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Ghibli : ce sens caché de Ponyo sur la falaise va émouvoir les fans

De Gaetan Desrois - Posté le 23 juin 2024 à 10h00 dans Cinéma

Maître absolu de l'animation japonaise, Hayao Miyazaki raconte beaucoup de son histoire personnelle dans ses films. Et Ponyo sur la falaise, malgré son aspect enfantin, a un sens caché particulièrement émouvant.

Le sens caché de Ponyo

Dans ses deux derniers chefs-d'oeuvre, Le Vent se lève (2013) et Le Garçon et le Héron (2023), Hayao Miyazaki a injecté beaucoup de sa propre vie dans ses personnages. Ainsi, en plus d'éléments autobiographiques clairement définis, Le Garçon et le Héron relate sa relation avec Isao Takahata et Toshio Suzuki, avec qui il a co-fondé le studio Ghibli. Quant au Vent se lève, il évoque aussi bien la maladie de sa mère que le sacrifice de sa vie privée pour son art. Un sacrifice que son fils Gorō Miyazaki lui a souvent reproché. 

Il est d'ailleurs passionnant de se pencher sur Ponyo sur la falaise (2008) et de l'analyser du point de vue de la relation "père-fils". Le film d'animation raconte l'histoire de Sōsuke, un jeune garçon de cinq ans, qui trouve un petit poisson rouge se transformant en humaine, qu'il appelle Ponyo. Si Ponyo sur la falaise a souvent été perçu (à raison) comme une relecture du conte La Petite sirène d'Andersen, l'histoire personnelle de Sōsuke est particulièrement intéressante. 

Ponyo

Tout d'abord, Hayao Miyazaki s'est inspiré de ses souvenirs de son fils Gorō quand il avait cinq ans pour créer le personnage de Sōsuke. L'enfant - très mature pour son âge - vit la plupart du temps seul avec sa mère ; son père Koichi, capitaine de navire, ne rentre qu'occasionnellement à la maison, et communique avec Sōsuke en morse grâce à des signaux lumineux. Difficile à ce stade de ne pas faire un parallèle avec Hayao Miyazaki, dont le travail au studio Ghibli l'a éloigné de sa famille. D'ailleurs, le navire de Koichi s'appelle Koganeimaru ; il s'agit d'une référence évidente au studio Ghibli, situé à Koganei, dans la préfecture de Tokyo. 

koichi

Gorō Miyazaki, après s'être brouillé avec son père suite à la façon dont ce dernier a descendu son premier film Les Contes de Terremer - parce qu'il estimait que Gorō manquait d'expérience -, a accepté de collaborer avec le réalisateur légendaire sur Ponyo sur la falaise en tant qu'animateur. Le film semble avoir un tant soit peu apaisé les relations entre les deux hommes, au point que Hayao Miyazaki écrira le scénario du second film de Gorō Miyazaki, La Colline aux coquelicots, et lui donnera plusieurs conseils tout au long de sa production. 

la colline aux coquelicots

Bien qu'il soit réaliste, La Colline aux Coquelicots peut être vu comme une continuité thématique de Ponyo sur la falaise. Ils partagent d'ailleurs plusieurs points communs : Umi et Sōsuke sont matures, vivent dans une ville côtière et ont un père marin, avec qui ils partagent un code (le morse pour Sōsuke, le langage des drapeaux pour Umi). Les deux principales différences entre les deux personnages, c'est que 1) Umi est une adolescente de 16 ans, 2) son père est décédé. 

La Colline aux Coquelicots est la quête d'une jeune fille, qui cherche à découvrir la vérité sur son père. Mais aussi l'histoire d'amour filial entre une adolescente et son parent, malgré la mort de ce dernier. Une façon pour les deux réalisateurs de se dire "Je t'aime" ? C'est fort possible ! Cet article vous a intéressé ? Alors n'hésitez pas à découvrir cette honte qui a poussé Hayao Miyazaki à rester cacher.

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Mots-Clés : Hayao MiyazakiGhiblistudio ghiblianalyseJaponAnimation Japonaise

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J'ai compris !

Salut, c'est Gaëtan. Diplômé d'un Master en Langues Modernes, je suis un grand passionné de Culture Pop. J'ai une affection toute particulière pour la culture des années 80/90. Grand lecteur, je suis aussi cinéphage et sérivore (un régime alimentaire des plus équilibrés !). Passionné par le Moyen-Âge, je suis un grand fan de Fantasy. Sinon, j'adore le cinéma coréen, la littérature japonaise, les séries et les comics britanniques. Ah, j'oubliais : pour savoir s'il y a du vent, faut mettre son doigt dans le cul du coq.

Commentaires (1)
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Par Guts, il y a 5 jours :

J'avais lu je sais plus où que l'une des vieilles était inspirée de sa mère aussi

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