Test de The Witcher 3 : Wild Hunt sur PS4, vidéo de gameplay, avis des joueurs

Après des mois d’attente et de teasing insoutenables CD Projekt Red était attendu au tournant. Et le studio polonais s’en sort plus que bien ! Ce troisième tome dévoile un monde extrêmement riche et vaste tout en restant un RPG de grande qualité. The Witcher 3 fait honneur à la saga littéraire dont il est issu et s’impose comme l’un des meilleurs RPG en monde ouvert de cette génération de consoles. Pour l’occasion, nous avons testé le jeu dans sa version PS4.

Voici une petite vidéo de gameplay pour vous mettre dans l'ambiance avec le passage où il faut tuer un griffon et quelques autres petits extraits :

Note aux nouveaux joueurs : The Witcher 3 – Wild Hunt s’inscrit directement dans le chemin tracé par les précédents opus et de nombreuses références vous échapperont de fait, mais cela ne gêne en rien l’appréciation et la compréhension du scénario. En revanche, je vous conseille de sélectionner le mode de difficulté par défaut pour ne pas être pris au dépourvu à cause d’un manque de pratique du système de jeu, l’aspect technique des combats n’étant pas à prendre à la légère.

Monstres et hommes : des deux maux lequel est le pire ?

Le monde de The Witcher est habité par de nombreuses créatures vivantes : les hommes et assimilés comme les nains, mais également par pléthore de monstres suite à ce que les savants de ce monde ont nommés la Conjonction des Sphères : une symbiose entre deux univers qui a amené à la fois la magie et les créatures maléfiques. Dans ce chaos, les Sorceleurs sont des sortes de gardiens-chasseurs aux capacités augmentées grâce à une mutation issue d’un rituel alchimique. Autrefois respectés et admirés, ils sont aujourd’hui méprisés pour leur appât du gain et leur dangerosité.

Comme si cela n’était pas suffisant, ce monde est ravagé par une guerre terrible opposant les Royaumes du Nord au puissant empire Nilfgaardien qui a des velléités de conquête. Ce conflit n’est pas anodin car il explique le manque de coopération évident de certaines populations, la nervosité des soldats mais aussi l’animosité de certains personnages du jeu que la misère pousse à bout. A charge au joueur de ne pas trop provoquer les PNJ pour éviter un bain de sang (car oui, à 15 contre 1 vous allez mourir).

Et au milieu de ce joyeux contexte, notre héros le Sorceleur Geralt de Riv, fidèle  à lui-même et à son ordre, continue sa mission d’annihilation des monstres. Il a également plusieurs quêtes plus personnelles et intimes en partant à la recherche de sa fille adoptive Ciri (dont vous découvrirez plus en détail l’histoire en la contrôlant de temps à autre dans le jeu) ainsi que de son amie et amante, la sorcière Yennifer de Vengerberg. The Witcher 3 – Wild Hunt propose ainsi à la fois une aventure de pure fantasy dans lequel sont habillement incorporés histoires personnelles des personnages, intrigues politiques et arcanes magiques.

Entre morale et richesse, il faut choisir

The Witcher 3 est un jeu fondé sur le choix que le personnage pourra faire. Si certains décisions sont plus lourdes de conséquences que d’autres, les nombreux dialogues proposent plusieurs réponses qui influeront sur la suite. Certaines de ces réponses sont chronométrées pour mettre un peu plus de pression sur le joueur. Ce sont d’ailleurs celles-ci qui auront le plus gros impact. Avantage de ce système de jeu, il devrait conférer une rejouabilité satisfaisante sur la quête principale.  À vous donc de choisir quel type de personnage vous souhaitez être, quitte à rater une mission, compromettre une alliance, bafouer votre morale ou pire : perdre de l’argent.

