miyazaki, le réalisateur Isao Takahata compte indéniablement parmi les plus grands génies de l'animation nippone. Sa carrière remonte à bien avant la fondation du studio Ghibli, qu'il a co-créé aux côtés de Hayao Miyazaki et Toshio Suzuki. Des courts-métrages Panda Petit Panda au film Horus, Prince du Soleil, en passant par la série Heidi, il a profondément marqué l'histoire du cinéma d'animation japonais. Bien évidemment, la création du studio Ghibli suite au succès de Nausicaä de la Vallée du Vent (qu'il a produit) va donner une autre dimension à sa carrière. Si l'on résume beaucoup sa carrière au chef-d'oeuvre Le Tombeau des Lucioles, Isao Takahata reste l'auteur d'une filmographie très importante. Son dernier film Le Conte de la Princesse Kaguya, sorti en 2013, demeure l'un des meilleurs films d'animation de ces quinze dernières années.
#4 Shin'ichirō Watanabe
Après avoir fait ses débuts en tant que storyboarder et directeur d'épisodes sur Mobile Suit Gundam, Shin'ichirō Watanabe passe à la réalisation avec l'excellent Macross Plus (co-réalisé par Shōji Kawamori). Mais c'est Cowboy Bebop qui nous révèle à quel point Shin'ichirō Watanabe est un artiste génial ! Mélangeant habilement les codes du space-opéra, du cyberpunk, du western et du film noir, la série est un classique instantané bourré d'idées et sublimé par sa bande-originale mettant à l'honneur le jazz et le blues. En 2004, Shin'ichirō Watanabe récidive avec l'exceptionnelle série d'animation Samurai Champloo, qui nous plonge avec beaucoup de poésie dans le Japon féodal, avec une BO rendant hommage au hip-hop. On ne compte plus les nombreuses réussites de ce bon vieux Watanabe (Space Dandy, Animatrix, Terror in Resonance, Carole & Tuesday) ; l'année 2025 marque l'année de son grand retour avec Lazarus, une série co-produite par le studio MAPPA et Adult Swim, et qui est bien partie - au regard des quatre épisodes déjà parus - de compter parmi ses meilleurs travaux. Quel génie !
#3 Satoshi Kon
D'abord connu pour ses mangas, le très regretté Satoshi Kon (disparu en 2010 à l'âge de 47 ans) a fait ses débuts dans l'animation auprès de deux géants du milieu : Katsuhiro Ōtomo (Akira) et Mamoru Oshii (Ghost in the Shell). Il signe son premier film d'animation en 1997 avec Perfect Blue, un thriller psychologique bourré d'idées narratives et visuelles. Les films dramatiques Milennium Actress puis Tokyo Godfathers le consacreront comme l'un des meilleurs conteurs de sa génération. Mais son art atteint de nouveaux sommets avec l'exceptionnel Paprika, un thriller psychologique qui efface à jamais la frontière ténue entre le réel et l'irréel. Un coup de maître !
#2 Katsuhiro Ōtomo
Figurant parmi les noms les plus respectés du manga et de l'animation japonaise, Katsuhiro Ōtomo est bien évidemment le papa d'Akira. Publié dès 1982 dans le Weekly Young Magazine, le manga sera adapté par Ōtomo en personne en 1988 sous la forme d'un film d'animation. Son retentissement est tel qu'il demeure l'une des oeuvres les plus marquantes du genre cyberpunk. Mais la carrière de Katsuhiro Ōtomo ne se limite pas à ce seul trait de génie ! On lui doit notamment la réalisation de l'un des trois segments de l'omnibus Memories (adapté de son propre manga éponyme) et le long-métrage d'animation Steamboy, qui figure parmi nos oeuvres de steampunk préférées et qui confirme la maestria du cinéaste. Notons qu'il est également le scénariste de Metropolis de Rintarō, inspiré d'un manga d'Osamu Tezuka.
#1 Hayao Miyazaki
Unanimement considéré (à raison) comme le maître absolu du cinéma japonais, Hayao Miyazaki a débuté sa carrière chez Toei Animation où il a croisé la route d'Isa Takahata. Après plusieurs séries qu'il a co-réalisées (Lupin III, Conan, le fils du futur et Sherlock Holmes), Hayao Miyazaki se lance dans la réalisation avec Le Château de Cagliostro. Si le film comporte quelques éléments de son cinéma à venir, il demeure plus l'oeuvre de Monkey Punch (surnom de Kazuhiko Katō), l'auteur du manga Lupin III. Au début des années 1980, le journaliste Toshio Suzuki arrive à convaincre Hayao Miyazaki de porter à l'écran son manga Nausicaä de la Vallée du Vent qu'il co-produit aux côtés d'Isa Takahata. Le triomphe du film permet au trio de fonder le mythique studio Ghibli, pour lequel Hayao Miyazaki a réalisé dix films et autant de chefs-d'oeuvre. Visuellement splendides, ses films épiques et poétiques ont également un fort message féministe, pacifiste et écologiste. La beauté plastique de son dernier long-métrage, Le Garçon et le Héron, confirme le statut à part de Hayao Miyazaki dans l'industrie.
Et vous ? Comment avez-vous trouvé ce classement ? N'hésitez pas à nous dire quels sont vos réalisateurs préférés dans le milieu de l'animation japonaise.
Mais bon, aucun des réalisateurs cité na volé sa place dans ce top donc difficile de faire un choix