Test For Honor : aiguisez votre épée, ça va être sanglant
Avant cette semaine, personne ne connaissait For Honor, sauf peut être Ubisoft. Ce dernier l'a annoncé lors de sa conférence à l'E3 2015 se tenant à Los Angeles. Lors de cette présentation, peu d'informations ont été communiquées au grand public. Heureusement pour nous, une annonce privée a été faite et plusieurs gros médias spécialisés ont pu assister à plusieurs séances de gameplay et pour les plus chanceux, l'essayer.
3 guerriers mythiques
Au programme : vikings, chevaliers et samouraïs. Chacun de ces guerriers prendra place dans des lieux différents et ils possèderont tous un gameplay unique. Un côté plus lourd avec le chevalier, le côté rapidité pour la samouraï et un bon mixte des deux avec le viking. Quoiqu'il arrive, des effusions de sang et quelques décapitations sont à prévoir.
Un beat them all stratégique médiéval
Les parties opposent 4 joueurs à 4 autres joueurs. Chaque équipe est accompagnée d'une armée gérée par l'IA. Votre but est de capturer différents points stratégiques afin de faire tourner la bataille en votre faveur. Plusieurs choix s'offrent à vous, foncer dans le tas afin d'éliminer le plus de soldats ennemis et s'approprier le plus vite possible le point tactique ou alors prendre un peu de temps pour sécuriser les armes de siège afin de frapper l'ennemi de plein fouet. Sachez que le friendly fire est activé et qu'une catapulte mal utilisée peut vous causer de sacrés dégâts.
Duel au sommet
Gros intérêt de ce titre, les "duels". Votre ennemi contrôle lui aussi un chevalier, un viking ou un samouraï, toutefois, si vous venez à l'affronter dans un duel à mort, ils seront différents des habituels "je tape plus fort donc je gagne". En effet, vous n'aurez que trois directions pour porter votre attaque, par au-dessus, par le flanc droit ou par le flanc gauche. Votre adversaire aura les mêmes possibilités pour parer votre coup et éventuellement riposter. Le premier qui tue l'autre à gagner, mais ça, vous vous en doutiez. Là où la subtilité repose, c'est que même si vous arrivez à attaquer en premier, il suffit que votre adversaire pare votre attaque et il peut alors vous asséner un coup puissant qui risque de faire basculer définitivement votre sort. Un choix judicieux est à faire, mais lequel.
Des nouvelles durant l'E3 2016
Au cours de la conférence Ubisoft de l'E3 2016, nous avons eu droit à un aperçu du gameplay :
Et un tout nouveau trailer qui met l'eau à la bouche !!
Enfin, nous avons eu une date de sortie : le 14 février 2017 ! De quoi passer une très bonne St Valentin !
Test du For Honor
Pour cette Saint-Valentin 2017, vous aviez le choix entre passer la soirée avec votre amoureux/se, un match PSG/FC Barcelone inoubliable et des hommes et des femmes courageux à la pilosité bien garnie. Le choix fut vôtre, qu'avez-vous préféré ? La réponse n'est pas obligatoire.... Quoiqu'il en soit, en cette journée dédiée à l'amour, Ubisoft met à disposition des joueurs For Honor, son dernier jeu d'action médiéval aux trois factions emblématiques et au système de combat intéressant. Le jeu tient-il la route ? Réponse dans notre test maison.
Avant de passer aux choses sérieuses, petit interlude explications quant au gameplay. Vous êtes en TPS, incarnant l'un des cinq guerriers propres à chaque nation, Chevaliers, Samouraïs et Vikings. Chaque classe possède ses forces et ses faiblesses et un style de jeu qui lui est propre. Pour faire simple, les gachettes de droite (sur manette) servent à attaquer (R1 légère, R2 lourde) et le stick de droite indique la direction dans laquelle vous attaquez, parez ou esquivez. Pour vaincre ses ennemis, il faut faire preuve de timing, d'attention et d'une pincée de malice. Le titre débute par un tutoriel sans faute qui vous donne les bases pour vous jeter dans le grand bain. Qui plus est, les 2000 pièces d'or qu'il fournit sont elles aussi très appréciées.
Nos chers voisins
Alors que la paix prospère, une catastrophe va venir engloutir les trois factions. Leurs nations sont sans dessus dessous, faute à Mère Nature, qui a dû recevoir un fer à repasser plutôt que le dernier bracelet de chez Pandora. De là, les peuples doivent se reconstruire de zéro. Les guerriers errent à la recherche de nourriture et de points d'eau et lorsqu'ils croisent leurs voisins, se tapent sur le coin du nez en guise de bonjour. Une belle flopée d'années passe et la guerre ne s'arrête pas. Alors que certains pourraient en avoir assez du fer, du sang et des infections, d'autres pensent être l'incarnation de la guerre comme cette chère Apollyon, une sentinelle qui n'a pas dû recevoir assez d'amour durant son enfance.
