Star Wars : voici comment Peter Cushing a été ramené dans Rogue One

Son retour avait fait polémique. En 2016, Gareth Edwards décide de ramener le défunt Peter Cushing à la vie dans Rogue One. Ce dernier, décédé en 1994, a été le visage de Moff Tarkin dans la trilogie originale de Star Wars. Pour les besoins de l’intrigue, le comédien est ramené parmi les vivants grâce aux nouvelles technologies. Découvrez les coulisses de cette résurrection et ses retombées médiatiques.

Le retour de Peter Cushing dans Rogue One

Le célèbre comédien britannique Peter Cushing a été le visage du Grand Moff Tarkin durant la trilogie originale Star Wars. Comédien talentueux, il a permis à Moff Tarkin d’être un personnage secondaire impactant, charismatique, capable de tenir tête à Dark Vador lui-même. En 2016, lorsque Rogue One sort, les fans sont surpris de revoir Peter Cushing dans la peau de Moff Tarkin. Cette résurrection avait fait beaucoup de bruit, puisque Peter Cushing est décédé depuis 1994.

Mais Rogue One ne signait pas le premier retour de Moff Tarkin dans l’univers Star Wars. En effet, le personnage avait déjà été réutilisé dans La Revanche des Sith et dans la série animée The Clone Wars. Dans La Revanche des Sith, le personnage était incarné par le comédien Wayne Pygram, grimé pour l'occasion avec de nombreuses prothèses. Dans Clone Wars, c’est l’acteur Stephen Stanton qui a doublé le personnage. Mais avec Rogue One, les nouvelles technologies ont permis de redonner vie à Peter Cushing en personne.

Comment Peter Cushing a-t-il été ramené à la vie ?

Rogue One a utilisé la motion capture pour redonner vie à Peter Cushing. Le visage du comédien britannique a été placé sur le corps de l’acteur Guy Henry. Ce dernier portait une combinaison de capture de mouvements, ce qui a permis, par la suite, de placer le visage de Peter Cushing à la place du sien. Ce n’est pas la première fois que la motion capture est employée pour donner vie à des personnages. Andy Serkis a expérimenté l’expérience de nombreuses fois, que ce soit pour Gollum, King Kong, César dans La Planète des Singes ou même Snoke dans Star Wars. La motion capture s’est largement popularisée ces dernières années et a souvent été utilisé par Lucasfilm, que ce soit dans Rogue One donc, mais aussi dans les séries The Mandalorian et Le Livre de Boba Fett dans lesquelles Luke Skywalker était rajeuni numériquement.

La transformation de Guy Henry n’a toute fois pas été de tout repos. Ce processus a pris plus de 18 mois à être opérationnel. Dans un premier temps, il a fallu analyser les expressions faciales et les mimiques de Peter Cushing dans la trilogie originale. Ensuite, Guy Henry devait reproduire ces mimiques et les gestuelles du comédien britannique, pour lui redonner vie le plus fidèlement possible.

Mais même ce processus avait des lacunes. En post-production les artistes VFX devaient faire des ajustements méticuleux pour ajouter du naturel, notamment sur les mouvements des yeux et de la bouche. Les animateurs ont également utilisé des rushs du film Top Secret (1984) dans lequel jouait Peter Cushing.

Les retombées de cette résurrection

Selon le New York Time, Moff Tarkin était un personnage trop important pour simplement le retirer de l’intrigue de Rogue One. Le coproducteur Kiri Hart a expliqué que :

S’il n’était pas dans le film, on aurait dû expliquer à tout le monde les raisons de son absence.

Forcément, si on suit l’intrigue de Rogue One, et plus largement de la licence Star Wars, oui Tarkin était évidemment impliqué dans la création de l’Étoile de la Mort. Cependant, cette utilisation de la motion capture a fait débat. La résurrection de Peter Cushing a posé des questions d’éthique, de respect, et de la place de l’IA dans la production artistique.

Cette décision a immédiatement été controversée. Ramener un acteur décédé sans son propre consentement est évidemment une décision à double tranchant. Encore aujourd’hui le débat fait rage. Depuis la résurrection de Peter Cushing, d’autres films se sont adonnés à ce procédé, qui est encore loin de faire l’unanimité. L’Ascension des Skywalker a ramené Carrie Fisher d’entre les morts, S.O.S. Fantômes : L’Héritage a utilisé l’image d’Harold Ramis, et tout récemment, le film Armor a utilisé l’intelligence artificielle pour récréer la voix d’Alain Dorval, la voix française de Sylvester Stallone. Une décision qui a entraîné une vive polémique…

Cela soulève de sérieuses questions quant à l’utilisation de cette pratique. Si on ne pose pas très rapidement des limites, il se peut que le métier de comédien ou de doubleur soit en danger. A mesure que les technologies progressent, la motion capture et l’IA vont être de plus en plus performantes. Si aujourd’hui, le tour de passe-passe n’est pas encore parfait (il suffit de regarder Gemini Man pour s’en convaincre), l’effet est quand même parfois troublant comme dans The Irishman.

Si on parle de tout ça, c’est parce que Disney vient de se retrouver au cœur d’un procès à cause de l’utilisation de l’image de Peter Cushing justement. Kevin Francis, l’un des proches de Peter Cushing, a intenté un procès contre l’entreprise pour motif d’utilisation d’images sans consentement du principal intéressé. Kevin Francis allègue que Peter Cushing n’a jamais donné son autorisation pour une telle exposition de son image. En réponse, Disney a fait savoir qu’il n’avait pas besoin de l’autorisation de Peter Cushing. Disney a tenté de faire rejeter l’affaire, mais le procès est actuellement en appel.

Cela sera intéressant de voir l’issue de ce procès, et de voir ses retombées sur l’utilisation d’images de comédiens décédés. Cette affaire pourrait amener la mise en place de règles et de lois davantage claires et définies pour encadrer cette pratique de plus en plus courante. Et ainsi protéger les acteurs et doubleurs encore en activité. Et vous, vous êtes plutôt pour ou contre ces méthodes ?