Car oui, l’argent du jeu à une place très importante puisque vous êtes très fréquemment obligés d’en dépenser pour obtenir des indices, acheter des composants, maintenir votre équipement dans un état optimal, pour en acheter un meilleur ou pour le faire forger... Bref, les raisons de vider sa bourse sont légion ! C’est d’ailleurs la raison pour laquelle Geralt n’hésite pas à rappeler régulièrement que chacun de ses services à un prix. Pour l’anecdote, j’ai passé pas mal de temps à cueillir des plantes et chassez du gibier dans le seul but de me remplir les poches tellement l’argent me faisait défaut lors des premières heures de jeu. Le démon des cartes y a une grande part de responsabilité mais nous y reviendrons plus tard…

Côté morale, Geralt de Riv ne semble pas trop s’attacher au bien ou au mal tant qu’il peut combattre des monstres et être payé pour le faire. En revanche, cet aspect dépend grandement des choix que vous ferez en jouant et défendre la veuve et l’opprimé ne seront pas toujours la meilleure option. Sachez cependant que se comporter convenablement évite pas mal d’ennuis : évitez donc de voler devant les gardes, ne frappez / tuez pas arbitrairement les innocents et privilégier la discrétion. Rappelez-vous, les Sorcelleurs ne sont pas dans les grâces de la populace et usez de vos pouvoirs à tort et à travers peu porter à conséquence.

Une carte immense au service d’un scénario vivant

L’un des grands points forts du jeu est d’ailleurs la mise en scène des personnages et des missions (principale et secondaire) dans le vaste monde de The Witcher. Les quêtes sont très variées et font bon usage de la grande diversité géographique de la carte (tellement grande que son exploration à pied, en bateau ou à cheval peut prendre un très long moment) ; les cinématiques sont à la fois régulières, visuellement belles et d’une durée que je trouve optimale, les dialogues sont justes et m’ont bien souvent arrachés plus qu’un simple sourire. Le doublage français est, et c’est assez rare pour être signalé, de très bonne facture. Les personnages, et Geralt le premier, sont détaillés et d’une grande profondeur. Notre héros fait d’ailleurs preuve d’un charisme et d’un sens de la répartie acerbe qui en réjouira plus d’un.

Les cinématiques et dialogues sont surtout au service d’un scénario principal bien pensé et d’une multitude de quêtes annexes. Elles se décomposent en plusieurs catégories : chasse, traque de monstres, recherches de personnes, chasses aux  trésors… qui vous permettent de récupérer des objets de belles qualité, un peu d’argent et pas mal d’expérience. Vous avez largement de quoi vous occuper sans jamais vous ennuyer, d’autant que l’intensité du scénario augmente au fil du temps de jeu ! De nombreuses missions mettent en avant les qualités spéciales des Sorcelleurs et les connaissances de Geralt sur les différentes espèces de monstres à traquer. Excellent pisteur, il est capable de déterminer les causes de la mort d’une créature ou d’un humain, de suivre des empreintes et de récolter un grand nombre d’indices utiles sur ce qui l’attend dans la suite de sa traque. Ces infos recueillies seront ainsi compilées dans votre glossaire et disponibles à tout moment. Soyez curieux et fouinez partout : la connaissance est une arme aussi puissante que l’épée.

Préparation et maîtrise : les clés du succès

Je l’ai évoqué tout à l’heure : le matériel de traqueur à une grande importance dans le jeu. Et coûte cher à entretenir. Il faut en effet rester au top afin de ne pas être pris au dépourvu en cas de conflit imprévu : perdre un combat à cause d’une épée trop émoussée ou d’une armure abîmée n’est pas une défaite honorable pour un Sorcelleur. A vous donc de suivre de près l’état de votre équipement mais aussi de chercher à l’améliorer soit en confectionnant de nouveaux items soit en les achetant.

De fait, vous vous plongerez souvent dans votre inventaire mais sans avoir besoin d’y passer trois heures à chaque fois. Très bien réalisé, il bénéficie d’un système de classement d’items par catégorie qui facilite grandement les navigations. Plus besoin de connaître par cœur le nom de tout votre bazar pour retrouver un objet précis ! Soyez sûr de disposer d’un stock des matériaux qui vous sont les plus utiles (herbes ou poudres pour les décoctions, kit de réparation de fortune des armes, matériau d’artisanat…) car vous ne serez pas toujours capables de vos les offrir ou de les trouver lorsque vous en aurez besoin. Petite astuce : il est possible de démonter votre équipement pour récupérer quelques matières premières. Pas de panique cependant, le jeu est très généreux en loot et vous trouverez bien souvent de quoi remplir votre sac. Vous aurez donc de quoi recharger vos incontournables et vous faire un peu d’argent de poche en bradant le reste au premier marchand venu.