Quoiqu'il en soit, la demoiselle s'amuse à alimenter les conflits armés pour "révéler la vraie nature de l'Homme". Eh oui... Quitte à causer quelques génocides sur son passage. Alors que les chevaliers sont tous sous son contrôle, ou presque, elle va venir s'en prendre aux autres factions par le biais de ruses militaires et de tactiques ingénieuses, mais cruelles. C'est le résumé du mode histoire de For Honor. Dispatché en trois chapitres, vous constaterez le point de vue des trois factions via trois personnages plus ou moins principaux. Chaque acte se compose en 6 missions durant lesquelles vous serez amenés à incarner différents personnages de chaque faction. Seulement pour les samouraïs, deux classes contre trois pour les autres... Pour un joueur comme moi qui a saigné la bêta en compagnie de la Nuboshi, la frustration était présente.
La paix par la guerre
Comme qu'il en soit, les trois patries ne chercheront qu'un seul but à sa guerre : la paix. Apollyon les laissera-t-elle faire ? Pour ça il va falloir réussir la grosse quinzaine de missions du monde histoire. En difficulté Difficile, comptez entre 5h et 6h pour parvenir à vaincre toute cette petite bande. La difficulté ne réside pas en l'IA adverse en particulier, mais plutôt en la découverte de nouveaux personnages. Vous devez apprendre assez rapidement à contrôler votre classe même si les aptitudes bonus sont d'une grande aide et rendent la partie un tantinet trop simple à certaines occasions.
En elle-même, le mode histoire n'est pas trop long ni trop court. Les missions ont tendance à se ressembler par moment (infiltration/exécution/arrivée des renforts). Cependant, les missions vous donneront des objets in-game pour le mode multijoueurs : des coffres, de l'acier et des éléments de personnalisation comme des ornements, des gravures, des couleurs, etc... Narré par Apollyon en personne, le scénario est simple mais efficace. Les personnages ont un petit background, pas assez pour les rendre attachant, suffisant pour avoir de l'intérêt. La bande-son n'a pas d'effet concret sur votre aventure. Entre les guerriers qui hurlent et les lames qui s'entrechoquent, pas de place pour les chants militaires.
Néanmoins, la direction artistique est niquel. Les cartes sont travaillées et ne reprennent pas toujours des cartes du mode multijoueurs. En soi, la campagne est plutôt classique. Toutefois, Apollyon parvient à apporter du cachet au tout. Le personnage est le plus intéressant de tous, mais comme les autres, pas assez exploité. Ubisoft semble axer son jeu sur le multijoueur et le mode solo n'est là que pour apporter une campagne. Satisfaisante oui, mais l'éditeur aurait pu fournir davantage. On reste un peu sur notre fin après les 5h30 (pour ma part).
L'honneur ? Surfait en multijoueurs
Principal mode de jeu de For Honor, le mode multijoueurs. Sur une carte où règne "La Guerre des Factions", plusieurs choix s'offrent à vous. 1v1, 2v2, 4v4 (capture de position ou élimination) contre des joueurs humains ou des IAs. Plus vous jouez, plus votre faction peut capturer des territoires et ainsi, brillez face aux autres. Cet évènement concerne tous les joueurs et des récompenses seront attribuées aux vainqueurs. Pour les joueurs de la bêta qui auraient été concernés par des problèmes divers et variés de connexion, sachez que le jeu complet ne m'en a gratifié d'aucun. Une bonne nouvelle quand on était sujet à déconnexion toutes les deux parties.
Même si le titre d'Ubisoft se nomme For Honor, ne vous attendez à vous battre en un contre un la plupart du temps. Bien évidemment, si vous ne faites que des parties en Duel, vous n'aurez à faire face qu'à un seul adversaire. Le reste du temps, le nombre grimpe et les situations à 1v3/4 seront nombreuses. Certains vous diront qu'à la guerre, les guerriers ne se mettaient pas en cercle, deux combattants au centre jusqu'à ce que le meilleur gagne. Et pourtant, c'est un peu ce qu'on attend quand on joue à For Honor. Des situations épiques dans lesquelles deux partis s'affrontent jusqu'à la mort d'un des deux. Les situations en sous nombre ne sont toutefois pas une fatalité et à force de parer les coups que vous assènent vos ennemis, votre barre de vengeance monte. Une fois remplie, faites monter la fureur qui vous habite. Vous profitez alors d'un bouclier qui protège vos points de vie, d'une endurance infinie et les coups que l'on vous porte ne vous déstabilisent plus.
