12 éléments des années 1990 qui nous rendent nostalgiques

21 juin 2025 à 16h56 dans Séries TV

Dans une scène très émouvante de Pirates des Caraïbes: Jusqu'au bout du monde (2008), au capitaine Barbossa qui déclare qu' "autrefois, le monde était beaucoup plus grand", Jack Sparrow répond : "Le monde est toujours le même. Seulement, il est moins attrayant." C'est un sentiment que partagent sans doute de nombreuses personnes ayant grandi dans les années 1990 et qui ont pour cette décennie un véritable attachement nostalgique. Bien sûr, ces souvenirs parfois enjolivés cachent des événements plus sombres, telles que les années SIDA, les années de plomb en Corse ou encore le génocide au Rwanda. Pour autant, en occultant la dimension politique et sociale, nous avons vous voulu nous replonger dans des souvenirs de cette décennie, afin de déterminer tout ce qu'elle nous a légué culturellement. 

12 éléments des années 1990 qui nous rendent nostalgiques

#1 Le Club Dorothée 

Club Dorothée

Le Club Dorothée a très largement participé à la démocratisation de l'animation japonaise en France. À tel point que notre pays est devenu le deuxième plus grand consommateur de mangas et d'animes après le Japon. Il faut dire que le Club Do était une sacrée anomalie dans le paysage télévisuel européen : une émission pour enfants bénéficiant d'une plage horaire très large, et en grande partie consacrée aux dessins animés japonais. Plusieurs séries iconiques ont paru dans le Club Dorothée, dans des versions censurées et aux dialogues parfois loufoques, mais iconiques : Dragon Ball ZNicky Larson, Ken le survivantLes Chevaliers du ZodiaqueRanma 1/2LamuSailor MoonJuliette, je t'aimeNadia, le secret de l'eau bleue. Une émission sur laquelle de nombreux jeunes français ont bâti leur amour pour la japanimation. 

#2 L'âge d'or du rap 

Aujourd'hui hégémonique, le hip-hop s'est largement démocratisé au cours des années 1990, aussi bien sur le sol américain que dans le reste du monde. Sans provoquer un débat sur la supériorité supposée du rap old school sur la production actuelle, qui nous ferait passer immédiatement pour un ramassis de boomers (et nous ferait mettre de côté des artistes aussi talentueux que Kendrick Lamar aux US, Kneecap en Irlande ou Nekfeu en France), on éprouve néanmoins une grande affection à l'égard de la culture hip-hop des années 1990. Certains albums de cette période n'ont jamais quitté nos oreilles, tels que The Chronic de Dr. Dre (1993), Enter the Wu-Tang (36 Chambers) de Wu-Tang Clan (1993), Doggystyle de Snoop Dogg (1993), Illmatic de Nas (1994), Ready to Die de The Notorious B.I.G. (1994), All Eyez on Me de 2Pac (1996), The Slim Shady LP d'Eminem (1999).

2Pac

Même nostalgie du côté de la production française, avec de vraies pépites comme Paris sous les bombes de Suprême NTM (1995), L'école du micro d'argent d'IAM (1997), Si Dieu veut... de Fonky Family (1997), Opéra Puccino d'Oxmo Puccino (1998), jusqu'à la révolution Mauvais Oeil de Lunatic (2000), formé par le duo Booba et Ali. La grande époque !

#3 Le deuxième Âge d'or du studio Disney

Avec la sortie de La Petite Sirène (1989), le studio Disney entre dans une ère bénie, souvent appelée "le deuxième Âge d'or" par les historiens du cinéma - le premier faisant référence à la période allant de Blanche Neige et les Sept Nains (1937) à Bambi (1942). Au regard des nombreux échecs qu'a enregistrés le studio aux grandes oreilles avec ses classiques d'animation des années 2020, égrener la liste de ceux de la décennie 1990 donne le vertigeBernard et Bianca au Pays des Kangourous (1990), La Belle et la Bête (1991), Aladdin (1992), Le Roi Lion (1994), Pocahontas (1995), Le Bossu de Notre-Dame (1996), Hercule (1997), Mulan (1998), Tarzan (1999).

Disney

Si certains Direct to VHS étaient bien évidemment dispensables, c'était également la belle époque de La Bande à Picsou, lancée aux États-Unis en 1987 et diffusée en France dans le Disney Club de TF1 jusqu'en 1997. (En parallèle, le gigantesque auteur et dessinateur de bandes-dessinées Don Rosa sublimait l'histoire du canard le plus riche du monde avec La Jeunesse de Piscou.) C'était également l'âge d'or des Disney Store qui ont émergé dans les grandes villes françaises. Aujourd'hui, le seul Disney Store encore ouvert se trouve à Disneyland Paris. Bonne nouvelle, puisque le studio aux grandes oreilles semble décidé à renouer avec les fans des années 1990.