Transition parfaite, la préparation au combat est une étape cruciale dans The Witcher 3. Maintenant que tout votre matos brille de mille feux et que vos armes sont fourbies, il est temps de savoir ce qu’il convient d’utiliser. Geralt ne se séparera jamais de ses deux épées (l’une en argent pour les monstres et l’autre en acier pour tout le reste) mais il faut cependant compléter leurs actions avec intelligence. Les Sorcelleurs savent se concocter des potions (à fabriquer à l’avance donc) mais connaissent également un peu de magie. Les cinq signes élémentaires (sort de feu, piège magique, bouclier de protection, onde télékinésique et contrôle mental) vous donneront un coup de pouce non négligeable au cours des combats s’ils sont utilisés à bon escient. N’oubliez donc jamais de consulter votre glossaire pour être certain de bien connaître les forces et faiblesse de votre proie et être en mesure de planifier une stratégie efficace ! Dans la foulée, gardez à l’esprit qu’on ne se lance pas dans une quête à l’aveugle et qu’il vaut donc mieux parfois fuir afin de mieux revenir.

Pensez également à faire un tour dans l’arbre de compétences du personnage. Vous bénéficierez régulièrement de points de compétences à dépenser à votre guise et devrez sélectionner celles qui vous sont le plus utiles en fonction de vos besoins du moment. Conserver des bonus d’attaques de mêlée n’est par exemple d’aucune utilité lorsqu’il s’agit de combattre à distance. Croyez-moi, ce petit oubli m’a coûté très cher et m’a bien fait galérer...

Vous voilà prêt à affronter votre proie. Attention, même si vous avez bien préparé votre coup, le plus dur reste quand même à venir. Le système de combat est classique dans sa mécanique (attaque simple, attaque puissante, parade, esquive et saut de côté, arme de jet et sorts, possibilité de verrouiller sa cible) mais la pratique efficace requiert un peu d’entraînement et d’expérience. Vos ennemis profiteront de leur surnombre pour vous attaquer de concert ou à revers et il est impératif de savoir réagir. Nouveau joueur ? Affermissez votre style dans les entraînements libres du didacticiel ! Joueur aguerri ? Faites de même, car revoir ses fondamentaux fait toujours du bien !

Une partie de Gwynt pour se détendre ?

Le Gwynt est un jeu de carte auquel il est possible de jouer dans The Witcher 3 et qui a été une très belle expérience pour ma part. Il remplace le poker aux dés qui est donc le grand absent des tavernes, mais on murmure dans les tripots des royaumes du nord qu’un contenu additionnel pourrait permettre son retour… Qui tient le pari ?

Le Gwynt en lui-même est à mon sens bien plus intéressant et stratégique que le poker aux dés. Dans ce jeu de carte inventé par les nains et qui imitent une guerre, chaque joueur se trouve être le Général d’une armée et bénéficie d’un chef de guerre qui lui confère une capacité spéciale, et de troupes diverses. Votre jeu personnel peut contenir autant de cartes que vous le souhaitez mais vous devrez vous constituer un deck d’au moins 22 cartes. C’est en cherchant à acquérir de meilleures cartes que je me suis appauvri jusqu’au dernier sous dès la première heure de jeu…

Au commencement de la partie, vous choisissez l’une des 4 armées proposées et votre chef de guerre puis vous constituez votre deck en fonction des cartes qui y sont affiliées. Parmi elles, 10 seront tirées au sort et constitueront votre armée (règle mathématique de base : plus votre deck contient de cartes et plus les chances de voir vos 10 meilleurs cartes tirées au hasard sont faibles.  Je dis ça…). Ces troupes n’auront pas de renforts en cours de partie : vous avez donc 10 cartes en tout et pour tout au long du jeu !

Dans la pratique, cette armée sera à dispatcher sur trois rangs (corps-à-corps, attaques à distance et engins de sièges), chaque carte et combinaison de cartes vous octroyant un nombre de points. Le joueur qui obtient le plus de point à la fin de la manche la remporte, celui qui remporte deux manches en premier gagne la partie. C’est ici que le jeu devient stratégique car il peut être plus intéressant d’abandonner une manche afin de laisser son adversaire épuiser ses cartes ou d’économiser les siennes.  Un véritable jeu dans le jeu suffisamment prenant pour y passer quelques heures sans s’en rendre compte.