Pour ajouter du piment aux duels, des barres noires viennent diminuer votre écran, exigeant une concentration immédiate. Si vous parvenez à asséner un coup puissant comme dernier coup à votre adversaire, vous serez amener à l'exécuter. Une manière humiliante, mais sanglante de mettre fin à sa vie. Là encore, la caméra brille par son intelligence. La caméra est simplement parfaite. Elle s'adapte à vos mouvements, aux décors, aux objets dans votre champ de vision. Impossible de lui casser du sucre sur le dos si vous mourrez, ce ne sera en aucun cas sa faute.
Faites l'amour, pas la guerre
Dans le titre, vous avez la possibilité de briser la garde de votre adversaire afin de le projeter vers une direction souhaitée, le vide généralement. D'autres n'en profitent pas, certains ne cherchent que ça. Démarre alors un jeu de regard dans lequel les deux combattants sont de chaque côté d'un pont ou d'une muraille, attendant de savoir qui bougera l'orteil le premier. A côté de ça, les parties sont plus ou moins rapides. Comptez en général 5 à 20 minutes selon votre mode de jeu et la vitesse de victoire. Après quelques parties, la routine commence à s'installer petit à petit.
Préférez jouer avec des amis plutôt qu'avec des inconnus. Le système de chat est rudimentaire et communiquer avec vos alliés est mission impossible. Une version compétitive de la chose pourrait rendre vraiment intéressants les modes de jeu. Cependant, au lancement de For Honor, la fonctionnalité reste introuvable. Prévu par Ubisoft, le compétitif devrait faire son apparition prochainement, mais aucune date n'a été donnée à son sujet. En ligne, préférez les modes 1v1 et 2v2 si vous souhaitez un affrontement plus classique. Sur les modes à plus de joueurs, les parties sont généralement plus brouillons et ne permettent pas de maximiser votre apprentissage du personnage.
Les combos sont assez simples à maitriser. Quelques enchainements qui demanderont une bonne dose de partie avant d'être réellement assimilés à la perfection. Après ça, en fonction de la difficulté de votre classe, il faudra apprendre les faiblesses et forces de vos adversaires. Cependant, en ligne, vous verrez les mêmes têtes revenir constamment (Oroshi, Kenseï, Spadassin, Sentinelle, Jarl et Hersir). Le reste est plus ou moins délaissé. En compétitif, il serait agréable de voir une seule classe par équipe au cours des parties, façon Overwatch. De cette manière, vous n'aurez pas à croiser cinq Oroshi sur huit joueurs.
Mea Culpa
Malgré ses côtés grisonnants, For Honor est un très bon jeu. Certes, certains points sont à peaufiner, mais l'expérience de jeu est incomparable. En y réfléchissant bien, j'ai peut-être été trop dur dans mes propos, ne mentionnant pas assez ses bons côtés. Pour ma défense, cela fait longtemps que je n'avais pas eu envie de jouer à un jeu dès le réveil le matin. Il se pourrait que ce jeu ait tellement de potentiel que mon objectivité ne soit pas à son apogée.
J'ai envie de voir performer For Honor que ce soit sur le long terme ou sur la scène compétitive. Il possède une caravane de qualités. Son univers médiéval très bien retranscrit, ses personnages distincts et hauts en couleur, sa courbe de progression qui donne envie de se surpasser après chaque partie. Les combos ne sont pas difficiles à prendre en main, mais parvenir à mettre la main sur le timing approprié sera la clé de la victoire. En deux mots : Mea Culpa.
Conclusion
Pour le dire simplement : j'adore For Honor. Après y avoir joué à Londres au cours d'un évènement PlayStation, je n'étais pas convaincu par son gameplay nouveau et la lenteur de ses duels. Eh oui, il ne faut pas appuyer frénétiquement sur ses touches pour vaincre quelqu'un. Il faut réfléchir et attendre, des qualités dont tous ne font pas preuve naturellement. Son expérience multijoueurs est plus qu'agréable. Vous êtes plongés dans des tableaux en ruines, où les débris tapissent le terrain et les cadavres le champ de bataille. Chaque classe est différente malgré leurs ressemblances et les animations entre deux personnages hybrides ne sera pas la même, obligeant ainsi à s'habituer à un nouveau gameplay.
Changer de personnage, c'est réapprendre complètement le jeu. Cependant, on notera une campagne solo pas assez travaillée à mon goût et des personnages principaux en manque de charisme. Sauf Apollyon qui marque la ligne de fer du solo et au sujet duquel on mériterait d'en apprendre davantage sur son histoire et ses origines. Le mode multijoueurs est séduisant même si un peu répétitif. Reste à voir ce que le mode compétitif va apporter, mais pour le moment, For Honor sait séduire par ses tas de muscles et ses guerrières au charme ravageur. A vous de plonger au beau milieu de soldats ensanglantés et de lames émoussées.