#4 La Batmania 

Batman

Dans la foulée du film Batman (1989) de Tim Burton, le Chevalier Noir de Gotham City a atteint une popularité qui a explosé tous les records. Il faut dire que la deuxième moitié des années 1980, les scénaristes de comics Frank Miller (The Dark Knight ReturnsBatman: Année Un), Alan Moore (The Killing Joke) et Jim Starlin (Un Deuil dans la famille) avaient bien préparé le terrain, les années 1990 ont vu émerger de nouvelles propositions particulièrement audacieuses qui ont enrichi la mythologie de Batman. Si Batman Returns (1992) de Tim Burton, sublime conte de Noël gothique, désarçonne les spectateurs et déçoit les prévisions de Warner Bros. - avant de devenir culte dans les décennies qui suivront -, le lancement de Batman, la série animée la même année a achevé de faire de Batman le plus grand héros de tous les temps. Côté comics, on peut aussi citer l'immense apport de Jeph Loeb et Tim Sale dans Un long Halloween (1996).

#5 L'émergence de Halloween 

Sleepy Hollow

Les années 1990 ont vu l'émergence de la fête d'Halloween en Europe, et notamment en France. Cette fête d'origine celtique, très populaire aux États-Unis, a été portée grâce à la culture populaire américaine. On songe notamment aux films de Tim Burton, mais également à plusieurs films cultes comme Hocus Pocus du studio Disney, La Famille AddamsCasperScream. Sans oublier les nombreuses séries TV, comme Buffy contre les vampires et Sabrina, l'apprentie sorcière, ainsi que les épisodes spéciaux des Simpsons. Ainsi, la nuit du 31 octobre au 1er novembre était spéciale et ne se limitait pas uniquement à la chasse aux bonbons qui commencent désormais dès l'après-midi et sans le moindre effort de costumes... 

#6 La corruption des teen-movies 

Cruel Intentions

Si les années 1980 sont souvent considérées comme l'âge d'or des teen movies, les années 1990 ont fait évoluer le genre pour mieux le pervertir. Si forcément certains spectateurs songeront à l'humour trash du premier American Pie (1999), d'autres chefs-d'oeuvre du genre ont participé à rendre les teen movies plus grinçants, ironiques et provocateurs : Kids de Larry Clark (1995), Clueless d'Amy Heckerling (1995), Scream de Wes Craven (1996) et Cruel Intentions de Roger Kumble (1999). Le succès de Screem et de Sabrina, l'apprentie sorcière en 1996, puis de Buffy contre les vampires en 1997 vont mener le teen movie vers le cinéma de genre. Une époque passionnante !

#7 Une grande diversité pour les amoureux de rock

L'hégémonie du hip-hop a engendré le recul des groupes de rock. Si certains groupes de post-punk, notamment les brillants irlandais de Fontaines D.C. et de The Murder Capital - écoutez leurs albums, ils sont extraordinaires ! -, et de punk British (IDLES, Shame) ont réussi à émerger et nous émerveiller par leur énergie et leur poésie crépusculaire, le rock n'attire plus autant qu'avant. Et bien que nous apprécions beaucoup le rap, ce recul du rock nous fait beaucoup de peine

Nirvana

En comparaison, les années 1990 brillaient par leur variété. L'année 1991, considérée comme charnière, l'illustre avec brio puisque se sont succédés Nevermind de Niravana et Ten de Pearl Jam - qui ont permis la démocratisation du grunge -, Achtung Baby de U2, le Black Album de Metallica, Blood Sugar Sex Magik des Red Hot Chili Peppers, Out of Time. Tout au long des années 1990, les albums de rock marquants pulluleront, du Dry de PJ Harvey (1992). On a évoqué la naissance du grunge, mais on peut aussi citer celle du nu-metal. Comme pour le hip-hop, les artistes français ne sont pas à la traîne, avec des artistes aussi majeurs qu'Alain Bashung (Osez Joséphine) et Noir Désir (Tostaky666.667 Club). 

