Twitter, panthéon de la faute d’orthographe
Réputé pour sa rapidité et sa prise en main particulièrement intuitive, le petit oiseau bleu essuie depuis quelques temps une image de destruction pure et simple de la langue de Molière.
Que les fidèles n’y voient pas une attaque personnelle mais, ces derniers temps, le réseau social traîne le boulet d’une orthographe particulièrement bâclée. La faute à, évidemment, un nombre de caractères restreint qui oblige l’utilisateur à modifier la structure de sa phrase et parfois, enlever des lettres "inutiles". Cette dernière expression, capable de faire grincer les dents de n’importe quel professeur de français, a aussi la fâcheuse tendance à passer outre les règles de base de la langue française. On enlève toute concordance parasite, toute ponctuation, pour diminuer le nombre de signes et ainsi faire entrer notre idée selon les critères du réseau social. Une vision plutôt allégée du Français qui donne droit à des tweets plus ou moins lisibles.
Un problème aussi vieux que la technologie
Pourtant, cette remarque, déjà très à la mode dans les années 2000, semblait s’essouffler. Rappelons-nous cette époque fabuleuse de l’émergence des textos et de la communication instantanée au-delà des appels téléphoniques. Cependant, à une période où les forfaits "SMS illimités" coûtent un rein, l’écriture d’un texto est, elle aussi, sous l’étreinte des caractères. Au-delà d’un certain nombre, le prix du texto doublait. C’est à ce moment précis que s’ouvrait la somptueuse porte du théâtre de la déconvenue. Les messages ressemblaient plus à des codes qu’à de véritables phrases. Que Victor Hugo repose en paix avec le fameux "TMTC". La réelle problématique, c’est que ce style d’écriture qui, il faut le dire, était particulièrement utile, est devenu une habitude. Les premières générations baignées dans les textos écrivent, aujourd’hui encore, avec des phrases très simplifiées et cela malgré le passage à des forfaits illimités bien plus abordables.
Un écran de fumée ?
Pour Twitter, le constat semble néanmoins légèrement différent. S’il est évident que les caractères ont un rôle important dans la simplification de l’écriture, ils n’expliquent pas toujours l’orthographe hasardeuse de certains messages. Ajout d’apostrophes et d’accents complètement aléatoire, concordance du pluriel inexistante ou abusive : certains tweets sont incompréhensibles. Les "t'as" remplacent les "ta", des "s" viennent conclure des noms au singulier, on est bien loin de la simple restriction de caractère.
En vérité, il semble même s’agir d’une sorte de mode, un peu particulière. Selon des utilisateurs eux-mêmes, l’écriture simplifiée et décousue serait "plus drôle". Un critère étrange d’un certain humour grandissant puisqu’il semble atteindre bon nombre de memes Facebook. Les férus d’orthographe doivent-ils s’inquiéter pour leur manque d’humour ou pour la langue française ? Le débat est ouvert.
HEIL BESCHEREILLE!
Je voudrai ajouter qu'il y a actuellement une mode d'écrire en homonymes. ("ment j'ai vos maures" pour mangez vos morts)
C'est insupportable.