#8 Une décennie folle pour les cinéphiles

Si les années 2020 nous ont fait vivre quelques belles expériences au cinéma, de nombreux spectateurs se plaignent du fait qu'Hollywood se soit enlisé dans la nostalgie avec des dizaines et des dizaines de suites, de prequels et autres spin-offs. En comparaison, les années 1990 apparaissent pour une décennie particulièrement marquante pour de nombreux cinéphiles. Non seulement les grands cinéastes du Nouvel Hollywood ont signé quelques-uns de leurs films les plus marquantsLes Affranchis (1990) et Casino (1995) pour Martin Scorsese, Jurassic Park  (1993), La Liste de Schindler (1993) et Il faut sauver le soldat Ryan (1998) de Steven Spielberg, Dracula (1992) de Francis Ford Coppola -, mais en plus la décennie 1990 a vu émerger plusieurs metteurs en scènes qui sont devenus de véritables stars

Jurassic Park

On songe bien évidemment à Quentin Tarantino (Reservoir DogsPulp FictionJackie Brown), David Fincher (Se7enFight Club), Paul Thomas Anderson (Boogie NightsMagnolia), M. Night Shyamalan (Sixième Sens), Guy Ritchie (Arnaques, Crimes et Botanique), Danny Boyle (Petits meurtres entre amisTrainspotting), Spike Jonze (Dans la peau de John Malkovitch), Sam Mendes (American Beauty), les Wachowski (Matrix), Bryan Singer (Usual Suspects). Bien d'autres films et cinéastes marquants ont participé à faire de cette décennie une période si mémorable. 

Pulp Fiction

Un mot également sur le cinéma d'action hongkongais qui était très influent à l'époque. On songe notamment aux nombreux chefs-d'oeuvre de John Woo (Une balle dans la têteÀ toute épreuve), qui a ensuite dynamité le cinéma d'action hollywoodien avec Broken Arrow (1996) et Volte/Face (1997). Pendant ce temps, le cinéaste hongkongais Wong Kar-wai réalisait quelques-uns des plus beaux films d'amour de tous les temps, comme Chungking Express (1994) et Les Anges Déchus (1995). 

Chungking Express

Au Japon, tandis que Takeshi Kitano réalisait quelques-uns de ses meilleurs longs-métrages (SonatineKids ReturnHana-biL'Été de Kikujiro), la J-Horror venait faire trembler de terreur les amateurs de films horrifiques, avec notamment Cure de Kiyoshi Kurosawa (1997), Ring de Hideo (1998) ou encore Audition de Takashi Miike (1999). En Corée, la nouvelle vague du cinéma sud-coréen s'organise pour venir nous mettre uppercut sur uppercut dès le début des années 2000. 

Audition

Côté cinéma d'animation, le studio Disney voit apparaître de nouveaux concurrents. Tout d'abord, le studio Pixar révolutionne le médium avec Toy Story (1995), premier film entièrement réalisé par ordinateurEnsuite, d'anciens membres de Disney parviennent à reprendre les codes esthétiques de Disney et les utiliser au profit de fictions ambitieuses, comme Don Bluth (Anastasia) et Brad Bird (Le Géant de Fer). Alors que Jeffrey Katzenberg, ancien directeur du pôle animation de Disney, fonde avec Steven Spielberg et David Geffen, le studio DreamWorks, Warner Bros. développe sa filiale Warner Bros. Animation. 

Princesse Mononoké

Mais le principal concurrent vient peut-être du Japon, où le studio Ghibli - qui fête cette année son quarantième anniversaire - achève rendre populaire le cinéma d'animation japonais, en débarquant en Occident avec des chefs-d'oeuvre tels que Porco Rosso (1992) et Princesse Mononoké (1997) de Hayao Miyazaki. De son côté, Satoshi Kon marque les esprits avec Perfect Blue (1997). 

#9 Nintendo vs SEGA 

Deux semaines après la sortie de la Nintendo Switch 2, Big N semble avoir pleinement réussi son pari : sa nouvelle console hybride est un carton. Avec une puissance proche d'une PlayStation 4 Pro, elle demeure moins puissante que les consoles new-gen. Pour une raison simple : Nintendo n'a jamais misé sur la puissance. Du reste, Xbox et PlayStation ne sont pas ses véritables adversaires. Fut un temps où Nintendo avait un rival. Son nom : SEGA. 

Ocarina of Time

En effet, dans les années 1990, Nintendo et SEGA se livraient une compétition acharnée. Dans les cours d'école, chacun défendait sa chapelle ; d'un côté, les admirateurs de Mario, Zelda et Metroid, de l'autre Sonic le hérisson, Shinobi et Streets of Rage. Nintendo, plus familial que son rival punk, a triomphé. La défaite de SEGA s'explique en partie par la volonté de l'entreprise nippone de concurrencer la PlayStation de SONY, avec la Saturn et la DreamCast. 

#10 La folie des TCG 

Pokémon

Le triomphe de Magic: The Gathering, édité par Wizards of the Coast à partir de 1993, a permis l'émergence des jeux de cartes à collectionner. Plusieurs autres jeux ont suivi, parmi lesquels Pokémon et Yu-Gi Oh!. Si ces jeux continuent de rencontrer un franc succès - il y a quelques jours, Hitek vous proposait une sélection de huit Trading Card Games (TCG) très populaires, dont certains très récents -, on se souvient avec nostalgie de notre empressement d'acheter des boosters chez le marchand de journaux, avant de pouvoir échanger nos cartes dans la cour de récréation. Toute une époque !

#11 La celto-mania

Si le concert d'Alan Stivell à l'Olympia en 1972 a lancé le premier revival de la musique celtique et bretonne en France, les années 1990 ont été celui du deuxième revival. L'immense succès du disque Brian Boru d'Alan Stivell (1990), qui mélangeait sonorités celtiques, rock et hip-hop, a permis à la musique celtique de briller à nouveau. De Belle et Rebelle des Tri Yann (1990) à la grande messe L'Héritage des Celtes de Dan Ar Braz, en passant par Gilles Servat (A-roak mont kuit) et l'émergence de nouveaux venus immensément talentueux comme Denez Prigent, avec Ar Gouriz Koar (1992) et Me "Zalc'h Ennon Ur Fulenn Aour (1997). Deux albums majeurs pour les amateurs de gwerzoù. Le groupe de rock Matmatah et le groupe de hip-hop Manau vont connaître un immense succès en 1998, avec respectivement La Ouache et Panique celtique

Alan Stivell

La celto-mania touche également le reste des pays celtes, notamment l'Irlande. Le légendaire groupe The Chieftains publie The Long Black Veil (1995), qui réunit sur chaque morceau traditionnel irlandais de grands noms du rock, comme les Rolling Stones, Marianne Faithfull, Sting de The Police ou encore Sinéad O'Connor. La musique celtique touche plus généralement la variété française. Tandis que Renaud chante La Ballade nord-irlandaise en 1991 sur l'air du chant d'origine écossaise The Water is Wide, Jean-Jacques Goldman compose les chansons de Chansons pour les pieds (2001), album sur lequel il fera intervenir le musicien breton Bruno Le Rouzic sur Et l'on y peut rien et Je voudrais vous revoir

Manau

Notons que la celto-mania coïncide avec le renouveau de la world-music et un refus de plus en plus important de la mondialisation, qui va permettre aux cultures et aux langues régionales de reprendre du poil de la bête. Le discours de Renaud aux Victoires de la Musique 1994, cérémonie durant laquelle il a gagné un prix pour son album entièrement en langue picarde Renaud cante el' Nord et les chansons choisies pour représenter la France au concours de l'Eurovision - notamment Monté la riviè de Kali (1992), en créole martiniquais, et Diwanit Bugale de Dan ar Braz (1996), en breton - l'illustrent parfaitement. 

#12 Une décennie faste pour la comédie française

Alors que certains spectateurs lui prédisaient une mort à petit feu, la comédie française semble en très bonne santé en 2025, comme l'ont illustré le triomphe des séries Bref 2 de Kyan Khojandi et Astérix & Obélix: Le Combat des Chefs d'Alain Chabat. En octobre prochain, Kaamelott: Deuxième Volet (partie 1) d'Alexandre Astier et Yoroï de David Tomaszewski et Orelsan devraient confirmer cette tendance. 

Les Trois Frères

En tant qu'amoureux de la comédie française, nous avons une affection particulière pour les comédies des années 1990, qui ont vu émerger quelques génies tels qu'Alain Chabat (Didier), Les Inconnus (Les Trois Frères), Michel Hazanavicius (La Classe américaine), Benoît Poelvoorde (C'est arrivé près de chez vous) ou encore le tandem formé par Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui (Cuisine et dépendances).

Et vous, quels sont vos meilleurs souvenirs des années 1990 ? N'hésitez pas à nous le dire dans l'espace commentaire. Et si cet article vous a plu, dites-le nous ! Peut-être ferons-nous la même chose pour les années 2000 ?

Suivez-nous aussi sur :

Suivez-nous sur Google Actualités Google Actualités Abonnez-vous à notre canal WhatsApp WhatsApp

Salut, c'est Gaëtan. Diplômé d'un Master en Langues Modernes, je suis un grand passionné de Culture Pop. J'ai une affection toute particulière pour la culture des années 80/90. Grand lecteur, je suis aussi cinéphage et sérivore (un régime alimentaire des plus équilibrés !). Passionné par le Moyen-Âge, je suis un grand fan de Fantasy. Sinon, j'adore le cinéma coréen, la littérature japonaise, les séries et les comics britanniques. Ah, j'oubliais : pour savoir s'il y a du vent, faut mettre son doigt dans le cul du coq.

Articles de Gaetan Desrois
count
Commentaires (0)
Je suis au début des années 1990 donc je ne me souviens pas de tout, mais j'ai appris à les chérir. Une bonne partie de ma culture vient de cette période !
photo de profil de Nagato Par Nagato, il y a 5 heures Répondre
Laisser un commentaire

Vous répondez à . Annuler